Le prix à payer - PEAKY BLINDERS

Chapitre 13

J'étais allongée sur mon lit fixant le plafond, et je songeai aux derniers évènements survenus dans le bureau d'Oswald.  Suite à l'arrivée de Thomas, j'étais rentrée chez moi directement sans me poser de questions, motivée par l'envie de fuir l'endroit le plus rapidement possible.

Désormais je pouvais souffler et mon esprit divaguait. Plusieurs interrogations me trituraient l'esprit.

Quelle avait été la réaction de chef des Peaky Blinders suite à mon départ et comment allait-il ? Je savais que Thomas était un homme dangereux qui pouvait parfois commettre de belles erreurs, j'espérais tout de même qu'il ne se soit pas mis dans une situation compromettante, et que cela n'avait pas dérapé... Malgré nos différents et notre relation plutôt étrange, je réalisai à ce moment que Thomas était le seul homme en qui je j'avais toujours eu confiance et avec qui je me sentais protégée. Cet homme avait beau être un criminel et commettre des atrocités, il avait au fond un bon cœur.

C'était un personnage rempli de contradictions, un homme bon faisant des choses mauvaises. Mais pour la bonne cause.

Je me demandais également comment allait se passer la suite des évènements concernant mon poste de secrétaire au sein de la Chambre des Lords. Étais-je virée ? Mosley ne semblait pas être du genre à passer l'éponge suite à une altercation.
Dans le cas contraire, serait-il concevable de continuer de travailler auprès de cet homme ? Je ne savais pas si j'aurais la force de me confronter encore à lui.
Comment pourrais-je m'accaparer des documents prouvant sa culpabilité désormais ?
Aucune solution ne me vint à l'esprit et je m'efforçai à me convaincre que je trouverai une réponse plus tard. Il était temps de lâcher prise.

Je fermai les yeux et je me recroquevillai sur moi-même, seule dans ce grand lit. Mon père m'avait un jour dit que cette position était une façon d'apaiser son corps et son esprit, de se sentir en sécurité, comme le fœtus dans le ventre de sa mère. Il me manquait terriblement. Je me sentais si seule à affronter tous ces obstacles, et j'aurais tant donné pour qu'il puisse être avec moi à cet instant.

La nuit commençait à tomber et l'obscurité envahissait mon appartement, et moi également. Les usines avaient cessé leur brouhaha habituel plongeant la ville dans un calme absolu. Les nuages de fumées avaient disparu, laissant place à un ciel étoilé et à une lune rayonnante. La douceur et la sérénité du crépuscule me berçaient et me plongeaient dans les bras de Morphée.

***

Quelqu'un frappa à la porte. Je fus prise d'un vif sursaut. Je regardai ma petite montre déposée sur la table de chevet : 23 heures. De qui pouvait-il s'agir à cette heure-ci ?

Je me levai immédiatement et l'angoisse me donna une énergie telle que je n'eus pas l'impression de sortir du sommeil profond dans lequel j'étais plongée quelques minutes auparavant. J'enfilai rapidement une robe de chambre et je saisis le tisonnier rangé à côté de la cheminée, au cas où. Tout le monde était au courant que Birmingham n'était pas une ville très sure, et que quelqu'un vienne me rendre visite si tard était tout sauf habituel.

Armée de la barre de fer, je m'avançai à pas de loup dans le couloir en direction de la porte. J'attendis quelques secondes. Après tout, il s'agissait peut-être d'une erreur. Mais la serrure
Tressaillie de nouveau sous l'effet des coups.

Le tisonnier levé au-dessus de mon épaule et prête à me jeter sur la personne en face de moi, j'ouvris le battant et je découvris la silhouette qui se présentait.

- Putain ! Tu es malade, j'ai failli faire un arrêt cardiaque.

Je soufflai de soulagement et je laissai tomber au sol mon arme de fortune, et dans un élan de joie je pris mon petit frère dans les bras.