Chapitre 27

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Elyo

Je sors de mon sommeil à cause de quelques bruits. Une fois les yeux ouverts, je me rends compte qu'Asha saute à moitié dénudée de gauche à droite cloche pied en mettant son jean. Elle rassemble ses affaires et je ne peux m'empêcher de rire en me souvenant de pourquoi elles sont éparpillées partout. Trahis par mon amusement, ses yeux me menacent.

— Arrête de rire ! J'avais dit que je serai présente au théâtre ce matin ! grogne-t-elle en me lançant un coussin.

Mon corps se redresse et j'attrape furtivement sa main pour la tirer de nouveau dans le lit. Asha fait la moue mais une fois penché au-dessus de ses lèvres. Elle se laisse aller et m'embrasse tendrement, gardant cette habitude de venir me chatouiller la nuque. C'est vital de l'embrasser à mes yeux en ce moment. J'ai l'impression de me régénérer un peu plus, plus loin, plus profond. Ses bras s'enroulent autour de mon corps et me serrent fort. Je profite de ce moment de générosité que m'offre Asha.

— Je dois y aller, je suis déjà en retard... souffle-t-elle tristement.

Ses lèvres se posent chastement sur les miennes avant de se redresser. Je lui lance son t-shirt qui était malheureusement ou pas sous mon coussin et elle l'enfile, souriante.
J'avoue que je suis assez surprise de son humeur de ce matin. Elle n'est pas chiante, ni de réserve. J'ai l'impression qu'elle lâche prise et qu'elle m'accorde sa confiance et c'est vraiment un très joli cadeau de sa part. Ça pousse mes sentiments encore plus loin.
Asha s'apprête à ouvrir la porte.

— Asha...?

Elle se retourne mais son regard me laisse sans voix et je perds tout de suite mon courage pour avouer quoique ce soit.

Je crois que je suis amoureux de toi.

— Tu as la braguette ouverte !

Par chance, c'était vraiment vrai. Elle rigole puis la referme et se dirige vers moi pour m'embrasser de nouveau et me souffler que je vais lui manquer. Décidément, c'est une nouvelle Asha que je vois ici. Ses lèvres m'offrent un doux sourire et elle s'en va une bonne fois pour toutes. Je me plonge à nouveau dans les draps chauds imprégnés de son odeur pour finir ma courte nuit de sommeil.

La petite brise matinale passe dans mes cheveux quand je suis assis sur une des deux balançoires accrochées à un chêne massif. J'entends les oiseaux siffler leur plus belle mélodie et petit à petit j'essaie de me détendre après cette histoire d'image et mes problèmes de santé. Les remords me rongent un peu plus l'estomac tous les jours et c'est épuisant. Plus j'avance, plus certains problèmes disparaissent pour que de nouveaux apparaissent.
Louise fait son apparition dans une jolie robe bleue d'été. Elle est déjà prête dès le matin et cela me fera toujours rire. Elle est magnifique et rayonnante. J'ai toujours été fier d'avoir une grande sœur sublime. J'aime quand elle reste dormir au manoir mais c'est inquiétant aussi car cela veut dire que Papa ne se sent pas très bien. Mais ils ne me le diront pas car je suis leur petit protégé quoiqu'il arrive.
Ma sœur me sourit puis s'assit à l'autre balançoire.

— Pensif ? demande-t-elle en posant sa main sur mon genou.

Les lèvres pincées j'acquiesce silencieusement, le regard vers son doux visage.

— Tu reviens de loin, tu peux être fier de toi... Je le suis tellement Elyo... souffle-t-elle, émue.

Mon cœur loupe un battement quand je l'aperçois dans une tristesse soudaine. Elle s'essuie délicatement le dessous des yeux.

— Louise... Pleure pas...

— Tu sais, je repense à ce que tu m'avais dit et... Je m'en veux car c'est vrai, je n'ai absolument pas été là pour toi quand tu allais mal... J'ai été super égoïste et je crois que je m'en voudrais toute ma vie d'avoir ignoré mon petit frère... finit-elle par pleurer.

Le saut des angesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant