Le prix à payer - PEAKY BLINDERS

Chapitre 23

Cet appel m'avait laissé perplexe. Je devais agir vite, mais je ne pouvais le faire sans l'aide de Thomas. Il était le seul à pouvoir m'apporter ce dont j'avais besoin, et j'espérais qu'il le ferait vite. Très vite.

La soirée s'était déroulée tranquillement. Je m'étais replongée dans mon bain où j'avais lu un bouquin. Ensuite, je m'étais crémé le corps et le visage, j'avais rassemblé mes cheveux en un chignon désordonné et j'avais enfilé une nuisette. Étant propre, je n'avais pas envie de remettre mes vêtements de la journée, et comme Nathan rentrait souvent très tard, je savais que je ne le croiserais pas dans cette tenue.

Un sentiment de liberté m'envahissait ce soir, et pour une fois j'appréciait la solitude. Au final, elle avait toujours été ma plus tendre amie. Depuis mon départ en Angleterre, j'avais appris à me débrouiller par moi-même, et à veiller sur mon frère, sans l'aide de mes parents que je n'avais plus.

Après avoir mis quelque chose sur le feu, je m'étais servie un verre de vin rouge. Un bordeaux, ma cuvée favorite. J'avais également allumé le gramophone et je dansais seule dans le salon, verre à la main, sur un rythme endiablé de Charleston. J'adorais cette sensation, je lâchais enfin prise et cela me faisait un bien fou. Je continuais de me dandiner dans tous les sens, tout en ne pensant à rien d'autre qu'à la douce mélodie de la musique, vêtue de ma nuisette à moitié transparente.

Mais soudainement, on frappa à la porte discrètement. Il était environ 22 heures et Nathan devait avoir terminé sa journée, bien que cela soit assez tôt comparé aux autres jours. Je criais alors : « j'arrive ! une petite seconde ».

Toujours euphorique, je cherchais du regard quelque chose pour me couvrir, mais je ne trouvais rien. Assez embarrassée, je me souvenais que la plupart de mes affaires étaient sales et qu'il fallait que je les lave demain. Tant pis.

Le verre vissé dans ma main, je m'avançais dans le petit couloir en direction de la porte afin d'y décrocher le loquet. Elle trembla de nouveau sous les coups.

-    Une seconde, je vais t'ouvrir mais tourne toi !

Le bras plaqué contre ma poitrine afin de la cacher, j'ouvris délicatement la porte, veillant à ne pas faire trop de bruit pour les voisins.

Mais ce n'était pas Nathan qui s'y trouvait derrière. C'était Thomas.

Nous étions nez à nez tous les deux. Il était vêtu d'un long manteau noir qui avait pris la pluie, de gants en cuir ainsi que de son éternelle casquette. Ses cheveux étaient mouillés et son visage ruisselant. Quant à moi, je ne portais que cette fichue nuisette et je regrettais instantanément de ne pas m'être vêtue autrement.

Je restais figée devant lui, dévoilant malgré moi de nombreuses parcelles de mon corps. Je sentis la gêne me gagner et le rouge me monter aux joues. J'essayais tant bien que mal de me couvrir de ma seule main disponible. Mais cela ne faisait qu'accentuer le malaise en moi. Après quelques secondes à le fixer, assez intriguée et m'interrogeant sur sa venue, il m'adressa la parole froidement.

-    Tu comptes me faire rentrer ?

-    Attends deux secondes.

Je commençais à refermer la porte sur lui rapidement, afin de m'éclipser pour me changer en vitesse, mais il la poussa au même moment.

-    Chiara c'est bon, je t'ai déjà vu comme ça. On ne va pas perdre de temps.

Il entra alors dans mon appartement sans la moindre hésitation, comme s'il était chez lui. Je ne savais pas vraiment où me mettre à cet instant. J'avais toujours mon verre à la main, la musique résonnait fortement dans l'appartement et j'étais en petite tenue, ridicule.