Chapitre 21 (PDV multiple)

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PDV de Mike:

Je rejoins les autres et exécute le plan à la lettre. Au bout de quinze minutes qui me paraissent durer une éternité, je me lève et commence à marcher avec nonchalance. Finalement, au détour d'un siège, je fronce les sourcils légèrement. 

- Un problème? me demande Alexandre qui m'observe de loin. 

Toute l'attention se tourne vers moi et je pense sincèrement mériter un oscar pour la prestation que je vais produire. Je m'accroupis et fais semblant de ramasser le mot laisser par Line à Léna sur le sol. Puis je lâche un "et merde!" d'un ton vraiment agacé. Et alors que je m'apprête à me lancer dans une tirade plus que crédible, Lucie déboule dans la pièce paniquée.

- Léna s'est enfuie! Elle a reçu un message de Line lui donnant rendez-vous en ville! 

- Mais... on croyait qu'elle était avec toi.

Lucie se renfrogne, fronçant les sourcils.

- Elle m'a assommé. crache-t-elle avec une pointe de déception.

Robin sonne l'alarme. Une équipe est formée et nous nous précipitons vers le lieu du rendez-vous: nous, pour la sauver, et Lucie, pour la tuer.

Mais lorsque nous arrivons l'endroit est vide. Tim et Josh qui sont restés pour garder un œil su les caméras nous confirment qu'il n'y a aucun signe d'eux dans les environs. Je serre les dents puis me rapproche du banc le plus proche. C'est minuscule mais il y a bien une trace de sang.

C'est à ce moment que je comprends que Léna et Maxime sont en danger, peut-être morts, et que c'est en partie de ma faute. Si on retrouve Léna en vie, j'aiderais Lucie à la tuer pour m'avoir fait accepter une si mauvaise idée.

PDV de Maxime:

Nous avançons silencieusement le long des trottoirs. Je sens l'angoisse de Léna mais aussi sa détermination. Je la comprends. Léo est en danger. Je tiens aussi à ce petit. Ce sont ces deux raisons qui m'ont poussé à ne pas essayer de la retenir. On aurait pas pu la retenir mais elle aurait fini par sortir en douce ce qui aurait été plus dangereux encore que notre petite expédition. Je suis rassuré d'être avec elle et dans quelques minutes l'agence connaîtra notre position et nous rejoindra. Et puis je n'avais pas envie de finir comme Lucie. 

Nous ne sommes plus très loin. Nous nous mettons sur nos gardes, muscles crispés, oreilles tendues, examinant chaque recoins des ruelles sombres. Le soleil commence à pointer le bout de son nez. Je déglutis, un mauvais présentiment m'envahit. Je m'arrête. Je lance un regard autour de nous. Je le sens plus que je ne le vois. Je n'ai que le temps de crier "A terre" et d'exécuter le geste avant qu'un coup soit tirer. Puis un deuxième. Je jette un coup œil derrière moi pour être sûr que Léna n'est pas touchée. Je tente d'identifier la position du tireur mais rien à faire. 

Le silence règne de nouveau, donnant une illusion de sécurité. Heureusement, Léna et moi avons été entraîné à faire face à de telles situations. Sans bouger, nous cherchons du regard où se trouve notre ennemi. Trop à découvert, je décide de glisser très lentement sur le sol vers un bord de bâtiment pour me fondre dans l'ombre. Léna s'est cachée près d'un banc. Je surveille le son de ma respiration pour rester le plus discret possible. Soudain, je vois une silhouette passer rapidement dans une ruelle. 

Nous sommes à un croisement. Il y a quatre petites ruelles dont deux qui sont des impasses et que je peux donc éliminer. Il y a ensuite trois rues reliées entre elles par des chemins qui les lient aux ruelles. Le soleil levant, les lampadaires sont éteints et le soleil projette l'ombre des bâtiment parfois complètement sur les rues rendant toute présence indétectable. Une pierre roule à l'opposé de la ruelle où la silhouette vient de passer. Cet homme est un professionnel. Il ne prend pas le risque d'approcher, il veut faire monter la pression. 

W.S.P. 2: Obtenir justice, mais à quel prix?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant