II. Âme sœur Aux Multiples Natures

Chapitre 22 : La Beauté De L'amour ✅

Arrivée sur le seuil de la demeure où réside son âme sœur, Arwen s'immobilise.

Contre toute attente, les trois Bêtas sont au dehors, les épaules crispées et le regard bas.

La tension qui suinte autour d'eux en devient suffocante.

Arwen s'avance un peu plus, faisant remarquer sa présence aux loups qui relèvent la tête avec une lueure brûlante dans leurs yeux.

Elle se métamorphose sous leurs yeux et Marc, en parfait Premier Bêta loyal, vient directement déposer une couverture sur son dos pour cacher son corps au regard des autres loups qui commencent à s'agglutiner autour de la maison.

Les émotions intenses de leur Alpha n'y sont pas étrangères... La maison en semble remplie, autant que le lien de meute qu'il a apparament du mal à contrôler dans son tourment.

Marc accentue la pression de sa main sur son épaule qui maintient sa couverture sur ses épaules.

Arwen prend le relais en tournant son regard vers lui.

-Faites attention, la prévient-il lorsqu'elle avance pour entrer. Je ne l'ai jamais vu dans une telle colère...

-C'est loin d'être de la colère... Lui sourit-elle mystérieusement avec un petit air triste qui les interpelle tous.

Voyant son Aura parfaitement calme et sereine, ils se permettent de se détendre un minimum. Leur Luna semble savoir comment agir avec l'Alpha irrité.

Lorsqu'Arwen pénètre dans la maison, elle prend soin de refermer délicatement la porte derrière elle, les isolant tout deux des quelques spectateurs au dehors qui peuvent continuer à suivre par le lien de meute de Michael tant qu'il n'aura pas réussi à le leur fermer.

Elle suit son odorat, mais aussi l'instinct de sa Louve et ses sens décuplés. La respiration sifflante atteint ses oreilles aussi clairement que ses grognements étouffés. Elle peut sentir son cœur bondir dans sa poitrine à un rythme effréné, et elle sent par dessus tout son irritation.

Mais contrairement à ce que tous pensent au dehors, celle-ci n'est ni dirigée vers elle, ni même vers Jason.

Non, la seule cible, c'est lui-même.

C'est ce qu'on appelle la culpabilité ou le remord.

Arwen, après avoir monté les escaliers, parcourt le couloir et s'arrête devant la chambre de Michael qui laisse apparaître un spectacle qui lui comprime le cœur.

Elle a tellement pitié, mais elle sait également qu'il a besoin de ressentir ces émotions là... Cette sensation d'avoir mal agi, de s'être imposé trop tôt, trop vite, et surtout, à tord.

Il doit comprendre. Comprendre pour se mettre à leur place, comprendre pour apprendre, et surtout éviter de faire deux fois la même erreur.

Lorsque son poing rencontre violemment le mur qui a peu souffert comparé à ses jointures qui se sont ouvertes, déversant quelques perles vermeille sur le sol, Arwen est sûre qu'il ne réitérera pas son geste.

Alors elle se décide à avancer. Alors que son poing allait à nouveau frapper, elle se place devant lui, stoppant son geste. Ses yeux interloqués posaient la question silencieuse, qui, elle le sait désormais, est aujourd'hui sa plus grande crainte : "Tu es là ?"

Elle lui sourit tendrement. Un tel soulagement passe dans ses yeux que c'est comme s'il avait réellement cru qu'elle s'en était allée. Pour terminer de se rassurer, il lève son deuxième bras, fait deux pas dans sa direction et comble le reste d'espace qui les séparent.