OK... ne pas paniquer, la panique ne sert à rien, pensai-je en sentant ma gorge nouée. Déjà, essayer de bouger.
Je levai les bras, tremblants, mais indemnes, puis bougeai prudemment les jambes. Le choc avait imprimé une forte douleur dans mes membres, mais j'arrivai tout de même à faire des gestes avec.
— Bon, il faut croire que je n'ai rien de cassé, pensai-je en me levant prudemment, soulagé par cette bonne nouvelle.
Malgré tout, j'étais trempé de pluie, écorché, et j'aurai probablement le dos couvert d'ecchymoses. Je pataugeais dans l'eau glacée, tâtant les murs de pierre pour chercher une prise. Malheureusement, l'eau avait érodé la surface et la pluie rendait les parois encore plus glissantes. Les yeux au ciel, je tâtai autour de moi de plus en plus fébrilement, cherchant un espoir. La crevasse faisait quelques mètres de long, bloquée à ma droite par un rocher en surplomb, celui-là même que j'avais quitté en escaladant la paroi verticale. Les murs devant et derrière moi étaient lisses. Les oreilles sifflantes, le cœur battant à tout rompre, je sentis la panique monter.
Voilà à quoi me menait mon acharnement. J'allais mourir là, pris au piège par ma propre stupidité. Je n'avais même pas pris la peine de dire exactement où j'allais aux autres, et s'ils décidaient de me chercher, j'aurais eu le temps de mourir mille fois, de faim ou plus probablement de froid. L'eau glacée m'arrivait aux genoux et engourdissait mes jambes, me faisant trembler violemment. Ce n'était pas comme ça que je pourrais remonter par moi-même.
Laissant mes mains chercher au hasard dans la pénombre de ma prison, je sentis des rochers et des éboulis. Si à droite, la voie était condamnée, à gauche, je pourrais peut-être me frayer un chemin. De toute façon, je n'avais pas d'autre espoir que celui-là. Tremblant, mal porté par mes jambes, j'escaladai l'éboulis à quatre pattes, progressant avec la prudence qui m'avait fait défaut plus tôt.
Je ne tombai donc pas en avant en sentant un grand vide sous ma main. Je tâtai prudemment le terrain, sentant un creux qui aspirait l'air. À près d'un mètre au-dessus, un rocher le surplombait, bien encaissé entre les deux parois, et au-dessus, les éboulis continuaient, me donnant l'espoir de pouvoir remonter. Le trou en question était assez grand pour qu'un homme puisse s'y glisser, et en tâtant et avançant progressivement, je constatai que les pierres continuaient en pente douce vers l'intérieur.
J'hésitai quelques secondes, mais la perspective de pouvoir me mettre au sec me décida à m'enfoncer dans le trou. L'obscurité était totale, mais l'absence de vent et d'intempéries me soulagea immédiatement. Je descendis à 4 pattes pendant quelques minutes, dans la roche et la poussière, et m'adossai au mur, poussant un soupir de soulagement. Je n'étais pas tiré d'affaire, mais je risquais moins de mourir d'hypothermie.
Je restai là de longues minutes, reprenant mon souffle dans l'air figé de la grotte. Puis je me souvins que j'avais un briquet et le battis trois fois pour voir dans quoi je m'étais fourré. Je découvris un boyau beaucoup plus long que ce à quoi je m'attendais. Intrigué par ma découverte, je continuai ma progression, et si le chemin était étroit et anarchique, il déboucha bientôt sur ce qui était sans l'ombre d'un doute le couloir d'une mine.
Je suffoquai de surprise. Je ne m'attendais pas à trouver une trace de la civilisation par ici. J'observai le couloir consolidé de poutres de bois et marchai, mon briquet chauffant dans la main. Les lieux étaient poussiéreux, noyés de toiles d'araignées et de déjection de chauve-souris. Manifestement, ce chemin n'était plus emprunté depuis longtemps. Au bout de quelques minutes, je tombai sur du matériel cassé. En voyant le chariot à l'essieu déboîté, je n'avais qu'une envie, celle de la briser en morceau pour en faire un feu.
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Bras de fer, gant de velours - Quatrième partie : En coulisses
FanficSuite aux événements de Dublith, Edward a disparu sans laisser de traces, laissant un grand vide dans la vie de son entourage. Où est-il ? Que fait-il ? Comment va-t-il ? Alors que les questions se bousculent encore, les uns et les autres sont empo...