Chapitre 14

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Elyo

Ce matin, le soleil tape sur mon visage. J'ai oublié de fermer mon volet. Je caresse les draps de mon lit d'une main mais je ne sens pas Asha. Je soupire lentement en roulant sur le dos. Elle s'est enfuie comme une voleuse. Je m'en veux de l'avoir froissée hier. J'ai juste eu une curiosité mal placée, ce n'était pas la meilleure chose. Le sommeil qui me pique les yeux me fait comprendre que mon sommeil n'a pas été réparateur.
Je me lève pour aller ouvrir la fenêtre. Les oiseaux chantent mais ça ne me rend pas plus heureux. Je dévale rapidement les escaliers pour retrouver mon oncle qui est dans le canapé, un journal dans les mains. Je me positionne face à lui les poings serrés.

— Bonjour Elyo, pourquoi j'ai l'impression que tu veux rentrer en conflit avec moi ?

— Pourquoi tu as dit à Asha, cette nuit, que tu allais appeler la police si elle ne partait pas ?

Il plie le journal afin de le poser sur ses genoux. Il m'offre un regard perplexe. Un rire s'échappe d'entre ses lèvres. Je serre les poings en le menaçant du regard.

— Je n'ai pas croisé Asha cette nuit. Je suis déçu de toi Elyo, t'es en train de m'avouer que tu fais dormir une inconnue chez moi et en plus, tu te rends compte que ta petite copine t'as complètement menti.

— Tu l'as vraiment pas vu cette nuit ? je demande déstabilisé.

— Non mon grand, méfie-toi d'elle.

Je fronce les sourcils. Ma poche vibre et quand je sors mon téléphone.

"De Megan :

Hey Elyo, écoute je sais que tu es proche de ma petite Asha et il y a aucun mal, je te fais confiance. Mais sais-tu où elle est ? Il va être midi et je n'ai pas de nouvelles d'elle."

Asha

Je descends à l'arrêt de bus de mon ancien quartier. J'ai fraudé le train de la pire des manières, j'ai couru pour échapper aux contrôleurs. C'est là que je me suis rendue compte que j'avais perdu pas mal d'endurance. Je suis ici maintenant, entre les immeubles et les scooters qui passent à toute allure.
J'enfile la capuche de mon sweat pour ne pas me faire reconnaître, je ne suis pas une star mais tout le monde me connaît. Je passe par les endroits le moins fréquentés. Je croise quelques personnes qui échange à voix basse, des billets à la main. Je me dirige chez Valentin, la boule au ventre. Je m'en veux de m'être embrouillée avec Elyo hier, je m'en veux aussi de lui avoir menti. Mais je suis comme ça, il faudra faire avec. Je n'ai jamais prétendu que j'allais changer, mes mauvaises habitudes reviendront toujours je pense.
La porte de l'immeuble de Valentin est maintenue ouverte par deux filles qui discutent, je les remercie puis je m'empresse de monter à l'appartement. J'ai les mains moites à l'idée de le revoir. Mon doigt appuie sur la sonnette.

La porte s'ouvre et je manque de m'évanouir quand je le vois en béquilles sans sa prothèse.

— Asha ?!

Je suis secouée de ne pas voir le reste de sa jambe. Valentin a toujours été pudique avec cette partie de son corps qui n'existe plus. Il me tire dans son appartement à l'aide de sa main puis referme derrière nous. Mes pensées qui tourbillonnent dans ma tête manquent de me faire tomber.

— Qu'est-ce que tu fous ici bordel ?

— Et toi, elle est où ta putain de prothèse ?

Valentin détourne le regard en se pinçant les lèvres. Je m'enfuis dans le salon. Mes yeux se posent sur la prothèse cassée sur sa table basse. Je l'entends arriver derrière moi, je me retourne soudainement.

Le saut des angesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant