Chapitre 52 - Ashley

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Alors que j'étais en proie aux affres de la passion, mes pensées se tournèrent vers mon père. La veille de sa mort, il m'avait confié sa définition du bonheur. C'est de l'amour en puissance, m'avait-il dit. Nageant dans l'ignorance, je n'avais pas compris la valeur que recelait ses mots. Pire! Désireuse de mettre un terme à cette discussion, je lui avais certifié que ma vie me comblait parfaitement, et jusqu'à ces derniers mois, je le pensais sincèrement. Heureusement, l'univers s'était allié pour me montrer mon erreur. En pareil moment, il était étrange de me rappeler mes derniers échanges avec Jacob, mais lorsqu'avec dévotion, mes lèvres rencontrèrent à nouveau celles de Jack, je compris pourquoi. Ni ma famille de coeur, ni la chirurgie n'avaient réussi à donner un sens véritable au mot bonheur. Pour résoudre cette équation, il m'avait manqué une troisième variable. L'unique pièce qui s'emboitait parfaitement avec les autres, Jack. Il était le chêneau manquant. Mon père l'avait découvert bien avant moi. Il l'avait perçu en me voyant couver du regard le bracelet ainsi que les trois breloques qui jamais n'avaient quitté mon poignet depuis cette soirée d'anniversaire. Je m'étais tue concernant le tumulte que ce bijou éveillait en moi. À l'époque, le chaos qui m'habitait, m'empêchait d'admettre la vérité.

Comme un appel à revenir auprès de lui, la bouche de Jack se fit plus pressente. Ses mains aussi. À travers le coton de mon débardeur, ses dents emprisonnèrent l'un de mes mamelons pendant qu'une de ses paumes emprisonnait mon autre sein. À la recherche de cette onde de choc dont j'étais devenue accro à cause où grâce à la dextérité de Jack, mon corps s'arcbouta et mes ongles courts se plantèrent dans son cuir chevelu.

— Je t'en prie, soupirai-je non pour qu'il mette fin à la morsure de ses lèvres, mais pour qu'il se débarrasse enfin de mes vêtements, et que les picotements naissants entre mes cuisses se transforment en un feu plus ardent.

Sans rendre sa liberté à mon téton, il releva légèrement la tête et soutint mon regard. Ses pupilles immenses et noircies par la luxure étaient l'écho de mon propre désir. Et alors que je m'apprêtai à le supplier une nouvelle fois, mon tourmenteur se redressa complètement privant mes seins de sa chaleur. À califourchon au-dessus de mon bassin, prenant soin de ne pas faire peser tout son poids sur moi, le bleu de ses yeux me renvoya toute l'adoration que je lui inspirais. Je n'étais pas une femme parmi tant d'autre. J'étais l'essence de sa vie et j'aimais lorsque la fenêtre sur son âme me le rappelait. Ma bouche s'entrouvrit avec l'intention de le lui dire, mais je fus incapable de prononcer un seul son.

De part et d'autre de mes hanches, ses mains délicieusement rugueuses contre ma peau m'émoussaient les sens en remontant lentement mon débardeur. Vingt secondes plus tard, débarrassée de mon haut, ma poitrine douloureuse tant elle était tendue par l'excitation, se dressait telle une offrande. Et tandis que je pensais que l'humidité dans la chambre ne pourrait pas rendre l'air plus pesant, lorsque les paumes de Jack prirent le chemin inverse, accompagnées de sa langue, chaque particule d'oxygène contenue dans la pièce déferla en gouttelette d'eau sur mon corps. En grande impératrice, la pointe de sa langue parcourait ma peau. L'espace entre mes seins, mon ventre, l'intérieur de mon nombril, puis elle poursuivit sa route pendant que Jack me débarrassait de mes dernières couches de tissu.

— Que tu es belle. Jamais je ne me lasserai de t'admirer.

Sa voix était aussi caressante qu'une étole de soie.

— Je suis ton oeuvre, Jack.

Une lueur de fierté enrôlée d'une pointe de possessivité s'empara de ses iris bleus. Comme pour donner crédit à mes propos, il encadra mon visage, puis mit à nouveau mes fonctions vitales en alerte rouge avec un baiser ravageur où nos langues se rencontrèrent, se percutèrent et valsèrent sans aucune fausse note. Mon excitation étant à sa comble, mes doigts s'attaquèrent à la fermeture éclair de son bermuda, et alors que je m'apprêtai à glisser ma main sous l'élastique de son boxeur afin de saisir l'objet de toutes mes convoitises, je fus stoppée dans mon élan.

Notre valse en trois temps - tome 2 - Et siOù les histoires vivent. Découvrez maintenant