[Song reference: Olympe by Oboy]
« On sera de retour lundi soir. Dans les alentours de vingt heures. Billy, inutile de te rappeler que tu es responsable de ta sœur. »
Elle avait tout de suite compris ses intentions lorsqu'elle vit ce petit sourire narquois qu'il tentait tant bien que mal de masquer devant Neil. Il leva les yeux au ciel, répliqua un oui chef pour la bonne forme et les regarda passer le pas de la porte avec leurs sacs. Susan avait appris la veille que sa mère s'était cassé le tibia : rien de bien grave, mais suffisant pour aller lui rendre visite dans l'Indiana. Trois jours seule avec Billy, elle grinçait déjà des dents et une légère appréhension la gagna. À nouveau, cette impression que quelque chose lui échappait.
Après les cours, elle se rendit aux arcades avec les garçons. Si elle avait su qu'il existait un tel endroit à Hawkins, elle n'aurait jamais été autant en colère contre sa mère alors qu'elle lui annonçait qu'elles allaient déménager. Et sans doute n'aurait-elle jamais fait ce qu'elle a fait (et ce dont Billy l'accusait avec ferveur, car après tout, elle était la seule fautive). Elle déglutit.
Le son des machines qui fusait de toute part, toujours des notes et des tonalités différentes – de la musique oppressante à la mélodie agaçante qui reste dans la tête toute la journée – il lui semblait écouter un réel orchestre. Les jeux vidéo étaient pour elle le plus beau des échappatoires : ils avaient cette propriété bien particulière que de nous faire tout oublier, même les souvenirs les plus récents. Comme si la vie était mise sur pause le temps d'un instant. Une bouffée d'air frais. MADMAX.
C'était ainsi que tout avait commencé, c'était ainsi que ces loosers d'amour lui avaient couru après, bien trop intrigués par cette rouquine apparemment plus douée qu'eux pour exterminer ces monstres pixélisés. Alors oui, elle serait éternellement reconnaissante envers cette salle d'arcades, même si l'employé suintait la transpiration et même si elle dépendait (trop souvent) de Billy pour y aller. Un jour, il faudra qu'on la prenne en photo devant. Avec les garçons. Et El aussi. Ce serait bien. Deux heures plus tard, la petite troupe ressortit du bâtiment, un sourire euphorique collé à la gueule, les poches vidées de toute monnaie.
- Max t'a tellement explosé Dustin, j'en reviens pas, rigola Lukas au bord du fou rire – rapidement suivi par Will et Mike.
Le garçon aux boucles rebelles le toisa sévèrement.
- Lukas Sinclair, à ta place je fermerais ma gueule, parce que t'étais pas mieux !
Sa réponse ne fit qu'amplifier les rires de Lukas qui, bientôt, dû s'arrêter pour reprendre sa respiration. Les larmes coulaient de ses yeux. Ce spectacle réchauffa le cœur de Max. Et puis elle se souvint soudainement de sa dispute avec Billy et elle crut mourir de panique. Elle parcourut le parking du regard, préparée à rencontrer le regard meurtrier de son demi-frère, mais seul le vide l'accueillit.
- Merde. J'ai oublié que Billy venait pas me chercher... pesta-t-elle, sa main passant nerveusement dans ses cheveux.
- Tranquille, j'te dépose, déclara Lukas.
- En vélo ?
- Évidemment. Quoi d'autre ?
Elle haussa ses sourcils, il sourit et l'invita à s'asseoir derrière lui.
- ON FAIT LA COURSE ! hurla soudainement Will.
D'abord pris au dépourvu devant son attitude enfantine, tous se figèrent un instant, l'air de réfléchir, avant de s'élancer à sa suite. Le soleil se couchait doucement derrière la forêt et l'on n'entendait qu'eux : leurs rires, leurs hurlements et leurs insultes à tout va. Un vrai groupe de malotrus auraient pensé les petits vieux de la ville. Et pourtant, ils ne faisaient que profiter de leur jeunesse déjà trop peu innocente. Personne ne le prononça à haute voix, mais tous se demandèrent à un instant où pouvait bien être El. Entendait-elle leur euphorie, alors qu'ils dévalaient la route ?
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CONTAMINATED
FanficFanfiction française sur Billy et Maxine. Hawkins, 1984. Maxine, dix-neuf ans, découvre une ambiguïté inattendue avec son demi-frère Billy. Pendant ce temps, Dustin ramène une bête bizarre, Will fait des aller-retours entre le monde réel et le mo...