II. Âme sœur Aux Multiples Natures

Chapitre 15 : Pour La Meute...

Ça fait quelques minutes désormais qu'Arwen et Michael marchent dans la forêt.

Le silence est à la fois agréable et pesant.

Chacun savoure ce moment de sérénité entre eux depuis bien longtemps, mais aucun ne sait par quoi commencer.

Arwen se décide, peu sûre

-J'ai cru comprendre que tu n'as pas été très bien ces derniers temps...

-Qui te l'as dit ? Se tourne-t-il vivement vers elle, les sourcils froncés.

-Personne. Ça se voit à ton allure. Mais encore plus aux regards soulagés des membres de ta meute à chaque fois que tu en croise, continue-t-elle plus rapidement devant les yeux grandissants de Michael.

-Tu es fine observatrice, fait-il remarquer avec un sourire léger.

-Sûrement, répond-elle en détournant le regard, gênée.

-Ou alors... Ta Louve y est pour quelque chose... Continue-t-il.

Il voit le corps de la jeune femme se crisper, et soupire.

-Pourquoi la rejettes tu autant ? As-tu peur d'elle ?

-En quoi ça te concerne ? Grogne-t-elle en augmentant l'allure, le distançant.

Légèrement irrité par son comportement, en un grand pas, il aggripe son bras la forçant à s'arrêter. Sans plus de délicatesse, il la retourne et la place face à lui en la maintenant fermement.

-Ce qui te concernes me concerne également. Je suis lié à toi ! Dit-il en insistant bien sur ce mot qui fait accélérer le cœur de la jeune femme. Tu souffres, je souffre. Mais si tu es heureuse, alors je suis heureux. C'est ça, être âme sœur Arwen.

-Tout partager... Murmure-t-elle.

-C'est ça.

-Ce lien est autant une bénédiction qu'une malédiction, finit-elle par annoncer en tournant le regard. Nous ne pouvons plus rien garder exclusivement pour nous.

-Non ! Grogne Michael. Ne prend pas ça comme un enchaînement à moi... Nous sommes libres.

-Ce n'est pas de ça que je veux parler. J'ai compris, bien que ça me coûte de l'avouer, que jamais tu ne me retiendra. Même si pour cela, tu dois en mourir... Souffle-t-elle.

Michael reste figé, stupéfait. Il la lâche doucement.

-Toi et moi sommes liés, comme tu l'a dit. Si je veux partir, si je refuses ce lien, qu'en sommes je ne peux briser, tu en souffrira jusqu'à mourir.

-Tu ne vois donc ce cadeau que comme une contrainte... Marmonne Michael, déçu.

-Non ! Riposte-t-elle vivement sous le regard étonné et incompréhensif de Michael. Je... Hésite-t-elle.

Quelques longues secondes passent dans un silence de plomb, Michael ne pipant pas un mot de peur de l'arrêter dans son élan.

La jeune femme a le regard baissé, dansant imperceptiblement d'un pied à l'autre.

Finalement, elle lâche.

-Je ne veux pas te faire souffrir... Hors, en partant, en fuyant comme une voleuse, je t'ai fait du mal. Et j'en ai fait à tout les lycantropes de même qu'à la paix fragile entre elfes et loups. J'ai failli ruiner tout un peuple par crainte de ce qui est nouveau. En sommes, je ne suis pas différente des Hommes.

-Alors reste. Dit-il simplement, une lueure déterminée dans les yeux, sa voix suppliante. Reste avec nous. Avec moi. Si je m'en fie à l'état dans lequel ta Louve t'a ramenée ici, tu n'as rien trouvé de concluant au-delà de nos frontières. La vie ici est-elle à ce point insuffisante pour toi ? Certes tout n'est pas parfait, je le conçoit, mais nous pouvons nous vanter d'avoir plus de chance qu'ailleurs. Nous vivons entourés de nos semblables, protégés et libres. Nous sommes une famille, une meute. Et cette meute, tu en fais partie. Tu es mon âme sœur, ma Femelle. Et la Luna de tous les loups garous.