Chapitre 5

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Elyo

Minuit sonne quand je me gare sur le parking du gymnase. Ce soir, je culpabilisais de ne pas avoir réussi mon enchaînement entièrement et vu que je suis têtu m'y revoilà. C'est plus fort que moi. C'est comme si j'avais besoin de reprendre confiance en moi, encore et encore.
Je pousse la porte du gymnase après m'être rendu compte que c'était déjà ouvert. C'est surprenant Normalement, c'est tout le temps fermé. C'est pour ça que j'avais volé le double des clés dans la réserve. Un soir, le gardien m'a surpris mais il m'a promis de ne rien dire. Décidément, j'ai des secrets avec tout le monde pour tout et n'importe quoi.
J'aperçois une veste accrochée sur la rambarde de l'escalier dans le hall d'entrée qui donne l'accès au gradin. Je fronce les sourcils en m'approchant pour l'attraper, je la reconnais. C'est celle d'Asha. Je monte les escaliers silencieusement en ayant une légère pression qui monte. Une fois en haut, je scrute du regard les gradins vides qui donnent une vue en hauteur sur toute la salle de gymnastique.
Des sanglots me font sursauter. Je me retourne pour apercevoir Asha dans un coins. Je m'empresse de la rejoindre. Ses yeux m'ont repéré aussi, ses mains se pressent sous ses joues pour essuyer ses larmes. Je m'installe à côté d'elle silencieusement.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? je murmure tendrement.

Elle renifle en reprenant difficilement sa respiration.

— Je peux pas te le dire.

Je regarde sa main posée sur son genou et j'hésite quelques secondes avant de poser la mienne sur la sienne.

— Tu peux me faire confiance Asha.

Elle repousse ma main brusquement. Je soupire en la regardant se lever. Asha est impulsive et têtue, ça c'est sûr. Mais je crois que c'est ce qui me plaît le plus chez elle.

— Asha, sincèrement, tu m'as aidé. Fais-moi confiance, tu peux.

Sa main passe sur son visage. Elle a l'air chamboulé. Ses yeux marrons avec des pointes de jaunes se posent violement sur moi. Les poings serrés, elle articule :

— Toute ma vie je me suis fait abandonner ! J'ai pu compter que sur moi-même. Ma vie, mes responsabilités, mes décisions, mes choix. Alors ne me demande pas de te faire confiance, car la seule personne en qui je fais confiance... C'est moi et uniquement moi seule. Bonne fin de soirée avec tes saltos de merde.

Asha récupère sa veste que j'avais dans les mains puis elle tourne les talons en descendant les marches des gradins pour se diriger vers l'escalier.
Je me lève pour la suivre.

— Ecoute-moi ma petite Asha, t'es pas la seule à avoir une grande gueule ici. Donc évite de m'agresser car je veux juste t'aider. Tu veux pas ? Tant pis. J'ai des choses à faire. La seule chose que je te dis, c'est que si dans l'immédiat tu as besoin de quelque chose. Je suis là. Et dépêche-toi de réfléchir car ma proposition n'est plus valable dans dix secondes.

Elle s'arrête subitement. Je continue mon compte à rebours pendant qu'elle me regarde en plantant ses ongles sur le dos de sa main.

— Sept, huit, neuf.

Asha lève les bras en l'air.

— D'accord, d'accord ! Aide-moi s'il te plaît Elyo.

Je tape dans mes mains en souriant.

— Bah tu vois ! Je savais qu'on pouvait faire équipe toi et moi.

Ses doigts replacent une mèche de cheveux derrière son oreille. Elle reprend une grande inspiration en s'humidifiant les lèvres.

— Tu crois que tu peux faire quelques heures de route ?

Le saut des angesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant