Le prix à payer - PEAKY BLINDERS

Chapitre 41

Thomas Shelby était assis sur sa chaise de bureau, il signait quelques documents importants tout en fumant sa cigarette. L'heure tournait autour de minuit et il avait enfin fini sa longue journée. Il n'avait jamais autant travaillé que depuis ces deux dernières années.

Alors il avait décidé de se servir un peu de son breuvage favori, comme il le faisait chaque soir. Il se disait toujours qu'il ne prendrait qu'un verre, mais à coup sûr il terminait la moitié de la bouteille.

Il savait que ses problèmes d'addictions ne s'arrangeaient pas, que sa santé se dégradait petit à petit, mais il n'en avait rien à faire. Il se disait que dans tous les cas il ne vivrait pas longtemps, qu'il finirait soit par mourir des suites de l'abus de ses consommations ou qu'il se ferait tuer tôt ou tard.

Alors, il restait là, seul dans cette grande pièce très bien décorée, éclairé par quelques lampes tamisées. À cette heure tardive, personne n'était encore présent dans les bureaux. C'était le seul instant où il pouvait profiter d'un temps de répit en se retrouvant face à lui-même.

Et quand cela arrivait, il pensait à sa vie. Il était certes le chef d'un gang extrêmement dangereux, son business fonctionnait à merveille, il avait une quantité d'argent qu'il ne pouvait même plus compter, il utilisait ses hommes de main comme des petits soldats et il était extrêmement respecté.

Mais pourtant, au fond de son âme il était si malheureux. Alors, quand il ne se tuait pas au travail pour oublier, il se détruisait la santé en buvant à flot et en fumant comme un pompier.

En effet, sa famille l'avait plus ou moins délaissé, lassé par son comportement si froid et autoritaire. Arthur avait rejoint la campagne et s'était installé définitivement avec Linda, qui le forçait à prendre de la distance avec son frère. John vivait avec Esmée non loin d'ici et il le voyait encore, mais leur relation s'était fortement dégradée depuis le temps car lui aussi ne pouvait plus le supporter. Quant à Finn, il était encore trop jeune pour lui apporter un réel soutien.

Seule Polly continuait à prendre régulièrement de ses nouvelles. Car au fond, elle avait toujours sut sa vraie nature et elle savait qu'il n'était pas un homme sans cœur. Elle le connaissait parfaitement et elle avait compris depuis un petit bout de temps déjà qu'il était seulement quotidiennement tiraillé par ses démons.

Mais ce soir, comme tous les soirs, Thomas se sentait terriblement triste. Il avait beau posséder tout un empire, sa vie ne lui convenait pas. La seule chose qu'il avait toujours désiré était l'amour. Mais personne n'aimait un homme aussi cruel que lui, pas même sa propre famille.

Et puis, comme à chaque fois quand il avait trop bu, il repensait à elle. Cela faisait deux ans qu'il n'avait pas eu de nouvelles de Chiara Fournier, la petite française, mais la douleur qui le tiraillait lui indiquait qu'elle était partie hier.

Il avait été éperdument amoureux, puis comme toujours, il avait tout gâché. En pensant la protéger, il savait qu'il avait détruit sa vie en lui prenant son frère, et cela, jamais il ne pourrait se le pardonner.

Il avait essayé de la recontacter, de la retrouver, mais elle s'était volatilisée. Alors il l'avait accepté, comme un signe du destin, qui lui rappelait qu'il n'était pas digne d'être aimé.

Jamais il n'avait été aussi imprégné d'une femme, et il savait qu'il ne le serait jamais plus d'une autre.

Alors, pour essayer de l'oublier elle et sa vie qu'il détestait tant, il se laissait aller dans tous les excès ; alcool, cigarette, opium, cocaïne, sexe. Surtout le sexe. Il couchait avec un nombre incalculable de femmes, des prostituées ou certaines qu'il rencontrait dans des bars.