Chapitre 3

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Asha

FLASHBACK :

— Dis-moi ce que tu sais.

Mes yeux scrutent la pièce autour de moi. Elle est sale, sombre et il y a une odeur de vieux shit qui me pique le nez. Les trois hommes en face de moi me fixent. Mes doigts tremblent car j'ai une putain de trouille. Mais je ne dois rien montrer. Je me suis faite surprendre en bas du bloc, Ils m'ont attrapée puis j'ai dû les suivre, le cœur battant, les jambes tremblantes.

— Elle a quinze ans, laisse la.

Le grand chauve qui me menaçait plus tôt me pousse. J'atterris contre le mur, le souffle court. Je suis tétanisée. Ne montre rien Asha.

— Je sais rien, je parviens à articuler avec une voix plus dure.

Le chauve s'approche un peu plus de moi. J'ai juste envie de me fondre dans le mur.

— Aaaah, t'as pas compris ma belle. Toi et ton petit Félix, vous êtes en train de bouffer mon business sur le terrain. Qui vous fournit ?

Je hausse les épaules en le regardant droit dans les yeux. Mon cœur bat tellement vite que je l'entends dans mes oreilles.
Son doigt effleure ma bouche d'un sourire mesquin. Le contact me coupe la respiration, c'est comme si je n'avais pas assez de respiration dans cette pièce.

— Qu'elle est bien dressée. Félix t'as bien appris les bases. Il te protège, tu dis rien et en échange tu le suces. C'est pas trop dur d'être une petite traînée à ton âge ?

Je mords son doigt en le poussant.

— Non. J'ai juste rien à te dire. Et la traînée t'emmerde.

Les deux autres hommes gloussent en gardant leurs regards sévères sur moi. Le chauve me lance un regard noir puis sa main passe derrière lui pour attraper quelque chose, je me fige quand je vois une arme munie d'un silencieux.

— Tu m'emmerdes ? On va voir ça.

Il plante son arme sur ma tête. Mes jambes se changent en du coton, je suis à deux doigts de m'évanouir. Sentir le canon froid contre mon chevelu, sa transpiration et son excitation à l'idée de me faire souffrir me retourne l'estomac.

— Déshabille-toi.

Ses hommes le freinent en posant chacun une main sur son épaule, mais le chauve n'en a rien à faire. Il charge son arme.
Je plante mes ongles sur le dos de ma main pour me réveiller de ce cauchemar. J'ai déjà vu des armes dans ma vie mais se faire menacer avec c'est vraiment autre chose.

— Me déshabiller ? J'ai quinze ans, j'ai l'âge de ta fille enfoiré. Tu comptes me violer ? Assouvir ton manque car tu commences à te faire vieux et que personne veut de ta vieille gueule ?

Une étincelle passe dans ses yeux pendant que je dissimule ma panique. J'ai la bouche sèche, mes mains tremblent. C'est comme ça que je fonctionne, j'ouvre ma gueule quand je suis morte de peur, c'est comme un putain de bouclier. Et quand j'y pense, je suis tout le temps terrifiée.
Il recule en baissant son arme.

— Sache que Félix est au courant que tu es ici. File. Et si je te recroise, j'hésiterais pas à te tuer. File gamine.

Mon estomac prend un coup, je sais que les menaces c'est du sérieux ici. Je me pince les lèvres en retenant mes larmes, soulagée. Je passe entre les hommes puis je m'échappe en courant.

***

Essoufflée après avoir monté les escaliers, je toque à la porte de Félix. Il m'ouvre et je m'efforce de le repousser avec mes mains. Son corps atterrit sur le mur.

Le saut des angesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant