II. Âme sœur Aux Multiples Natures

Chapitre 23 : Cauchemars ✅

Alors que la lune est toujours haute dans le ciel, illuminant d'une timide lueur le village lupin endormi, dans la demeure Suprême, tout n'est pas si paisible.

Au sein de la chambre d'Arwen, au creux des bras de son âme sœur, elle gesticule, des perles d'eau mouillant son front et son corps.

Ses yeux toujours clos sont serrés et ses lèvres pincées en un rictus de douleur quand elles ne laissent pas s'échapper quelques murmures incompréhensibles.

Prisonnière du monde des songes, elle se mouve inconsciemment, commençant à repousser le corps de Michael contre elle de ses paumes aplaties sur son torse.

Celui-ci finit par se réveiller doucement.

Lorsqu'il sent sa moitié geindre, il soulève vivement son torse après l'avoir lâché, et l'observe, se rendant compte qu'elle dort toujours.

Quand quelques larmes commencent à s'échapper de ses yeux clos, roulant sur ses joues pour disparaître dans les oreillers, et que ses gémissement se muent en plaintes suppliantes, il commence à la secouer en la priant de se réveiller.

Cependant, quoi qu'il fasse, la secouer, lui parler, l'entourer de son Aura, ouvrir leur lien, rien ne fonctionne.

Elle reste emprisonnée dans son mauvais rêve.

Soudainement, comme s'il s'était terminé, elle se lève d'un coup en hurlant.

Surpris, Michael s'est reculé.

Les mains d'Arwen sont fermement serrées sur la couette, son souffle est bruyant et rapide, et ses yeux sont bouffis mais aussi vides, regardant devant elle sans pour autant fixer quelque chose.

Michael se déplace doucement devant elle en se mettant à genoux entre ses jambes et plantant son regard dans le sien.

Il déverse tout son amour, tout le calme dont il est capable à travers leur lien.

Il prend en coupe le visage de son âme sœur, et après de longues secondes, une étincelle brille dans son regard et ses yeux s'accrochent enfin aux siens.

Il attend encore un peu plus longtemps que sa respiration reprenne un rythme normal et que son corps se détende pour engager, très délicatement.

-Arwen ? Ma douce.... Que s'est il passé ?

Alors que ses lèvres s'ouvrent, elle les referme, et les pinces légèrement, le regard baissé.

Sans oser plonger le regard dans celui de Michael, elle laisse sa tête tomber sur son épaule.

-Un cauchemar... C'était juste un cauchemar...

-Arwen, l'appelle-t-il en la forçant à relever le regard. Ceci n'avait pas l'air d'un banal cauchemar. Tu ne te réveillais pas... Insiste-t-il en fronçant les sourcils.

Arwen observe son visage devenu inquiet, et une ribambelle de papillons viennent assaillir son ventre. Elle ne réalise toujours pas que cet homme est le sien. À elle. Et rien qu'à elle.

C'est comme si elle nageait en plein rêve.

Son regard si captivant, sa voix si envoûtante...
Il ne lui fallait que ça pour taire tous ses doutes, toutes ses craintes, toutes ses questions.

Alors si elle savait qu'elle pouvait compter sur lui, se reposer sur lui, elle avait toujours du mal à se confier.

Ce n'était pas une question de confiance...
Ni même de courage...

C'était... Différent.

Elle ne souhaite pas voir de la pitié dans ses yeux. Elle a toujours eu horreur de ce regret impuissant de la part des autres pour sa personne ou son vécu. Mais surtout, elle ne veut pas qu'il soit peiné par ce passé si douloureux à porter et de plus en plus vivace dans sa tête.