22 - Plastic Hearts

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[Song reference: Plastic Hearts by Miley Cyrus]

Il était finalement revenu dans la chambre une trentaine de minutes plus tard – certainement avec l'espoir qu'elle s'était déjà endormie – et se glissa le plus doucement possible à côté de Maxine, laquelle faisait mine de dormir. Alors qu'il caressait d'une main timide les cheveux de la rouquine, celle-ci s'était permise de s'imaginer un début de relation, compliquée certes, mais une relation malgré tout.

Si elle ne se faisait aucune illusion quant au caractère tout sauf sentimental de Billy, elle ne put s'empêcher d'être surprise le lendemain matin, lorsque le torse qui lui avait servi d'oreiller la nuit précédente avait été remplacé par un véritable oreiller. Les yeux encore fermés, sa main tâta timidement l'espace à sa droite qui, à sa plus grande déception, s'avéra parfaitement vide et froid. Elle se redressa, étirant ses bras au-dessus d'elle avec un léger soupir, puis se décida à se lever ; non, elle n'allait ni s'abattre sur son pauvre sort de fille délaissée au premier martin, ni tirer des conclusions hâtives – après tout, peut-être était-il simplement parti se faire un café ?

Réalisant qu'elle n'était vêtue que d'un simple t-shirt (celui de Billy bien évidemment), elle prit la liberté de fouiller son armoire afin de trouver un semblant de short de sport, tout au plus un vieux training. Un bruit de vaisselle attira son attention tandis qu'elle se dirigeait vers la cuisine et son espoir d'y trouver Billy s'intensifia.

Le bon sens finit par la percuter avant qu'elle n'y pose le pied : il était dimanche. Comment expliquer à sa mère – ou pire encore, à Neil – que non seulement elle n'avait pas dormi dans sa chambre (la porte étant restée ouverte), mais qu'en plus de cela elle portait des habits à son demi-frère ? Immobile, elle retint sa respiration, guettant le moindre signe, le moindre bruit qui validerait la présence de leurs parents.

- Ils sont pas là, résonna la voix (un peu trop ferme) de Billy.

Elle sursauta. Manquait-elle à ce point de discrétion ?

- Ils sont où ? interrogea-t-elle en entrant dans la cuisine, ses mains occupées à s'attacher les cheveux – geste simple qui avait le don de calmer sa nervosité.

- J'en sais rien, soupira-t-il.

Ignorant sa voix intérieure qui se révoltait face au comportement totalement indifférent, pour ne pas dire glacial de Billy à son égard, elle acquiesça d'un haussement de sourcils et s'avança vers la cuisinière pour se préparer son précieux café. Bien noir, bien fort, histoire de la réveiller un bon coup, de la sortir de ce doux rêve qu'avait été la soirée de la veille – à laquelle elle songeait un peu trop.

- Elles te vont bien, lança Billy, à nouveau de nulle part.

Surprise pour la troisième fois de la matinée – ça commençait à faire beaucoup pour un dimanche matin –, elle se retourna et le fixa, le regard inquisiteur.

- Mes fringues, précisa-t-il, avant de boire une longue gorgée de sa boisson, sans pour autant arrêter de la regarder.

Elle sentit le rouge lui monter aux joues.

- Ah, euh... merci..., balbutia-t-elle. Je me suis permise de prendre un de tes shorts.

- T'aurais pas dû, répondit-il en s'approchant d'elle.

- Navrée mais j'allais pas sortir à moitié nue, rétorqua-t-elle en croisant les bras.

- Et pourquoi pas ?

Il était maintenant à sa hauteur, la surplombant avec délice. Du bout de ses doigts, il releva légèrement le t-shirt de la rouquine, dévoilant son ventre déjà traversé de mille frissons. Par réflexe, elle ferma les yeux et ses dents se plantèrent dans sa lèvre – ça aussi, ça calmait sa nervosité.

CONTAMINATEDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant