Chapitre 38

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Asha

Je n'ai jamais su réellement bien écrire. Alors quand je me casse la tête à faire un article, je me rends compte à quel point je ne suis pas faite pour faire ça. Mais j'ai envie de mettre une rubrique gymnastique dans ce magazine et pour faire comprendre mon idée, il faut que je l'écrive.

Je cherche pleins de synonymes pour ne pas me répéter. C'est super fatiguant je trouve, c'est sûr que je n'écrirai jamais un bouquin. Pourtant, j'aimerais parler de pleins de sujets différents mais je ne sais pas exprimer ce que je ressens alors l'écrire ça doit être encore plus délicat.

Malgré le fait que j'ai bloqué Félix, je garde une boule au ventre constante. Je suis heureuse pour Valentin et pour moi-même mais je sais pertinemment que je ne suis pas à l'abris. J'ai un mauvais pressentiment qui me ronge de l'intérieur, j'essaie à tout prix de l'ignorant en plongeant dans mon travail mais cette idée ne quitte jamais mes pensées. C'est paradoxal car d'un côté, j'ai l'impression d'être complètement libre et épanouie.

Elyo vient me voir ce soir, je ne sais pas ce qu'on va faire mais en tout cas, il sera là. Je me sens très honteuse d'être aussi excitée de le revoir. Je n'ai qu'une envie, c'est de le serrer de mes bras, de l'embrasser et de surtout ne pas le lâcher. À quoi ça sert d'avoir une fierté envers la personne que j'aime ? Je ne sais pas. J'ai envie de réellement m'ouvrir à lui peu importe le futur. Je n'ai pas envie de me mettre des barrières débiles, il mérite de voir à quel point je l'aime.

Je sais qu'il se doute de quelque chose, il me connaît très bien pourtant il n'a pas voulu m'en parler. Car je sais que ça l'énerverait mais il a ce besoin de me laisser faire mes propres choix peu importe les décisions que je prends.

J'enregistre mon document de mon article bancal que j'espère un jour publier juste pour faire la surprise de mon entourage. C'est dingue d'évoque ce terme « mon entourage », je vois directement Megan, William, Annabelle, Gabriel, Elyo et mes amis. Si j'avais su qu'un jour, je prétendrais d'avoir une famille...


Jeanne ne me surveille pas. Elle me demande juste d'être productive peu importe ce que je fais. Je suis contente d'être dans ces petits bureaux, ce métier me plaît plutôt bien même-si je sais pertinemment qu'une fois où je serai réellement engagée dans quelque chose, les attentes ne seront plus les mêmes et le travail beaucoup plus dur.

De moi-même, je me lève de mon poste de travail pour me diriger vers la machine à café. Jeanne affiche un simple sourire et me tend un verre. Je l'accepte et la remercie.

— C'est ce soir que tu revois Elyo ?

Son regard plein de sous-entendus et le rictus sur son visage veulent tout dire. Je pique un fard et trempe mes lèvres dans le liquide chaud l'ignore.

— Oui ! Il a appelé mes parents d'accueil pour les prévenir, c'est dingue.

— C'est normal, c'est le minimum.

Je range une mèche de cheveux derrière mon oreille.

— Je sais bien mais c'est la première fois qu'une personne fait les choses correctement pour moi, je parviens à justifier ma remarque.

Le sourire attendrissant de Jeanne s'étire sur son doux visage avant que la sonnerie de son téléphone retentisse et qu'elle s'éloigne.

***

Cassandre est assise sur mon lit, son regard analyse ma tenue pour l'arrivée d'Elyo. Je le vois très bien que mon simple short et t-shirt trop grand ne lui plaît pas mais pour une fois elle n'intervient pas. Elle a également vu mes quelques bleus sur les jambes à cause de mes derniers affronts avec Félix. Ça n'a pas loupé cette fois-ci, elle m'a demandé ce que je m'étais fait et j'ai bien évidemment menti.

Le saut des angesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant