Notre valse en trois temps - tome 2 - Et si

Chapitre 1 - Ashley

Cinq ans plus tôt 

24 mai 2012

Mes gémissements de plaisir ne reflétaient pas mon état d'agacement. Il connaissait tout de même les règles. Débarquer ainsi à l'hôpital. Entreprendre des discussions anodines avec mes collègues...Sa présence avait mis mes nerfs à vif.

À leurs regards, elles étaient toutes sous son charme. Toutes m'avaient dévisagé avec cette expression; Pourquoi elle? Elle n'a vraiment rien d'exceptionnel!

Il aurait tout aussi bien pu attendre ma sortie du bloc opératoire au Starbuck, il ne se trouvait qu'à quelques pas de l'hôpital. Après tout, deux kilomètres de marche ce n'était rien pour lui. Sinon à quoi bon parcourir une distance proche d'un semi-marathon en martelant chaque matin un tapis de course?

Comme s'il avait compris que mon esprit vagabondait vers d'autres instants que celui présent, sa langue habile m'arracha une lamentation. Ça lui était si facile. Elle qui connaissait chaque recoin de mon corps et qui par un simple souffle pouvait entièrement m'électriser. Ma tentatrice s'attarda sur le pli de mon genou mordillant puis suçant la fine couche de peau. Ses mains se joignirent à ses lèvres remontant mes cuisses pour se rapprocher inéluctablement vers mon intimité. À la perspective du plaisir qui m'attendait, j'enfouis ma tête dans l'oreiller pour contenir mon envie de le supplier de me toucher là, à cet endroit qu'il savait si bien caresser. Quelques heures plus tôt, il me l'avait encore prouvé.

En découvrant sa présence sur mon lieu de travail, j'avais voulu lui dire ma façon de penser. Afin de parler à l'abri des regards, je l'avais conduit dans la salle de repos dédiée aux chirurgiens.

— Je suis simplement venu t'embrasser avant de me rendre à ton appartement, avait-il répondu dans un haussement d'épaules face à mon air accusateur.

La nonchalance dans sa réponse n'avait fait qu'exacerber mon mécontentement alors qu'elle aurait dû me mettre en garde.

— Tiens voilà, content? avais-je demandé après avoir déposé un baiser chaste sur ses lèvres. Maintenant veux-tu bien t'en aller? Je suis attendue au bloc dans moins de dix minutes.

Puis, je l'avais entraperçu. Cette nuance dans son regard. Celle qui rendait les mots tout aussi négligeables que des milliers de grains de sable supplémentaires dans le désert.

— Ma douce bécasse, mon intention n'était nullement de t'embrasser là.

Sa bouche était allée à la rencontre de la mienne, avant de s'en détacher aussitôt.

— Et je n'ai besoin que de cinq minutes, avait-il poursuivi en repoussant une mèche de cheveux derrière mon oreille, tout en m'offrant un sourire enjôleur.

Avant que je ne réagisse, mon dos s'était retrouvé plaqué contre mon casier. Toutes envies de protestation fut étouffées par le goût enivrant des baisers de Jack. D'abord sur mes lèvres, mon cou, puis à travers le tissu de ma blouse bleue...il descendit à la jonction de mes cuisses pour revendiquer de la plus suave des manière ce qui lui appartenait maintenant depuis six mois.

Six mois que lui et moi étions officiellement en couple à nous retrouver tous les quinze jours alternativement entre New-York et Toronto. Chacune de nos retrouvailles était ponctuée par des séances torrides où nos corps se mêlaient pour me submerger dans un délice de plaisirs que lui seul savait éveiller en moi. Cependant nos lieux de travail devaient rester un terrain neutre. Depuis le mariage de Hurl et de Dave, cette règle était établie et pourtant, il l'avait transgressée.

De retour à l'appartement, j'avais eu l'intention de lui rappeler qu'à l'hôpital ce type de rapprochement ne devrait plus se reproduire. Mais rien ne s'était déroulé comme je l'avais imaginé. À la place, j'étais étendue sur mon lit, les orteils recroquevillés sur eux-mêmes et le bassin relevé vers son visage, me demandant quand est-ce que Jack allait me faire basculer? Au vu de la latence de ses gestes, mon impatience l'amusait. Ses lèvres et ses dents se mêlaient tour à tour sur mes fesses galbées, assurant ainsi un peu plus son ascendance sur mon corps.