Chapitre 21

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Elyo

— Tu veux un verre ? marmonne Gabriel à côté de moi par politesse.

Je guette une nouvelle fois l'entrée du gymnase qui a été aménagée pour ce bal. Asha n'est toujours pas arrivée mais Annabelle aussi alors cela me rassure. Au fond de moi j'espère qu'elle m'a pardonné. Notre dispute était vraiment débile.

— Gabriel on pourra avoir une discussion ? La situation est ridicule.

Mon meilleur ami plonge ses mains dans ses poches tout en évitant mon regard. Je pose ma main sur son épaule. Je le surprends à être légèrement ému. Malgré le fait qu'il essaie de me dire quelque chose, ses lèvres restent immobiles.

— J'aurais dû t'en parler. Mais j'avais peur que tu sois déçu de moi et je le suis suffisamment moi-même... Je crois que je l'aime bien... Elle me fait du bien.

— Elyo..., commence-t-il. Je m'en fous que tu te tapes Asha...

Il tourne les talons mais je le retiens.

— Alors, c'est quoi le problème ?

Gabriel détourne le regard en soupirant.

— Moi, souffle-t-il. Je sais pas pourquoi c'est si dur. Quand tu étais le premier, tu savais gérer tout à la fois. Ta petite copine, les restrictions, les entraînements, le coach ! La pression que les autres gymnastes te mettent... Moi je ne sais pas gérer, je suis tellement débordé que je ne prends même plus soin de mon meilleur ami qui est encore malade...!

Je plaque ma main contre sa bouche en lui faisant des gros yeux. Je vérifie immédiatement que personne ne nous a vu. Nous nous éloignons sous la cage d'escalier.

— Je suis plus malade Gab, tout va bien.

— Elyo arrête de me mentir... Asha m'en a parlé... J'ai bien compris que...

— Asha a dit ça pour te faire culpabiliser. Je vais bien. Je m'en sors parfaitement bien. Tu as pas besoin de prendre soin de moi..., je chuchote en posant mes mains sur ses épaules. Ne culpabilise pas, c'est de ma faute. Je t'ai menti... J'aimerais juste qu'on soit plus soudés. Jacob, Andy, toi et moi, comme à l'ancienne. Une vraie équipe. C'est ce dont nous avons le plus besoin je pense.

Il me prend dans ses bras. Je le serre de toutes mes forces, essayant de faire redescendre la pression que j'ai eu quand j'ai de nouveau menti à mon meilleur ami. Sa main tape mon dos puis son sourire me rassure. Je rigole pour détendre l'atmosphère. Nous sortons de notre cachette, le cœur léger. Le photographe de la soirée attrape Gabriel pour le prendre en photo. Je m'éloigne un peu en rejoignant le buffet. Les toasts au saumon me donnent envie alors je m'autorise d'en prendre un. Pour une fois, je ne ressens pas de difficulté à déglutir correctement. C'est une bonne nouvelle, cela veut dire que je ne me suis pas forcé.
Un bras féminin avec des cicatrices sur le dos de la main attrape aussi un toast. Asha. Mon cœur loupe un battement et je manque de de perdre l'équilibre.

— C'est trop bon ! rit Asha la bouche pleine.

Je la déshabille du regard dans cette magnifique robe bleue ciel. Elle est fantastique. Ses cheveux sont légèrement bouclés. J'ouvre instinctivement mes bras pour qu'elle vienne se loger à l'intérieur. C'est ce qu'elle fait. Je la serre tendrement pendant quelques secondes, plongeant mon nez dans ses cheveux pour apprécier son odeur. Ses bras fins s'enroulent autour de moi en même temps qu'elle me regarde. Quelque chose se passe entre nos yeux. Je ne saurais pas décrire la chose mais c'est intense et déroutant. Elle recule, pinçant ses lèvres maquillées.

— J'ai un peu galéré à monter les marches de l'entrée. Il y a un mec qui m'a aidé... Une galère, dit-elle timidement en pointant du doigt la personne concernée.

Le saut des angesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant