Chapitre 39

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Khady Faye

Je suis venu chez Leïla dans le but de mettre en marche notre plan. La pimbêche va voir ce qu'elle va voir. Arrivée devant la porte, je déchire mon haut, mélange mes cheveux avant de prendre la bouteille de mercurochrome rouge pour en mettre sur mes vêtements. Si je m'écoutais, j'aurais utilisé de la Bétadine sauf que mon allié trouvait que la Bétadine était trop sombre et que elle sont produit passerait pour du sang. Je me suis renseigné sur le produit et j'ai vu que la commercialisation n'était plus autorisée alors je me demande comment elle a pu s'en offrir. Je prends mes talons et je les jette dans les fleurs, je les récupérerai après mon spectacle. J'avais pressé de l'oignon que j'avais préservé dans une petite fiole, je mets un tout petit peu dans mes yeux et le résultat se fit immédiat, je pleure. Elle est trop ingénieuse.

Je souffle un bon coup avant de me ruer dans la maison.

- Elle veut me tuer, yaye aide moi ! Crié-je en sanglot.

- Khady, c'est quoi ça ? Tu as été agressé ? Pourquoi tu es dans cet état ? S'alarme-t-elle en se précipitant vers moi alors que j'intensifie mes pleurs.

- Pourquoi elle ne m'aime pas, sniff...je...je. Aïe, j'ai mal yaye. Rey nama, sama yaram bi yeup dor nako, kholal noumou ma gadjé ak wé yi.
(elle m'a tué, elle a frappé tout mon corps, regarde comment elle m'a griffé avec ses ongles.)

- Momar, Momar, Amy ! Crie-t-elle. Khady dis moi ce qui se passe, tu m'inquiètes, dit-elle en venant me toucher.

- Wouy boul lale ! Nguir yallah bouma lale, sama yaram day méti. (Aïe ne touche pas ! À cause de Dieu, ne me touche pas, mon corps me fait mal.) Pleurniché-je en me recroquevillant sur moi-même.

- Mais parle, qui t'a mit dans cet état ?

- Dalida...snif... elle... elle m'a frappé.

- Quoi ?

- Yaye, qu'est-ce qui se passe ? C'est quoi tous ces cris ? Demande Amy en arrivant vers nous.

- C'est Khady qui est arrivée ici dans cet état, répond-elle.

Moi, je ne fais que pleurer.
Franchement, je mérite un Oscar. Je suis forte que le mot fort même.

Quelques minutes, après, j'ai stoppé mon spectacle, Leïla croit qu'elle m'a calmé et tant mieux. Je suis maintenant assise face à eux alors qu'ils attendent mes explications.

- Depuis que je suis parti chez mon cousin...snif je vis un calvaire. Sa femme ne m'aime pas. Elle me traite de voleuse de mari à chaque fois qu'elle me voit. Tout ce à quoi je touche, elle me l'arrache. Elle ne me donne pas à manger sachant bien que je suis enceinte et elle va même jusqu'à me traiter de pute...sniff... Aujourd'hui juste parce que je suis rentré dans sa cuisine pour manger puisque j'avais faim, elle s'est mise à me battre. Regardez mon état, je l'ai imploré de me laisser que je suis enceinte, mais elle ne faisait que me donner des coups...snif... C'est quand elle partait prendre de l'eau chaude pour verser sur moi que j'ai fui pour venir ici.

- Allahou Akbar ! Dalida mo def li ?
(c'est Dalida qui a fait ça ?)

Je recommence mes pleurs pour confirmer.

- Où est El'hadj ?

- Il est au travail ! Elle ne me fait rien devant lui, quand il est là elle est gentille et une fois qu'il tourne le dos elle me fait subir les pires méchancetés. Le pire, c'est qu'elle monte ton fils contre moi et lui, il croit que je suis chez lui avec de mauvaises intentions. Moi, je suis partie là-bas parce que tu l'as voulu. En fait comme c'est ma belle-sœur je me suis dit qu'on devrait s'entendre bien et même que nous pourrions être amies mais elle me déteste, j'ai mal !

Le Pouvoir De L'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant