Chapitre 8

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Elyo

Je reprends ma respiration après avoir effectué un enchaînement convenable. Je laisse le praticable aux filles qui m'ont légèrement mis la pression lors de mon passage. Je leur offre un petit sourire. Mon regard s'attarde sur mon coach qui parle aux garçons. Ils ne m'ont jamais adressé la parole depuis la dernière fois et je trouve ça encore plus vexant. Mais je ne vais pas me laisser faire. Et je ne peux pas leur en vouloir. Je sais qu'ils ne veulent pas être maladroits envers moi. Mais j'ai besoin d'eux.
J'aperçois Candice sur la poutre. Son élément préféré. Celui où elle se fait tout le temps des bleus. Des bleus qu'à une époque j'essayais de soigner quand elle venait dormir chez moi. Elle ira loin. Talentueuse, studieuse et magnifique. Ca sera une championne. Je le lui ai toujours dit. On avait un rêve tous les deux. Mais tout s'est envolé.
J'attrape mes maniques que j'avais posées sur le sol, puis je me dirige vers la barre fixe. Je suis bien déterminé à faire un enchaînement propre.

— Elyo !

La voix de mon coach résonne dans la salle. Je me retourne en passant la main dans mes cheveux. Son sourire me fait un peu peur mais je ne laisse rien transparaître.

— Comment tu vas ?

— Très bien, j'ai réussi mon double salto arrière carpé.

Il me félicite en caressant mon épaule.

— Bravo mon grand. Dis-moi, j'ai prévu de faire une petite compétition de club. Juste ici, entre vous... Pour s'amuser. Et je me suis dit que tu pouvais participer. Nous baissons ton niveau de difficulté... Tu seras noté sur ce que tu fais en ce moment.

— Bien sûr qu'il va y participer ! dit une voix féminine que je connais très bien.

Je fronce les sourcils en me tournant vers elle. Mon coeur se serre instantanément.

— Oh Louise ! s'exclame mon coach

Ma sœur me regarde avec ses beaux yeux verts et son grand sourire. Elle a l'air tellement heureuse. Je n'ai même pas envie de la voir. L'angoisse me fige sur place quand je me rends compte qu'elle est là, pour une fois. Je me pince les lèvres pour me retenir de parler puis je sors de la salle en allant me réfugier à l'extérieur du gymnase. Je m'assois sur le banc situé sous un arbre, là où les oiseaux chantent. Mon coeur s'emballe quand je la vois sortir du gymnase. Son regard me cherche et finit par me trouver. Louise me rejoint sur le banc en me regardant.

— Tu réponds pas à mes appels alors je suis venue directement à toi... lance-t-elle tendrement.

Je lève les yeux au ciel en rigolant nerveusement. La rage gronde dans mon estomac et j'évite son regard pour ne pas faire d'erreurs et lui balancer quelque chose que je pourrais regretter.

— C'était bien Cuba, Bali ? je demande sarcastiquement.

Le regard de ma grande soeur perd soudainement toute sa brillance. Un léger voile de culpabilité vient se poser sur son regard.

— Elyo...

— J 'espère que c'est l'éclate avec ton fiancé !

Louise se lève en posant ses mains sur ses joues qui sont en train de rougir car je sais que je la mets mal à l'aise.

— Arrête de faire ton malheureux ! Je suis de retour, c'est bon. Je viens passer un peu de temps avec papa et toi.

Je bondis du banc en la regardant sévèrement.

— Mais va te faire foutre ! Je m'en fous que tu sois de retour ! Tu étais où quand j'avais besoin de toi ?

— Tu m'as jamais appelé ! se justifie-t-elle les bras croisés.

Le saut des angesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant