Chapitre 40 (Dévya)

1.2K 56 5
                                    


Je regarde Zaren claquer la porte de la chambre en me laissant seule sur le lit. Qu'est ce qu'il vient de se passer au juste ? A chaque fois que nous allons plus loin, il se braque et part sans me donner la moindre explication. Qu'il n'aille pas bien est une chose mais qu'il me laisse seule sur le lit après m'avoir fait comprendre qu'il me désirais, là non ! Ma libido est montée puissance fois mille et je m'allonge pour la faire redescendre. Qu'est ce qui se passe ? Anélia est notre principale source de conversation...et si il l'aimait ? Je veux dire...même si elle a pleuré par rapport au fait qu'il le l'aimait pas, il ne faut pas mentir, c'est une jolie femme. Refaite mais jolie.

Après avoir calmé mon cœur et mon corps, je sors de la chambre et intègre le salon où sont installés les trois gars. Quand je passe à coté de Zaren pour prendre un verre d'eau et que son parfum me parviens, je ne peux m'empêcher de penser au feux qu'il a allumé en moi sans l'avoir éteint. C'est tellement injuste de sa part ! J'avale une lente gorgée en le fixant pour décide d'appeler Fady sur le balcon pour me le sortir un peu de la tête :

-Alloooo ?

-Fad ? C'est Dév.

-Salut chouchou ça va ?

-Mouais on peut dire ça...

-Où là attend deux minutes.

Je l'entend fermer le placard et s'installer sur quelque chose qui me semble être le canapé.

-Qu'est ce qui ce passe ? Me demande elle la bouche pleine .

-Je sais pas trop. Je suis perdue.

Je m'appuie contre la rambarde et regarde le paysage avec nostalgie.

-A quel niveau ?

Je soupire tristement et passe ma main sur mon visage.

-Je pense que Zaren ne m'aime plus.

-Quoi ?

Elle manque de s'étouffer et je souris légèrement quand je me rend compte qu'elle prend notre conversation très à cœur.

-Tu dis n'importe quoi Dév, j'en suis sure.

-Non...Il...ça fait...bref il est bizarre avec moi...

-Il a fait des choses qui justifierait son comportement ?

-Je ne sais pas mais...il...me laisse en plan quand nous allons plus loin que nous embrasser...

-Hein ?

Fady semble totalement perdue. En même temps qui aurait cru que Zaren Sprinck se braquerait sur une chose de ce genre !

-Peut être qu'il en a marre de moi ?

-Tu rigoles ou quoi ? Il est raide dingue de toi !

-Tu ne la pas vu...Il est distant sans compté que nous...enfin tu vois quoi, depuis plus de quatre jours. Quatre jours pour Zaren c'est un mois alors je comprend pas !

-OK calme toi Dév, je suis sure qu'il y a une explication. Peut être qu'il n'a plus envie pour le moment ou qu'il...

-Fady tu crois vraiment que Zaren en aura assez de ça ?

-J'avoue que c'est étrange...mais bon il faut que vous parliez tous les deux et je suis sure que ça va s'arranger.

-Ouais...j'espère.

Je baisse la tête sur le sol et regarde mes pieds en prenant soin de les détailler. Je note qu'il faudra que je remette du vernis rose sur mon dernier petit orteil.

-Bon je dois aller me laver ma biquette, me dit elle tristement. On s'appelle bientôt et tiens moi au courant pour ton beau brun. Tu me manques, bisous !

-Toi aussi, bisous.

Je raccroche et quand je me retourne je sursaute d'un coup en voyant la silhouette de Zaren dans l'encadrement de la porte fenêtre en train de me regarder en silence.

-Tu m'as fait peur !

J'espère qu'il n'a rien entendu. Il se déplace lentement pour venir jusqu'à moi et je le suis des yeux.

-Fady ? Me demande t'il en s'accoudant sur la rambarde à coté de moi.

J'acquiesce et fixe le paysage. Seul le vent et le bruit de la ville du soir donne un rythme à cette conversation inexistante.

-Zaren il faut qu'on parle.

-Je sais.

Il remonte ses manches et appuie son dos contre la rambarde, attendant que je commence la discussion :

-Je ne te comprend pas.

Mes yeux cherchent les siens sans trouver la moindre réponse. Pour la première fois depuis que nous sommes en couple, j'ai l'impression que nous ne sommes pas en phase. L'idée m'impressionne et me fait peur mais je dois résoudre ce problème, rien de tel que la parole, même si ça peut blesser.

-J'aimerais comprendre ce qui ne va pas Zaren. Je veux t'écouter, tu sais que tu peux tout me dire. Arrête d'être si mystérieux et laisse moi t'aider pour une fois.

-Dév...c'est...putain c'est compliqué !

Son visage se tend un peu, il semble être en colère. Contre lui plus que contre moi.

-Tu ne m'aimes plus ?

-Si, bien sur que si.

-Alors qu'est ce que tu as ?

Il se passe la main dans les cheveux et reprend :

-J'ai fait une connerie.

J'espère ne pas entendre ce qu'il va me dire. Il m'a trompé ? Mes yeux commencent a se brouiller de larmes sans pouvoir les arrêter.

-De quel genre ?

-Anélia...

-Stop.

Je l'interrompt.

-Je ne veux pas que tu me parles de Anélia. Nous parlons de nous. Uniquement de nous. Ne ramène pas Anélia à tous nos problèmes, elle en a déjà assez.

Il soupire et sert des poings, faisant presque exploser ses veines sous mes yeux.

-Ce que tu ne comprends pas Dév c'est que Anélia...

-J'en ai marre d'avoir les mêmes conversations avec toi. Tu ne peux pas te concentrer sur nous deux, pendant deux minutes ?

-Si justement !

-Non ce n'est pas vrai.

-Putain Dév laisse moi parler !

-Je n'en ai pas envie. Quand tu auras finis de mêler Anélia à cette histoire, tu viendras me voir. Sur ce, bonne nuit. Tu dors sur le canapé.

Je passe devant lui sans regarder sa tête et pars m'enfermer dans la chambre sans manger. J'entends un verre éclater sur le sol dans un fracas atroce puis des voix s'élever par dessus le bourdonnement qui joue en fanfare dans mes oreilles.

Ice and Fire 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant