Notre valse en trois temps - tome 2 - Et si

Chapitre 15 - Ashley

Étendue sur le lit, je savourai la douceur du matin filtrant légèrement sous les rideaux opaques. Le plaisir de me réveiller dans ses bras, blottie contre son torse, sa peau nue, chaude contre la mienne. Je m'émerveillai de sa présence comme si je l'appréciai pleinement pour la première fois. Libérée. Totalement libre de me laisser emporter par la multitude de sentiments qu'il éveillait en moi, sans nul besoin de les combattre. Légère...Etait-ce le fruit de ma révélation?

Toi et moi pour une vie.

Non. C'était bien plus qu'une révélation. C'était ma confession, ma promesse. Dire les simples mots Je t'aime étaient bien trop...Je ne saurai le dire. De toute façon, ils ne reflétaient pas l'étendue de ce que j'éprouvais pour lui. Une vie...Ma vie. Voilà ce qu'il était à mes yeux. Deux mêmes pièces d'un puzzle qui s'appartenaient l'une à l'autre. Jack le pensait lui aussi.

Toi et moi, nous appartenons l'un à l'autre.

Intérieurement, j'adressai une prière pour remercier ma mère. D'une certaine façon, elle m'avait laissé un cadeau inestimable. Son histoire personnelle. Son amour pour Jacob. Notre vie de famille. Tout cela décrit avec ses propres mots. Connaître sa première peine de cœur à l'âge de seize ans lorsque son voisin, le jeune Mikael, lui avoua être amoureux de sa meilleure amie. Ses victoires. Sa passion pour le droit. Son combat pour tomber enceinte. Son chagrin face à ses différentes pertes. Ses parents. Ses fausses couches. Mais dans tous les passages de sa vie, les plus tristes comme le plus gaies, Jacob était toujours présent comme un phare, la guidant, la rassurant...Une âme sœur.

Bella m'arracha à mes réflexions. Jack venait de parler dans son sommeil et visiblement, il rêvait de la chienne de sa mère. Le sourire aux lèvres, je m'accoudai pour regarder sa poitrine se soulever paisiblement. Sa bouche légèrement entrouverte, ses cheveux blonds en bataille tombant sur ses yeux, sa barbe naissante et ce corps à la musculature parfaite qui était une perpétuelle invitation.

Le drap le couvrait tout juste dévoilant ses pectoraux saillants et sa ligne abdominale avec, en son bout, sa ceinture d'Apollon que était si envoutante. Ce petit V sexy indiquant la direction de son entrejambe était tout simplement enchanteur. Muée par le besoin de le toucher, du bout du majeur, je tournais autour de son nombril pour ensuite mêler mes doigts à la trainée de poils plus sombre que ses cheveux qui rejoignait son sexe. Hier soir, il m'avait ensorcelée me poussant à perdre plus d'une fois la raison. Sous la direction de Jack, l'instrument entre ses cuisses avait été mon tourment et mon bienfaiteur, me faisant tout aussi gémir, que pleurer et supplier. Expert, il m'avait escortée jusqu'au paroxysme. En dépit de ma jambe plâtrée, il avait tenu sa promesse, faisant preuve d'une imagination débordante. Après le souper, lui et moi avions pris le chemin de la chambre à coucher où je m'étais à nouveau abandonnée à ses caresses. Il m'avait revendiqué de la plus belle des manières comme si par son toucher, il scellait notre avenir. Repenser à sa langue, à ses doigts, aux endroits qu'ils avaient parcouru, me fit monter le rouge aux joues et une chaleur que je ne connaissais que trop bien, vint se nicher au creux de mes jambes, me forçant à les serrer pour ne pas me liquéfier.

N'était-il pas de mon devoir de le remercier pour toutes ses intentions de la veille ? Sans attendre une quelconque approbation, mes lèvres se posèrent à la naissance de son cou, pour remonter et venir taquiner le lobe de son oreille. Quant à ma main, elle s'attaqua à mon tendre bourreau en le saisissant pleinement. Sa réaction sous mes doigts ne se fit pas attendre.

— Hum, dit-il d'une voix voilée par le sommeil.

— Réveil spécial, monsieur Jack Hunter.

Je poursuivis en frôlant sa bouche de ma langue avant de m'emparer doucement de sa lèvre inférieure pour la sucer. Je redécouvrais la saveur de sa bouche, en l'embrassant, éperdument. Ses doigts se mêlèrent à mes cheveux pour m'attirer davantage contre lui, me poussant à accentuer la pression de ma main autour de son sexe. Un gémissement roque s'échappa de sa gorge, juste avant qu'il ne quitte mes lèvres.

— En quel honneur? murmura-t-il.

— Juste pour mon plaisir.

Détachée de sa prise, mes lèvres parcoururent son torse dans une multitude de baisers tout en descendant, encore et encore. Toujours plus bas jusqu'à atteindre l'objet de tous mes fantasmes. Quand je vins au contact de son membre, le corps de Jack se cambra me forçant à ouvrir davantage la bouche pour l'accueillir pleinement. Sous le mouvement de va-et-vient de mes lèvres, je le sentais se contracter. Savourant le pouvoir que je détenais en cet instant sur lui, ma bouche remonta et se fit plus ferme sur l'extrémité de son sexe.

— H, tu es une merveilleuse, prononça-t-il.

Et ce n'était que l'entracte.

Ma bouche se détacha et dans un battement de cil, je m'ancrai à ses yeux, scrutant chacune de ses expressions pendant que ma langue descendait le long de son sexe pour prendre à pleine bouche tour à tour ses bourses. Ses doigts se mêlèrent à mes cheveux. Ses pieds se tendirent s'accrochant au drap. Il était proche, si proche que j'en jubilai d'avance. Cependant, avant que je ne puisse poursuivre, ses mains passèrent sous mes aisselles pour m'attirer à lui. C'était le signal qu'il désirait prendre le relais. Mais pas cette fois.

Non!

Ce matin, je voulais avoir son plaisir dans ma bouche. Alors ma main se plaqua sur son abdomen pour le repousser.

— H, viens par là bon sang.

Sans tenir compte de son exhortation, ma main et mes lèvres, ensemble se firent plus pressentes, accélérant la cadence. La réaction de son corps ne se fit pas attendre. Ses muscles se contractèrent et tout en maintenant une pression sur ma tête, son bassin se fit plus exigeant, rejoignant en rythme, le mouvement de ma bouche. Dans un cri étouffé où mon nom fut prononcé tel une prière, il explosa. Chaud. Puissant. Avec un sourire triomphant, une fois les spasmes de son corps terminés, je détachai mes lèvres.

— Bien le bonjour monsieur, dis-je en me redressant pour croiser son regard.

— Petite ensorceleuse, tu m'as privé de te voir jouir alors que tu sais que j'aime ça.

— C'est vrai, affirmai-je de façon langoureuse et j'y ai pris beaucoup de plaisir.

Une lueur coquine passa alors dans ses yeux. D'un seul mouvement, Jack me bascula m'arrachant un cri de stupeur. Je me retrouvai sur le dos, prisonnière sous son corps. Sans cérémonie, son genou écarta ma jambe valide et deux de ses doigts me pénétrèrent.

— Je constate que c'est vrai, tu as adoré ta petite fourberie.

Mes mains s'accrochèrent à mon oreiller.

— Jack...

— Tu ne pensais tout de même pas que j'allais te laisser t'en tirer ainsi.

— J'avais un espoir, dis-je en gémissant.

Comment faisait-il? Cette façon de me toucher, de m'emporter, loin, très loin, à m'en faire perdre l'esprit. Cela serait-il de même dans les bras d'un autre homme? Mes deux malheureuses étreintes avec mon premier amant, Grégory me revinrent en mémoire. Il n'y avait rien à comparer. Jack m'embrasait juste en me regardant et quand il me touchait, je me voyais des étoiles. Alors qu'avec Grégory, les deux fois, je m'étais remémorée une opération cardiaque complexe.

— Je ne sais pas où tu es partie, mais reviens moi, H.

Pour m'exhorter à lui obéir, ses doigts plongèrent plus profondément en moi, cajolant sans relâche, ce petit point qu'il trouvait en permanence sans aucune difficulté. Bon sang, comment faisait-il?

— Jack, murmurai-je en ouvrant les yeux pour m'ancrer aux siens.

— Voilà, c'est beaucoup mieux.

Son pouce effleura mon clitoris et les étoiles apparurent.

— Embrasse-moi, supplia-je.

Se penchant, il déposa une pluie de baisers sur ma bouche, mes cils, mon front, puis murmura en effleurant mon lobe d'oreille.

— Jouis pour moi, H.

Et avant que je réalise, tout mon corps se contracta, emporté par un tsunami déferlant sur chaque cellule de ma peau. Non, définitivement cela avait totalement été différent avec mon premier amant.