Chapitre 27 (Omniscient)

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L'Agence flanchait entre lassitude, désespoir et inquiétude depuis que Léna et Léo ont disparu. Ou plutôt depuis qu'ils ont découvert qu'ils n'étaient plus avec Sylvie et ses hommes. Le choix de l'assassinat était le plus probable mais aussi le plus inacceptable pour tous les proches. Ces derniers avaient été retirés de l'affaire, se concentrant sur la recherche des deux enfants. Le directeur les laissait faire, mais il ne pouvait se permettre de stopper les recherchent sur l'une des plus grandes criminelles du monde. Ainsi, en trois jours, tous observaient les proches avec pitié et tristesse se démener pour les retrouver, dans le déni le plus total de ce qui semblait pourtant évident. 

Leurs proches n'étaient plus que l'ombre d'eux même, comme si leur subconscient avait compris mais que l'inconscient refusait d'y croire. Dans le but de garantir une santé mentale à tous ces agents, le directeur avait décidé qu'ils avaient une semaine pour trouver des preuves de leur survie. Sans ça, dans sept jours, ils seront déclarés morts et ce ne seront plus deux jeunes encore pleins de vie deux mois plutôt que l'on cherchera mais bien deux cadavres pour qu'ils aient un enterrement convenable. Marc avait été sédaté pour qu'il obtienne quelques heures de sommeil nécessaires à sa survie. Le sommeil. Voilà ce dont chacun d'entre eux manquait cruellement. Ils ne pouvaient fermer les yeux sans avoir des visions d'horreur pas très optimistes de leur amie et de son petit frère ou sans être noyés par un sentiment de culpabilité.

Sous le coup d'une fatigue générale, des disputes éclataient à tout va. Ces trois jours avaient semblé duré une éternité. Le cinquième jour, Marc était dans un état de détresse totale. Quoi qu'en dise le directeur, il n'arrêterait pas de les chercher.

Aucun des hommes de cette mégère n'avaient pu leur être utile : ils s'étaient tous suicidés en les voyant arriver. Finalement, penauds, tous s'étaient réuni dans la cantine, le regard dans le vague, les méninges continuant de tourner, dans un silence écrasant. Ce silence s'était étendu à tous ceux présents dans la cantine qui respectaient leur peine. C'est alors que le silence fut brisé par une sonnerie de téléphone. Avec un air agacé et gêné, Mélanie observa l'écran de son téléphone avant de froncer les sourcils et de raccrocher. Il sonna une deuxième fois, puis une troisième fois. Impatient, William lui arracha le téléphone des mains et décrocha pour hurler à la personne qui appelait : « Quoi ?! ». Il y eu un silence à l'autre bout de la ligne puis la voix de l'interlocuteur explosa dans la pièce silencieuse.

« - C'est à moi que tu parles comme ça crétin ?! Non mais je rêve ! J'arrête pas de vous appeler depuis trois jours et aucun d'entre vous n'est foutu de décrocher ! A quoi ça vous sert d'avoir un téléphone exactement ? Non mais sérieux, faut vous faire rembourser ! »

Tous restèrent muets. Tous avaient reconnu la voix. De nombreuses personnes sortirent leurs portables pour voir s'afficher de nombreux appels manqué d'un numéro inconnu qu'ils avaient ignoré. Tous les yeux s'écarquillèrent. Finalement, une fourchette glissa des mains de Jules pour percuter l'assiette d'un bruit sonore qui résonna dans toute la pièce. Ce fut comme un signal. Le silence était brisé. Tous criaient ou hurlaient. Certains pleuraient. Tous ceux de l'agence qui n'étaient pas particulièrement proches de Léna furent soulagés. Mais personne n'égala la réaction de Marc qui réunissait toutes celles citées. Finalement, Léna donna un adresse puis Marc, son équipe ainsi que Maxime et d'autres amis, sautèrent dans plusieurs voitures pour les rejoindre. Ils mirent plusieurs heures de routes malgré les nombreux feux grillés et les nombreux flash.

A peine furent-ils arrivés que prit place une effusion de joie, la joie des retrouvailles. Léo n'avait jamais comprit ce qui se passait vraiment mais il était content de voir Marc. Il se jeta dans ses bras, et il était encore plus heureux de voir la joie avec laquelle il fut reçu par ce dernier. Il salua ensuite Lucie puis se dirigea en courant vers Maxime qui le souleva haut dans les airs, comme un super-héros, et qui l'appela « petit bonhomme » ce qui lui plu moins car, d'abord, il était pas petit, il avait pris cinq bons centimètres ces derniers jours, et, ensuite, il était pas un bonhomme, mais un super-héros. Mais bon, tout le monde était content alors il lui dirait plus tard. Finalement, il se fit happé de nouveau par les bras de Marc qui le serrèrent fort contre ce dernier. Ils restèrent longtemps ainsi, lui écrasé, Marc parlant avec les autres et serrant toutes les deux minutes Léna contre eux. Alors Léo, il était bien content de revoir tout le monde, mais il commençait à étouffer lui. Et puis il commençait à s'ennuyer aussi, si bien qu'il finit par s'endormir sous le regard amusé de tous.

Avec toutes ces effusions, Greg ne se fit par remarquer tout de suite. Mike et Alyssa furent les premiers à le remarquer. Mike car il était observateur en toute situation, Alyssa car Greg était ce qu'on pouvait qualifier de « beau gosse ». Peu à peu, plus l'atmosphère se calmait, plus les regards intrigués se tournaient vers Greg. Face à quinze personnes qui le regardaient fixement et lui étaient complètement inconnues, Greg perdit un peu de sa confiance en lui. Il tenta un « Salut » qui échoua dans un silence complet. Se rendant compte du malaise, Léna réussit, à grandes peines, à se détacher de Marc pour venir se positionner à côté de son ami.

- Et je vous présente notre sauveur : Greg. On habitait dans la même ville avant, on était... de bons amis.

En entendant ce terme, tous se tournèrent vers Léna avec surprise. Elle ne pouvait pas leur en vouloir. Elle avait toujours insistée sur le fait qu'elle n'avait jamais eu d'ami avant d'entrer à l'agence. Lucie fut un peu vexée d'être éjectée de la place « première amie » mais n'en laissa rien paraître. Tous saluèrent Greg et essayèrent d'entamer la conversation avec lui. Pendant ce temps, Lucie disputait Léna sur la façon dont elle l'avait assommé après avoir ignoré son avis. Enfin, « disputer » était un grand mot. Elle lui fit deux trois reproches, n'éleva pas la voix, et se jeta à son cou trois trois secondes plus tard en lui répétant combien elle lui avait manqué et combien elle s'était inquiétée pour elle.

A l'Agence, le même schéma se reproduisit : d'abord la joie des retrouvailles, puis la découverte de Greg et pour finir la dispute. Et pour se faire disputer, elle s'était faite disputer. Mais pas par le directeur qui n'avait pas eu le temps d'aligner trois mots avant que Marc ne prennent la relève. Décidée à faire profil bas et à reconnaître ses tords, Léna garda la tête baissée, le regard fixé sur ses chaussures. Elle subit toutes les accusations sans broncher et accepta la punition sans une remarque acerbe. La mission "retrouver la méchante belle-mère" fût mise en pause le temps d'une soirée, une soirée où ils se réunirent dans l'appartement de Marc pour manger des aliments tout sauf bon pour la santé dans la joie et la bonne humeur.

W.S.P. 2: Obtenir justice, mais à quel prix?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant