[Song reference: Need to Know by Doja Cat]
Ce furent les cheveux encore détrempés et les joues tirant légèrement, non, violemment sur le rouge cramoisi que Maxine était allongée sur le lit de sa meilleure amie, un paquet de chips à moitié vide délaissé sur la couverture. Les yeux rivés au plafond, elle semblait réfléchir, mais fut bien vite tirée hors de ses pensées (tumultueuses et bouillantes) lorsque la porte s'ouvrit et qu'Eleven se faufila discrètement à l'intérieur de la chambre, une radio dans les bras.
- Quelques secondes de plus et je me serais faite grillée, souffla-t-elle, soulagée, en déposant l'objet sur la table de nuit.
Maxine se releva en un bond, surexcitée.
- Donc t'es sûre de toi ? demanda Eleven en s'asseyant à côté d'elle. La dernière fois tu–,
- J'ai besoin de savoir, la coupa Maxine avec sérieux.
- De savoir ?
- Je sais pas... sa vie... son passé... tout quoi.
- Bon. La dernière fois donc – quand tu m'as demandé de fermer ma gueule – j'ai un vague souvenir d'avoir vu une plage et la silhouette d'une femme, déclara El en masquant déjà ses yeux d'un tissu noir opaque. On va voir ce que j'arrive à capter.
En guise de réponse, la rouquine se contenta d'allumer la radio et de brouiller la fréquence de manière à submerger la petite pièce par ces grésillement si désagréables mais qui, dans cette situation bien précise, prenaient un air si neutre, si mystique qu'elle y trouvait une certaine extase. Les secondes défilèrent, bientôt les minutes et le sang se fit de plus en plus voyant, glissant de la narine en un trait droit – comme tracé à la règle –, puis s'écrasant à la courbe des lèvres. Maxine retint sa respiration. Il y avait en elle cette éternelle curiosité insatiable, ce terrible désir d'apprendre à le connaître, de découvrir l'essence de sa personne. Plus, il lui en fallait toujours plus et elle savait déjà que cela allait poser problème à un moment ou un autre.
Et elle avait conscience qu'utiliser les pouvoirs de sa meilleure amie pour avoir les réponses à ses questions n'avait rien d'honorable, peut-être même le contraire, mais que pouvait-elle faire d'autre ? L'ouverture de Billy était proche de celle d'un mur (et non pas ce mur tout nouveau et tout fragile, tout juste bâti et prêt à s'écrouler au premier tremblement ; non, ce genre de mur, vieux de vingt-deux ans et renforcé avec le temps, un mur ou plutôt devrait-on parler ici d'une muraille, car elle était tout bonnement infranchissable). Maxine avait beau essayé de creuser, de lui poser des questions – doucement, timidement, toujours au moment le plus propice – sur ses goûts ou ses réflexions, rien n'y faisait. Toujours un mur dans la gueule. Et encore. Elle n'avait jamais, dieu jamais, osé évoquer le passé.
Cinq minutes plus tard, peut-être dix, dix-minutes qui auraient pu n'être que quarante-cinq secondes en réalité (elle perdait pied), Eleven arracha le bandeau de son visage et plongea immédiatement ses prunelles éclatantes dans celles, encore plus brillantes, de la rouquine. Il était évident qu'elle avait perçu quelque chose. Quelque chose de nouveau.
- Alors ? lança Maxine, un peu trop hardiment.
- Toujours cette plage. Mais il était là cette fois, avec un surf dans les bras. Beaucoup plus jeune : dix ans peut-être ? Dur à dire.
- Quoi d'autre ?
- De nouveau cette femme aussi ; je pense que c'est sa mère. Elle l'appelait.
- Elle lui ressemble ?
El ignora la question et continua la description.
- Le plus fou, je crois, c'étaient leurs visages. Une pure expression de bonheur. Rien à voir avec–
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CONTAMINATED
FanfictionFanfiction française sur Billy et Maxine. Hawkins, 1984. Maxine, dix-neuf ans, découvre une ambiguïté inattendue avec son demi-frère Billy. Pendant ce temps, Dustin ramène une bête bizarre, Will fait des aller-retours entre le monde réel et le mo...