Le Pouvoir De L'amour

Chapitre 34

Soda Gueye

- Comment vous sentez-vous aujourd'hui ? Me demande ma psy docteur Faye.

- Bien !

- Soda, je veux vous aider et pour y arriver, j'ai besoin que vous y mettiez du vôtre. J'ai conscience que ce n'est pas facile de parler à une inconnue toutefois, faîtes moi confiance, je suis là pour vous aider et je suis tenue au secret professionnel tout ce qui se dira ici restera ici. Cela fait quelques mois que nous avons commencé les séances, mais vous ne répondez à aucune de mes questions. Laissez-moi vous aider, vous méritez de vous sentir bien, d'être heureuse, épa...

- Je me sens morte, l'interloqué-je.

- Soyez plus explicite.

- Je sens...C'est comme si mon corps ne m'appartenait plus. Je suis vide à l'intérieur, je me dégoûte. Je fais comme si tout allait bien, je me forge une armure quand je suis avec les autres, mais en réalité, je suis détruite, je pleure chaque nuit, je...je fais des cauchemars, ces souvenirs ne veulent pas me quitter.

Je me tais un long moment tout en jouant avec une case-tête qu'elle m'a remis en me disant que ça allait me détresser.

- Je ne veux plus parler !

- Vous avez fait un pas vers moi, je vous félicite. C'est la première fois que vous vous ouvrez à moi et j'espère que nous allons continuer ainsi. Écoute pour mieux te sentir familière à moi, nous allons nous tutoyer d'accord ? Je hoche la tête. Tu souffres d'un stress post-traumatique dû à ce que tu as subi, tu n'arrives pas à dissocier ces événements de ton présent, ce qui ne t'aide pas, c'est surtout la personne qui t'a fais subir ces choses, tu aurais préféré que ce soit un inconnu n'est-ce pas ?

- Je n'ai rien subi, taisez vous ! Crié-je avant de prendre mon sac et de sortir en courant. J'étouffe dans cet endroit, j'ai l'impression qu'elle peut lire en moi et moi, je ne veux pas être un livre ouvert pour elle.

- Soda tout va bien ? Je me tourne et tombe sur le type du glacier, je le toise et m'éloigne sans lui répondre. Je ne sais pas ce qu'il fiche ici mais il a intérêt à s'éloigner de moi.

Personne ne sait que je vais mal à part Dalida que j'ai mis dans la confidence. Je parais tellement zen quand je me trouve entouré, je ne veux pas qu'on voie mes faiblesses.

La dernière fois que j'ai été heureuse date du mariage de celle que je considère comme meilleure amie Dalida. C'est une bonne personne qui a apporté un nouvel air dans ma vie. Je l'apprécie elle et toutes les personnes à qui elle m'a présenté qui sont devenus aujourd'hui mes sincères amies. Je côtoie d'autres personnes, mais disons que ce sont juste des connaissances sinon, l'amitié la vraie, je l'ai connu avec les filles et je me raccroche à ce filet de bonheur.

Les jours de thérapie, Dali m'autorise à ne pas venir au travail, son restaurant a été remis rapidement sur pied grâce à l'influence de son mari. J'ai encore du temps donc je décide de faire les cent pas avant d'entrer chez moi, j'ai besoin de m'aérer l'esprit et l'idéal serait d'aller à la plage.

Installée sur un rocher, je sors mon carnet de croquis pour finaliser une robe que j'avais commencé à dessiner, je n'ambitionne pas de devenir styliste, j'aime simplement dessiner tout ce qu'il y a de beau. Ma mère me dit que j'ai un talent que je pourrais exploiter, mais je ne désire pas partager mes croquis, c'est un peu mon échappatoire.

- Soda ? Fais une voix dans mon dos.

Je me tourne et me fige.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu me suis ?