Chapitre 38 (Léna)

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Dans le véhicule, le silence est pesant. Je tourne des pages que je n'arrive pas à lire. Je glisse un regard rapide vers Robin. Calme, du moins de façade, il fixe l'entrée du bâtiment, plongé dans ses pensées. Je tourne une nouvelle page pour me donner une certaine contenance. D'une voix détâchée, les yeux posés sur des lignes que je n'ai pas la concentration de lire, je finis par lui demander:

- Est-ce que tu vas bien?

Je sens son regard se poser sur moi et je me maudis silencieusement lorsqu'un frisson me parcourt. Aucun bruit n'est fait pendant un petit moment. Il finit par tourner le regard vers l'extérieur.

- Oui, je vais bien.

Je ne peux retenir un rire moqueur face à ce piètre mensonge. Je ferme mon livre et le pose à l'arrière. Je croise les bras sur ma poitrine.

- Parles.

- Oh parce que maintenant tu veux m'écouter! s'exclame-t-il avec amertume.

Je pince les lèvres, piquée au vif. Avant que la situation s'envenime, on apperçoit la cible sortir de l'immeuble pour se rendre à sa voiture. Avant d'arriver, Lucie a neutralisé toutes les caméras de sécurité. Nous nous déplaçons malgré tout le plus discrètement possible. Arrivés à l'étage voulu, nous cherchons le bon numéro puis je me mets à crocheter la serrure tandis qu'il monte la garde.

- C'est bon. conclué-je.

Nous nous faufillons rapidement à l'extérieur. Nous allumons nos lampes torches et d'un accord silencieux nous séparons pour explorer l'apartement. J'ouvre la porte la plus proche et tombe sur une vaste chambre. J'évite les divers objets qui jonge le sol. Je trouve une boîte à bijoux prêt d'un pied de table de nuit. Je sors la paire de boucle d'oreille que Tim a transfomé en mini-micro/mini-caméra, et je les glisse dans la boîte. Je vérifie qu'elle ne s'est pas déplacée puis je sors de la pièce.

Robin est entrain de glisser un livre/caméra dans la bibliothèque. Le fait que la cible soit bordélique nous simplifie vraiment la tâche. J'apperçois un stylo bic bleu sur le sol et l'échange avec un identique doté d'un micro. Nous sortons nos téléphones pour vérifier que l'équipement est connecté et fonctionne. Nous nous mettons à la recherche des ordinateurs et tablettes qu'elle pourrait posséder ainsi que de possibles cachettes secrètes. Deux heures plus tard, nous avons trouvé deux tablettes et un ordinateur mais aucune cachette, pas même un coffre.

- La femme de ménage va arriver, il faut qu'on y aille.

- J'ai de la peine pour elle. déclare-t-il.

- Moi aussi.

Nous nous sourions puis nous échappons rapidement. A peine ai-je fermé ma portière que mon ventre crie famine. Je fusille Robin du regard tandis qu'il essaye de ne pas rire.

- Un resto? propose-t-il d'une voix où son sourire transparait.

J'hoche la tête avant de me tourner vers la vitre, boudeuse. Nous nous posons dans un petit restaurant non loin où je commande un hamburger et un soda. Robin sort notre tablette et vérifie que nous captons toutes les images et sons. Je l'observe en silence, dévorant mon repas.

- Tu ne commandes rien? l'interrogé-je.

- Non, c'est bon, je n'ai pas très faim.

- Mange au moins un truc. C'est pas bon pour un insomniaque d'avoir le ventre vide.

Il me lance un regard surpris. Haussant les épaules pour me donner un air détaché, je réplique:

- Il faudrait être aveugle pour ne pas remarquer les valises que tu traînes sous tes yeux.

W.S.P. 2: Obtenir justice, mais à quel prix?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant