Chapitre 32

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Elyo

La brune se contente d'hausser les épaules sous les regards amusés des autres mecs dans le vestiaire. Je la déteste mais qu'est-ce qu'elle me fascine... Elle est si suprenante.

— J'en ai rien à foutre, ils peuvent rester s'ils veulent, ça modifiera pas ce que j'ai à te dire, dit-elle sur le même ton que le mien pendant que j'enfile mes chaussures.

Je me redresse sous les regards curieux des personnes dans le vestiaire qui finissent par s'en aller. Asha me fixe en essayant de dire quelque chose, je le vois sur son visage qu'elle réfléchit. Ses sourcils légèrement froncés, les lèvres pincées et les bras croisées.

Peu importe, je suis tellement énervé contre elle. Ma fierté a pris un coup et j'en ai marre d'être le putain de dindon.

Une fois mes habits d'entraînements troqués pour des vêtements plus ordinaires, mes doigts se glissent sur la fermeture éclair de mon sac pour le fermer. Je l'attrape en me dirigeant vers la porte de sortie mais elle me retient.

— Fais pas la gueule, je t'en supplie...

— Laisse-moi Asha.

Son autre main m'attrape pour me tourner vers elle et me plaquer contre le mur du vestiaire d'une force impressionnante.

— Écoute-moi, je t'en supplie... Me force pas à retenir ce que je rêve de te dire depuis tout ce temps, marmonne-t-elle faiblement.

Ses yeux noirs me paralysent et ses larmes me détruisent de l'intérieur.

— Elyo, commence-t-elle, caressant mes joues et ravalant ses sanglots.

— Asha, je te déteste et je crois que si tu me dis maintenant ce que je pense, ça sera pire, ça n'arrangera rien.

Ses mains se pressent sur son visage et un gémissement de douleur sort de sa bouche. Je détourne le regard car je souffre énormément de la voir aussi mal. Ma fierté me tient clairement par les rênes et je ne peux rien faire.

— Mais pourquoi ? demande-t-elle presque dans une folie déconcertante.

— C'est trop tard, laisse-moi Asha.

Mon estomac se tord dans tous les sens, il m'alerte que ma fierté me tue à petit feu. Sa tristesse me foudroie, mes bras s'enroulent autour de son petit corps que j'aime tant. Surprise, elle ouvre la bouche mais je plaque mes lèvres aux siennes avant qu'elle ne dise quelque chose. Nous échangeons un baiser langoureux et sauvage comme si c'était la seule chose qui nous restait.

Et malheureusement, c'est bien ce qu'il nous restera, je pense avant de quitter le vestiaire laissant celle que j'aime.

***

— T'as rien mangé, soupire mon père.

Je me pince les lèvres, assis sur son lit avant qu'il s'endorme. Je n'ai absolument rien mangé ce soir car je ne pouvais pas, toute cette histoire me ronge et je suis incapable d'avaler la moindre chose. Sa main caresse la mienne pendant que j'essaie de m'excuser d'un petit sourire.

— Tu es en colère et vexé, je peux le comprendre...

Mon corps se fige. Je déteste quand mon père finit par être au courant de mes soucis, juste parce qu'il est observateur ou qu'il soudoie des gens pour avoir des informations. Son pouce rêche caresse l'intérieur de mes paumes abîmés.

— Tu l'aimes et tu te sens bête qu'elle ne t'ait rien dit mais ça lui ressemble, non ? Tu es vraiment étonné mon grand... ? demande-t-il tendrement.

Le saut des angesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant