Chapitre 36

161 18 0
                                    


Asha

La porte d'entrée de l'appartement de Félix est continuellement ouverte. Il n'a vraiment pas peur du danger qui peut se retourner contre lui. La puissance qui pense dégager est presque toxique. Je sais qu'à une époque ça me plaisait. Sa confiance excessive en lui me donnait l'impression d'être en sécurité. Maintenant, j'ai plus tendance à être dégoûtée et espérer qu'un jour en arrivant chez lui, je le retrouve mort, poignardé. Ce sont des pensées qui ne sont absolument pas saines et qui me démangent. Peut-être que cette personne qui le tuera ça sera moi. Mais comment avoir le courage nécessaire pour ôter la vie de quelqu'un ? Je n'en sais rien.

L'odeur du tabac froid me frappe au visage quand je referme la porte derrière moi. Je m'avance dans le salon où il est installé dans son canapé en train de rouler un joint sur sa table basse. Il m'offre qu'un simple sourire puis se reconcentre sur ce qu'il fait. Je croise les bras puis je rejoins la cuisine afin d'ouvrir le réfrigérateur pour piquer une canette de soda.

— Tu te crois chez toi ? demande-t-il un peu fort, alors qu'un mur nous sépare.

Je regagne le salon en ouvrant la canette, le sourire aux lèvres.

— Asha, ne fais pas trop la belle.

Je fais mine d'être surprise par ce qu'il me dit avant de m'approcher de la table basse. Ma main attrape un des paquets de cigarettes posé sur celle-ci.

— Moi ? Faire ma belle ? je déclare l'air de rien, pinçant une cigarette entre mes lèvres.

Le regard de Félix me transperce au plus profond de mon être. Il ne me rassure plus du tout mais je sais qu'il ne me fera pas de mal car il a besoin de moi. J'allume ma cigarette plus confiante que jamais.

— Non, tu comprends pas, commence-t-il en se levant pour s'approcher de moi. Tu peux faire ton petit numéro de femme fatale. Je dois avouer que tu t'y prends très bien et ça se voit, tu as bien baisé avec ton gringalet pour être aussi décoincée.

Son torse touche maintenant ma poitrine laissant faire émaner sa vieille odeur masculine qui me serre la gorge. Je ne le lâche pas du regard, je l'affronte. Je l'affronterai jusqu'à la fin.

Ses doigts viennent se tortiller dans la mèche de cheveux qui s'est échappée de mon chignon avec un sourire malicieux.

— Mais n'oublie pas que je peux te réduire en poussière, lance Félix en claquant des doigts.

— Tu es insignifiant, j'avoue alors que je m'apprête à reprendre une taffe de cigarette.

Félix éclate de rire. Ses doigts attrapent dans un geste brusque ma cigarette et l'écrase violemment sur ma gorge. Je pousse un cri quand je sens ma peau réagir à la violente brûlure. J'essaie de me débattre mais avec son autre bras il parvient à maîtriser à contre lui en continuant d'appuyer la cigarette. Son sourire me donne des frissons dans le dos et je me fige littéralement quand il jette la cigarette au sol de peur de me prendre un coup.

— Insignifiant tu dis ? son rire résonne dans la pièce alors que nos corps sont toujours collés, l'un contre l'autre.

— Lâche-moi Félix..., je le supplie.

Son pouce empestant l'herbe caresse mes lèvres.

— J'ai de l'emprise sur toi depuis tes quatorze ans ma belle... Tu crois vraiment que tu vas t'en défaire aussi facilement ?

Mon cœur bat si vite et le peu d'assurance que j'avais s'est instantanément envolée.

— Réponds, insiste-t-il.

Le saut des angesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant