Chapitre 33

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Elyo

Ce matin, je me suis réveillé avec des courbatures si douloureuses, j'ai cru que je n'allais plus jamais pouvoir sortir de mon lit. Mes pieds sont en feu et chacune de mes articulations donnent l'impression d'être un vieux mécanisme tout rouillé.

J'ai trop forcé hier et j'en suis bien conscient mais j'ai besoin de me surpasser à l'entraînement pour oublier la douleur qui me torture le cœur depuis quelques jours.

La solitude ces derniers temps me convient parfaitement, à chaque fois que je vois un de mes proches, il me parle d'Asha et je n'ai vraiment plus envie d'entendre parler d'elle. Je suis blessé, je souffre et si elle ne voulait pas que je le sache autant faire comme si je n'avais jamais existé pour elle. Ils me répèteront que c'est stupide et je le sais. Mais j'estime lui avoir presque tout donné et me briser le cœur de cette manière, m'a fait ouvrir les yeux sur la personne vicieuse que cela pouvait être et je suis si déçu. C'était la deuxième personne avec qui je me suis permis de lâcher prise après Élodie. Je sais que j'ai toujours été un ange peu importe les trahisons qu'on a pu me faire, je ne laissais rien paraître afin de laisser des chances. Ça n'empêche pas que je suis resté fermer sur le fait de réellement donner ma confiance à quelqu'un.

Tout le monde le sait, je suis complètement fou amoureux d'elle et je le sais. Ce que je ressens est tellement précis et je me suis complètement laissé plonger dans ses bras. Son mauvais caractère me faisait complètement craquer. Ses yeux toujours maquillés avec le trait d'eyeliner me donnaient l'impression de voir un félin prêt à me déchiqueter. Malheureusement, au début je ne pensais pas me faire croquer. Maintenant, mon cœur se retrouve en mille morceaux et sur les chemins parfois un peu sombres de mes pensées, j'essaie de les retrouver. Mais j'imagine bien qu'on ne guérit pas d'un chagrin d'amour ainsi et aussi rapidement. C'est encore pire quand je suis au fin fond de mon lit avant de m'endormir. Je repense à tous les regards, les actes, les attentions qu'elle a pu me faire et je souffre.

Je ne sais pas quand elle part et je n'en ai rien à faire. Je ne compte pas lui dire au revoir, je la déteste tellement que je m'agace d'être en même temps fou d'elle. Peut-être qu'au final, je finirai par le regretter d'avoir agi ainsi.

— Que veux-tu manger ?

La voix de Léonie résonne dans la grande cuisine rustique alors que je suis appuyé contre le rebord de la fenêtre pour observer les petits lièvres se balader au fond du grand jardin. Mes yeux se posent sur elle et je me rends compte qu'elle n'est pas en tenue de travail.

— Tu es dans la cuisine, as-tu faim ? Je peux te préparer quelque chose avant de partir tu sais !

— Non, tu as fini de travailler, je suis assez grand... Mais merci... Que comptes-tu faire cet après-midi ?

Je l'observe poser ses affaires sur la petite table d'appoint et ouvrir les placards.

— Je vais aller me balader, il fait super beau ! me sourit-elle avant d'attraper une casserole.

— Léonie, ce n'est vraiment pas la peine tu sais..., j'insiste, m'approchant d'elle pour lui retirer l'ustensile de cuisine.

De sa main libre, elle attrape une spatule dans le tiroir des couverts et me tape les mains.

— Laisse-moi te cuisiner quelque chose !

Ses sourcils froncés me font rire, je lève les yeux au ciel en reculant les mains en l'air pour annoncer mon forfait.

— Je te fais un petit truc léger, genre une simple omelette. Il faut que tu manges, ce sont les ordres de ton père.

— Merci...

Le saut des angesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant