Chapitre 35

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Dalida Carelle Sarr

La visite que nous n'avons pas pu effectuer l'autre fois a eu lieu aujourd'hui. Ma belle-mère a eu vent de l'histoire de tout petit, elle m'a remercié et soutenu avant de se plaindre de sa fille, mon mari lui a assuré qu'il s'en occuperait. Une jeune fille qui m'est inconnue, descend les escaliers un grand sourire scotché sur les lèvres. À vue d'œil, son ventre est légèrement arrondi, il suffit de bien l'observer pour déduire qu'elle attend un enfant. Je savais que sa cousine revenait, toutefois sa grossesse, je l'ignorais.

Je regarde El'hadj afin d'obtenir une confirmation quand il hausse simplement les épaules.

- Ah, Khady vient saluer ta belle-sœur. Ma fille voici la fille d'une amie qui m'était chère, malheureusement, elle n'est plus de ce monde. Je considère sa fille comme la mienne, Khady fait grandement partie de cette famille, si tu ne l'as pas vite connu, c'est parce qu'elle était en France pour ses études.

- Enchantée Khady et bienvenue chez toi.

Elle ne me répond pas et saute sur El'hadj.

Hmmm !

- Mon chéri depuis la dernière fois, tu n'es plus venu nous voir, tu m'as manqué, El'hadj la repousse.

- Je suis un homme occupé, répond-il froidement.

- Donc c'est toi qui m'as volé mon mari, tu es ma rivale alors. Elle dit ça en riant, mais je sais bien qu'elle est sérieuse, je sais flairer l'hypocrisie à 1000 km.

- Tu n'avais qu'à ne pas voyager, rétorqué-je en riant aussi.

Autant jouer à l'hypocrite comme elle !

Je vais voir mon beau-père dans son bureau afin qu'il nous rejoigne au salon pour leur annoncer la nouvelle, à mon retour, je trouve mon mari et sa mère en train de parler à voix basse. Dès qu'ils nous aperçoivent, ils se taisent, je n'en fais pas cas vu qu'ils sont mère et fils, ils ont sûrement des choses à se dire.

- Ma fille, je crois que tu as pu le constater, Khady est enceinte, mais d'un inconnu, elle m'explique la situation. Je ne sais pas quoi dire, j'ai peur de frustrer du coup, je préfère me taire pour une fois.

- Tu sais comment ça se passe ici au Sénégal, dans ce quartier, nous avons une bonne réputation. Depuis qu'elle est là, je l'empêche de sortir pour éviter les racontars. Comme vous n'habitez pas ici et que personne ne connaît ma famille dans votre quartier, je souhaiterais que vous la recueilliez chez vous le temps qu'elle puisse accoucher.

Je tousse fortement, mon jus à failli me passer de travers.

Ok, résumons la situation, elle est enceinte de X et donc, elle va venir accoucher chez moi. Elle qui me prend déjà pour une rivale. Si c'était une autre, je l'aurais accepté sans réticence, mais cette fille ne me dit rien qui vaille. Surtout que depuis qu'elle est apparue, elle a d'yeux que pour mon époux. Un regard amoureux ça ne se cache pas et si j'accepte, je devrai vivre avec une femme qui rêve de se faire mon homme.

Le constat est amer.

- À quoi tu joues Yaye ? Je lui touche la cuisse pour lui supplier de se taire, je ne veux surtout pas que sa mère pense que j'ai un contrôle sur son fils.

- Laisse-moi parler !

Monsieur est fâché.

- Si vous savez qu'ici une femme enceinte non mariée est mal vu pourquoi son père ne l'a pas laisser en France là-bas ? Qui la connaît en France ? Vous l'avez envoyé ici pour me harceler ou quoi ? Suis-je le père de son enfant ? L'autre fois, tu as proposé que je l'épouse...

Le Pouvoir De L'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant