[Song reference: Pretty by The Weeknd]
- Aïe ! ça fait mal !
- Ça vaudra le coup. Promis.
Susan tira vivement une dernière mèche de cheveux, lui arrachant une petite grimace. Max commençait sérieusement à regretter d'avoir demandé de l'aide à sa mère pour coiffer (ou plutôt maîtriser) sa tignasse. Au même moment, une silhouette se dessina dans le couloir et attira son attention. Elle tourna vivement la tête – « Arrête de bouger Maxine ! » – et ne fut pas surprise de voir Billy dans l'encadrement de la porte. Ce qui la surprit, par contre, fut le fait que celui-ci se stoppa dans sa course dès qu'il rencontra son regard. Il la toisa quelques secondes, les bras ballants et les prunelles parfaitement indéchiffrables.
Plus elle le regardait et plus elle avait l'impression de retrouver ce visage déconcerté qu'il avait à chaque fois qu'ils se tenaient un peu trop proches l'un de l'autre. Oui. C'était la même expression que cette matinée à la cuisine. À ce souvenir, elle sentit ses joues s'enflammer et fut soulagée lorsqu'il reprit son chemin l'instant d'après, comme si de rien n'était.
- Tu vois ? Magnifique, reprit la voix de sa mère.
Max jeta un coup d'œil dans le miroir ; la cascade flamboyante qu'elle avait l'habitude de regarder avec indifférence avait été tirée en arrière, puis gracieusement réunie en une longue et épaisse tresse, laquelle descendait jusqu'au bas de ses épaules. Susan tira encore quelques mèches de cheveux par-ci par-là pour donner un côté plus décoiffé que gommé et ajouta quelques sixtus (question de sécurité, avait-elle dit).
Elle devait l'admettre, jamais encore son visage n'avait été aussi joliment mis en avant. Elle s'autorisa un sourire et remercia sa mère avant de retourner dans sa chambre. Sa robe l'attendait, sagement allongée sur son lit à moitié défait. Max l'examina longuement, comme si elle craignait que ce misérable bout de tissu ne lui saute dessus. Ou plutôt comme si ce vêtement allait déterminer la suite de sa vie.
C'était un peu ça en fait. Cela faisait quatre jours (à la fois si court, mais si long) qu'elle attendait ce foutu bal. Quatre jours qu'elle s'imaginait en boucle la soirée, explorant tous les scénarios possibles et imaginables avant de s'endormir, du plus fou au plus risible. Elle ne savait pas encore comment elle allait s'y prendre, mais Dieu, il fallait qu'elle puisse descendre les escaliers – des escaliers immenses qui n'avaient pas leur place dans cette salle de gym, mais qui étaient bel et bien là. Qu'elle puisse les descendre alors qu'il serait en bas, dans la salle, et que pour une raison divine, le hasard ferait qu'il lèverait les yeux à ce moment-là et qu'il la verrait. Elle et sa robe bleu nuit. Elle et sa tresse éclatante. Elle, rien qu'elle. Le bruit de la sonnette la tira hors de ses pensées et ce fut à cet instant qu'elle remarqua à quel point les battements de son cœur et sa respiration s'étaient accélérés.
- Maxine, ma chérie, tu peux aller ouvrir ? jaillit la voix de sa mère.
La rouquine fulmina et sortit en trombe de sa chambre. Elle ouvrit la porte un peu trop sèchement et fut sur le point d'afficher une mine faussement désolée au nouvel arrivant, mais le sourire plastique qui se tint devant elle ne fit que renforcer son agacement.
- Ouais ? lâcha-t-elle froidement.
- Toujours aussi charmante, ironisa Veronica. Est-ce que Billy est là ?
- J'en sais rien.
- Tu pourrais regarder, peut-être ?
- Surement...
Max tourna les talons et fut sur le point d'aller chercher son demi-frère, lorsqu'une vague de rage la submergea. Elle s'arrêta net et tourna la tête de manière à dévisager la noiraude. Elle était tellement belle, c'était injuste.
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CONTAMINATED
FanfictionFanfiction française sur Billy et Maxine. Hawkins, 1984. Maxine, dix-neuf ans, découvre une ambiguïté inattendue avec son demi-frère Billy. Pendant ce temps, Dustin ramène une bête bizarre, Will fait des aller-retours entre le monde réel et le mo...