Le Pouvoir De L'amour

Chapitre 33

El'hadj Nabil Sarr

- Hors de question ! Non mais yaye comment tu peux me sortir ce genre de pensée ?

Je suis choqué ! Je ne sais pas comment cette idée a pu traverser son esprit. Non mais où elle est allée chercher ça ? Moi épouser Khady ? Même si je désirais me prendre une deuxième femme, ça ne serait certainement pas Khady. Cette fille n'a pas froid aux yeux, Khady est le genre de personne à être prête à toutes les bassesses pour avoir ce qu'elle veut. Ce genre de femme dans ma maison, je n'en veux pas.

- Tu es mon fils et jusque-là, tu as seulement une épouse alors que tu peux en épouser quatre. On parle de l'honneur de ta famille.

Elle oublie qu'en réalité Khady n'est pas de notre famille ou quoi ? S'il y a bien une famille qui doit être pointée du doigt, c'est bien celle de tonton Mbor. À quoi joue-t-elle ?

Tout ceci commence à me taper sur le système, si je savais que l'issue de cette réunion serait ça, jamais je ne serai venu. J'aurais préféré être chez Kader ou à la maison.

- Khady n'a pas pensé à l'honneur de sa famille et c'est moi El'hadj qui devrait le faire ? Je ris ébahi par cette absurdité.

Me confronter à cette idée devant la présence de tout le monde, je n'apprécie pas, c'est une manière de me forcer la main sauf qu'on ne m'influence pas.

- Le mal est déjà fait tu la dis toi-même, il reste maintenant à trouver une solution.

- Et la solution, c'est que je l'épouse ? C'est moi qui l'ai enceinté ? Khady regarde moi dans les yeux, l'homme avec qui tu as couché ce jour, il avait mon visage ? Je t'ai envoyé coucher avec lui ? Pourquoi devrais-je réparer les erreurs d'une irresponsable ? Désolé yaye je t'aime, mais je ne peux pas le faire, gérez ça autrement, je suis déjà marié et ma femme me suffit, je ne suis pas polygame, mon père ton mari ne l'est pas et je ne le serai pas encore moins pour rattraper la bêtise de quelqu'un.

Et puis quoi encore ! Pourquoi ne pas épouser aussi toutes les autres.

- Pardon mon frère, je t'assure que si tu m'épouses, je ne serai pas réellement ta femme, tu n'auras pas de devoir conjugaux avec moi.

En plus, elle ose être d'accord avec cette idée. Elle n'a aucune honte et comme par enchantement ses pleurs ont cessés depuis que ma mère a émise cette idée.

- Parce que tu penses que je commettrais ce genre de péché ? Du moment où je t'épouse peux importe les raisons, tu auras les mêmes droits que ma femme. Cette discussion est terminée, ne comptez pas sur moi et je ne veux plus en attendre parler. Au revoir !

- El'hadj mon fils attend, c'est moi ta mère qui te parle !

Je sors énervé de cette demeure. Comme si j'allais épouser une fille juste pour l'honneur de la famille une fille que j'ai toujours perçue comme ma petite sœur, une fille que j'ai vu nu ou en couche mangeant du sable, une fille que j'ai vu apprendre à ramper et à marcher. Bêtise ! Ça sera comme de l'inceste pour moi.
Hors de question !

Je conduis jusque chez Kader, car j'ai besoin de souffler et de me relaxer avant d'entrer chez moi. Je ne veux même pas parler de cette histoire à ma femme, c'est déjà classé. Je suis un homme qui travaille, je suis indépendant alors subir l'influence de ma famille pour faire quelque chose qui ne me plaît pas, mais plutôt qui leur plairaient à eux, c'est non.

Sa femme m'accueille avec un bon jus de bissap et me demande de patienter monsieur prend son bain.

- Et Kader, junior ? Mon ami est tellement narcissique qu'il s'est fait homonyme de son propre fils.