NÉMÉSIS : 2121 RÉSISTANCE

Chapitre 54 : Conséquences

Ville de Solaris (anciens États-unis) : Haute zone d'Amérique

30 décembre 2121

02h29

Cole Jeydricks

Je suis assis à la table de mon appartement d'Antoros. Ses murs jaunis et ce vieux mobilier m'ont presque manqué. En face de moi, Lana me regarde avec un sourire espiègle. Peut-être que toute cette merde n'était qu'un cauchemar et que je viens de me réveiller. Je sais très bien que ça n'est pas le cas, malheureusement... Mais l'espoir fait vivre.

- Quoi ? je lui demande, curieux de savoir pourquoi elle me fixe.

- T'as réussi, t'as eu ce que tu voulais, et pourtant tu tires la gueule. C'est toi tout craché ! me répond-t-elle amusée.

- Pourquoi faut-il que je t'imagine aussi casse-couille ?

Elle rigole, puis ces yeux noisette se remplissent de compassion.

- Comment tu te sens ?

- Vide, je lui réponds sincèrement. Mais soulagé.

- T'as renversé une putain de dictature mondiale, Cole. Tu pourrais au moins être un peu fière de toi.

- Je t'ai perdu toi, j'ai perdu Chris, Karto, peut-être Trainte et la mère de Morgane... Cette victoire m'a couté trop cher.

- Mais au moins, justice a été faite... Tu as gagné, comme je te l'ai demandé.

- C'est vrai. Ma rage pour Niler n'est plus là. Mais la tristesse...

- C'est normal, tu en a fini avec la colère maintenant et la tristesse va pouvoir s'atténuer avec le temps. Je pense que tu n'as plus besoin de moi.

- Comment ça ?

Elle se lève, vient vers moi et me serre dans ses bras. Je comprends. C'est la dernière fois que je vois ma sœur. Mes yeux s'humidifient et mon cœur se serre. Je lui rends son étreinte et essaie d'imprimer cet instant dans mon cerveau. Je dois être capable d'avancer sans elle.

- Je t'aime, Lana, je lui dis une dernière fois.

- Moi aussi je t'aime, mon frère.

À mon réveil, j'ai l'impression d'avoir la tête dans un étau. La lumière me brûle les yeux, tout est blanc autour de moi, je sens que je vais avoir du mal à émerger. Point positif, mes blessures ne me font plus souffrir. Sous ma langue je remarque qu'il me manque quelques dents, ma main gauche est immobilisée par ce qui doit être une espèce de plâtre. Une silhouette se dessine, debout près de moi.

- Cole ? Comment tu te sens ?

Morgane semble aussi inquiète que fatiguée. Avant que je ne puisse répondre, Télia et Kyle se précipitent près de mon lit.

- J'ai connu pire.

- Pourtant t'as vraiment une sale gueule là... me dit Kyle.

- Vas te faire foutre, je lui dis en riant faiblement.

Nous sommes dans une chambre d'hôpital à la pointe de la technologie. Je suis relié à des machines et des poches de liquides de différentes couleurs et je peux voir les lumières de la ville à travers la grande fenêtre. Tout est blanc et immaculé. Même l'odeur semble pure. Le lit dans lequel je suis allongé est particulièrement grand et confortable, je n'ai pas l'habitude.

- Tu as un doigt et trois côtes cassées, ton nez et ton épaule aussi, me prévient Morgane. J'ai suturé ta cuisse, c'était pas beau à voir. On t'a fait une transfusion et bourré de médocs. Tu devrais vite te sentir mieux, mais....