Chapter 44 (DEVYA)

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Furieuse, je ferme la porte de ma nouvelle chambre une fois ma dernière valise installée sur mon lit. C'est si dur de faire des bons choix et de raisonner correctement quand Zaren est dans les parages.

Il complique tellement les choses !Pourquoi ne peut il pas tout simplement accepter le fait qu'il faut que l'on s'éloigne ? Pourquoi ne peut il pas être le petit copain idéal et m'avouer ses sentiments ? J'ignore encore pourquoi je cherche des réponses à mes questions. Il est évident qu'il ne veut pas faire le premier pas et me dire droit dans les yeux : Je t'aime. Il est si difficile à cerner que seuls ces trois petits mots auraient pu m'aider à le croire. Avec lui, j'ai toujours l'impression d'être dans un jeu et je suis triste de dire que j'en suis lassée. J'aimerais avancer, construire une vie d'adulte, bien loin de ses gamineries et ses cachotteries en tout genre. Je veux un mari aimant, un mariage, des enfants. Beaucoup d'enfants. Malheureusement, il semblerait que Zaren et moi n'avons définitivement pas les mêmes priorités. Il m'a toujours dit que le mariage était pour les gens qui avaient besoin de prouver leur amour et c'était ridicule. Le sujet des enfants aussi n'est pas abordable avec lui. A quoi bon avoir des gosses ? Selon ses propres dire, ils ne servent a rien qu'a part te gâcher la vie et t'empêcher de baiser.

Je ne peux plus vivre dans l'incertitude. J'ai besoin d'être rassurée, d'être aimée et de vivre ma vie à mille pourcent comme le ferait n'importe quelle femme de mon âge.

Le quitter est la décision la plus difficile de ma vie, et l'oublier le sera d'avantage. Mais quand l'amour fait plus souffrir que rendre heureux, il faut savoir tourner la page et changer le livre pour espérer une fin meilleure. Notre séparation est la meilleure chose à faire, au fond de moi je le sais, et je suis persuadée qu'il ressent la même chose que moi.

Pour me changer de mes idées moroses, j'attrape ma valise pour en ressortir tous mes vêtements froissés. Je souris malgré moi au vide que les habits de Zaren laissaient dans mes affaires bien rangées et qui me faisaient rouspéter. Juste pour une fois, je m'oblige à laisser un gilet a moi dépasser de mon armoire. Je sais déjà que s'il avait été là, il m'aurait critiqué pour ma manie d'être ordonnée.

Je vais devoir m'y faire : Je suis de nouveau célibataire.

C'est la voix grave de Nalan contre mon oreille qui m'indique que j'ai du m'assoupir un instant. Un rapide coup d'oeil à mon réveil m'indique que j'ai dormi plus de deux heures.

-Merde, tu n'aurais pas pu me réveiller ?

Je papillonne des yeux pour m'habituer à la forte luminosité et appuie sur mes joues pour me redonner une bonne mine.

-Je comptais le faire en t'embrassant comme dans les Disney, ma belle.

Je repousse la bouche tendue par Nalan et le contourne pour aller me passer le visage sous l'eau froide. A mon retour dans la cuisine, les garçons sont tous attablés autour de l'ilot central et m'observent comme une bête de foire. Je fais mine de ne pas apercevoir la mine renfrognée de Zaren et me glisse sur un tabouret. Je contemple les cadres accrochés au mur, la nouvelle coque de portable de Nalan, le vernis qui s'écaille sur mon index. Tout sauf lui.

-Et voilà. Faites attention, c'est chaud.

Je remercie silencieusement Eliam qui fait la conversation durant tout le diner. La tête dans l'assiette, je me contente de dévorer les poivrons farcis de mon colocataire banquier. Nalan le charrie sur la charcutière que notre ami aurait dragué et imite des bruits de bouche accompagnés de gestes salaces qu'il fait avec les mains.

-Ça te donne pas envie Dév ?

Je lève les yeux au ciel en le voyant enfoncer sa fourchette dans le creux de sa main. Pour la délicatesse, on repassera.

Ice and Fire 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant