W.S.P. 2: Obtenir justice, mais à quel prix?

Chapitre 39 (Léna)

Le silence est tel que je peux entendre de manière très précise les battements de mon coeur. Si au départ l'effect était assez angoissant et me provoquait une poussée d'adrénaline, désormais il me rassure et me calme. Je reste concentrée, ce qui peut parraître assez compliqué quand on sait que je fixe la sortie d'un même bâtiment depuis plus d'une heure. L'idée que je reste concentrée sur cette porte pour ne pas avoir à me concentrer sur Robin placé un peu plus loin m'a effectivement traversé l'esprit mais cela n'a évidemment rien à voir. Je suis juste extrêment conscienceuse dans mon travail. Finalement, une dixaine de personnes franchissent la porte principale. Parmis eux, je repère notre cible. Du coin de l'oeil, j'apperçois Robin me faire un signe avant de se mettre en mouvement. Discrètement, il se met alors à suivre le petit groupe. J'attends quelques minutes le temps qu'ils soient hors de vue.

Je sors ensuite de la voiture avec mon sac dont la lanière enserre mon coup. Il est lourd. Il va me ralentir, mais j'ai besoin de chaque objet qu'il contient, peu importe leur poids. Habillée de  noir, je me dirige discrètement vers l'entrée arrière du bâtiment. Seuls quelques bureaux sont encore éclairés, mais, de ce que je sais, le bâtiment n'est jamais vide. Je dévisse une partie du boitier positioné à droite de la porte et y glisse une puce électronique que je colle contre une parroie intérieur. Au bout de quelques secondes, les chiffres sur l'écran se mettent à défiler pour s'arrêter sur quatre chiffres sans signification particulière. La lumière au-dessus de la porte passe alors au vert et j'entends un clic sonore m'annonçant le dévérouillage de la porte. J'abaisse doucement la poignée puis pénètre dans l'immeuble.

Un long couloir gris s'offre à moi. Je me stoppe, me souvenant soudainement que j'ai oublié de mettre mon oreillette. J'appuie délicatemment dessus. Je chuchote quelques mots accueillis par le silence avant que la voix de Robin résonne dans mes oreilles.

- Eh bah! Pas trop tôt.

Je ne prends pas la peine de répondre et m'engage dans le couloir. Même si l'assenceur attire mon regard, je suis consciente que l'emprunter m'expose à trop de risques. Je monte les escaliers jusqu'au troisième étage. Tout du long, tout en faisant attention à ce qui m'entoure, j'écoute ce qui se passe du côté de mon coéquipier. Il doit réussir à coller le disque au téléphone de notre cible pendant une minute. Dans cette situation, la minute va sembler durer une heure. Je me demande si son plan va vraiment fonctionner. Soudain, un bruit sourd parvient à mon oreille. S'il suit correctement le plan, il vient de heurter la  cible. S'il l'a fait, c'est que la victime devait avoir son téléphone en main.

"- Oh my gosh! Miss! I am so sorry!"

Dans mon esprit, son anglais se traduit automatiquement. En la bousculant le téléphone a dû tomber et il l'a récupéré au vol.

"- Je suis vraiment désolé!"

Là, il doit glisser le disque dans la coque du téléphone.

"- Il n'y a pas de problème. Je vais reprendre mon téléphone par contre."

Elle répond avec un accent approximatif mais une grammaire correcte. Un bruit soudain me fait sursauter. Je me colle au mur et jette un regard attentif en bas ainsi qu'en haut de l'escalier. Je tends l'oreille. Seuls les battements de mon coeur y résonnent. Au bout d'une minute, je reprends mon avancée d'une marche prudente mais rapide. La conversation continue et j'entends le mot de code me confimant que Robin a bien positionné le disque. Un dialogue de sourd prend alors place. Robin demande sa direction, avec un fort accent rendant sa prononciation incompréhensible.

J'arrive au troisième étage. Aucune lumière n'y est allumée. Je suis obligée de dévérouiller chacune des portes pour vérifier à qui le bureau appartient et qu'il est bien vide. Je finis par entrée dans celui de notre cible. Je me mets à explorer chaque recoin.