II. Âme sœur Aux Multiples Natures

Chapitre 46 : Un Jeu Instructif

La distance entre ses amis et la mère de la jeune fille et elles s'agrandit toujours plus alors que la petite la tire, semblant en être indifférente. Inquiète qu'elle s'éloigne cependant autant de l'autre fée, Arwen la retient avec douceur et émet :

-Je pense que c'est bien ici tu ne crois pas ?

La fillette esquisse une moue incertaine puis hausse les épaules et finalement, acquiesce.

-Alors, commence Arwen, à quoi veux-tu jouer ?

-En fait... Je ne veux pas vraiment jouer... avoue timidement Eleanore.

Arwen hausse un sourcil surpris et surtout curieux, avant de comprendre.

-C'est pour ça que tu nous as amenées si loin n'est-ce pas ? Soupire Arwen. Pour que personne ne puisse nous entendre.

Eleanore se pince les lèvres et hoche doucement de la tête en baissant le regard. Arwen l'observe scrupuleusement puis se laisse choir sur le sol avant de se positionner en tailleur et demander à la fillette, un sourire avenant aux lèvres.

-Bien ! Alors dis-moi, que veux-tu ?

Son interlocutrice relève vivement le regard pour croiser le sien, incapable de cacher son étonnement mais surtout son excitation.

Rapidement, elle l'imite et elle se retrouve face à face.

-Est-ce que tu peux me parler de Dehors ?

-Dehors ? Répète bêtement Arwen, innterloquée. Tu veux dire.... au-delà de votre bulle temporelle ?

-Oui ! Acquiesce vivement la fillette.

Arwen ne pensait pas que cela puisse être vrai, mais au vu de la demande surprenante de la jeune hybride, elle commence à penser le contraire et tient à le confirmer :

-Tu veux dire que tu n'as jamais quitté cet endroit ?

Les yeux de la jeune fille se voilent d'un rideau de tristesse qui n'échappe pas à l'elfe tandis qu'elle secoue légèrement la tête.

-Dehors hein... soupire Arwen en inclinant sa tête vers le ciel. Et bien c'est pour le moins.... Différent.

Elle sent le regard brûlant de sa jeune spectatrice, et s'imagine parfaitement la voir se tortiller sur elle-même, impatiente de l'entendre continuer.

-Mais tu n'as rien à envier à l'extérieur, l'assome-t-elle, assombrissant l'atmosphère. Les gens sont égoïstes et cruels. S'ils te trouvaient, ils t'emprisonnerait, t'étudierais, et te tuerais probablement après maintes souffrance. D'autres t'utiliserais à l'aide de belles paroles enchanteresses, te faisant miroiter un avenir radieux, et te laisseront tomber lorsque tu ne leur sera plus d'aucune utilité. Ici, tu n'as rien à craindre, ni pour toi, ni pour tes proches. Tu es jeune, et pourtant, tu as connu plus de bonheur et de paix que personne n'aura pu avoir la chance de vivre tout au long de leur vie.

-Mais je ne suis pas heureuse ici, rétorque la jeune fille avec un regard dur.

-Crois-moi, tu ne le seras pas plus au-dehors de ces murs invisibles, lui répond-elle en soupirant. J'ai cherché à trouver le bonheur parfait, un endroit où j'aurais pu avoir les quelques petites choses qui me manquaient là où j'étais, mais je n'ai trouvé que pire. Partout où tu iras, aucun endroit ne sera aussi calme que celui dans lequel tu vis actuellement.

-Mais ses petites choses, en valaient-elles vraiment la peine ? Lui demande-t-elle en penchant la tête.

Arwen s'immobilise devant sa question, puis sans savoir pourquoi se met à réfléchir et répondre honnêtement en murmurant, sa Louve fusionnant ses émotions aux siennes.