Chapitre 20 (Léna)

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- On avait dix ans. Je venais de la sortir de la solitude et du harcèlement. Le soir, on se voyait souvent en secret juste pour parler. Je voulais instaurer un climat de confiance entre nous. 

- Wouha, dix ans, et déjà calculatrice. 

Marc me réprime mande d'un regard tandis que Mélanie me fusille du sien. Elle reprend.

- Un soir, ma mère a eu un accident pendant une mission. Mon père était donc parti la rejoindre dans un hôpital sur place. Je devais rester avec ma sœur qui était tombée malade. J'ai donc informé Line que l'on ne se verrait pas ce soir-là. Puis Alyssa a fini par s'endormir. Alors j'ai décidé d'aller dans la chambre de Line, espérant qu'elle ne dormait pas déjà. C'était l'heure où on se quittait habituellement chaque soir. Arrivée au bout du couloir, je l'ai aperçu sortir de sa chambre. 

Elle reste silencieuse un instant. 

- Je ne sais pas pourquoi, mais je me suis cachée pour qu'elle ne me voit pas, puis je l'ai suivi. J'avais le sentiment qu'elle allait faire une chose qui était... mal. Elle avait trouvé un moyen de sortir de l'enceinte de l'établissement sans se faire repérer. Elle est douée vous savez? Genre, vraiment très douée. Le fait qu'elle a battu Olivier en est la preuve. Elle s'est rendue dans un parc un peu plus loin. Elle a sortie une boîte cachée dans le creux d'un arbre. Quand elle l'a ouvert, elle en a sortie une sorte de tablette. C'est le visage de ta belle-mère qui s'est affiché. Celui de sa mère biologique. 

Le silence règne. Nous sommes tous suspendus à ses lèvres. 

- En réalité, Line était une infiltrée. Elle est arrivée bébé, je ne sais pas comment ça mère l'a converti à sa cause. Mais ce qu'il faut savoir c'est que Line est obsédée par le fait de lui faire plaisir, de répondre à ses attentes. Si elle n'y arrivait pas, si elle la décevait, elle entrait dans des états qui pourraient presque se référer à une mini-dépression. Sa mère le savait, sa mère en jouait. Line a trouvé, je ne sais comment, un moyen de s'infiltrer dans votre bureau.

Elle regarde le directeur qui semble vraiment surpris.

- Elle prenait vos infos de votre réseau et les donnait  à sa mère. A partir du moment où j'ai su, j'ai tout fais pour lui faire coupé tous liens avec sa mère et pour faire en sorte qu'elle ne soit plus un agent double. 

- Mais tu ne l'as pas dénoncé. intervient Marc.

- Non. Vous avez suivi ce que je vous ai dis? J'étais la seule personne à avoir de l'influence sur elle, à part sa mère. Et vous vous rendez compte des capacités qu'elle démontrait? Je ne pouvais pas me permettre de perdre un tel atout. 

Je prends de grande inspiration avant d'assurer:

- Et une fois que tu as commencé à la couvrir, tu as été obligée de continuer. Si elle tombait, tu tombais aussi.

Elle hoche la tête.

- Je ne pensais pas cacher d'information utile, pensant bêtement qu'elle avait vraiment coupé tous contacts depuis longtemps avec sa mère. Je la gardais sous surveillance presque 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. 

- Mais elle a été plus maligne. finit le directeur. 

Je serre la mâchoire si fort que je sens mes dents grincer. Je suis folle de rage, de tristesse et d'inquiétude. Je sors de la salle en claquant la porte. Je me dirige vers la salle d'entraînement où je commence à tabasser un pauvre sac qui n'a rien demandé. Je décharge ma colère sur lui pendant plusieurs heures. Finalement, je décide d'aller faire des tours dans la ville. À près tout, même si c'est très peu probable, peut-être que, par pur miracle, je vais tomber sur eux.

W.S.P. 2: Obtenir justice, mais à quel prix?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant