Le lendemain, j'ai la surprise de découvrir l'appartement aussi vide que la veille. Dévya n'est toujours pas revenu de chez Anélia et je commence à sévèrement douter de ce qu'il s'est passé la bas. J'ai confiance en elle mais pas en Anélia. Je me prends un comprimé effervescent et avale le contenu d'une seule traite. Je grimace en sentant les quelques grains restant picoter ma langue. Depuis la table, je fixe mon portable en rongeant mes ongles. Est ce que je devais l'appeler ? Non, elle est assez grande et je lui fais confiance. Elle a probablement du s'endormir la bas et a oublié de me prévenir. Avant même que je comprenne ce que je suis en train de faire, j'ai déjà appuyé sur son contact et j'entends les premiers retentissements de mon appel.
-Aller, décroche putain...
Je me parle à moi même, histoire d'apaiser mes craintes. Malheureusement pour moi, je tombe sur sa messagerie deux fois d'affilées. La porte d'entrée claque soudainement. Je balance mon portable et cours dans le hall. Je suis de suite rassurée de la voir revenir avec un sourire sur le visage . Je souris à mon tour mais ce dernier disparait aussitôt que je vois miss blondasse entrer derrière elle, un faux sourire aux lèvres.
-Salut Zaren.
Elle s'approche de moi pour me faire la bise. Son teint est radieux et ses yeux recouverts d'un maquillage de star et paillettés au possible.
-Tu m'as l'air en pleine forme dis donc ! Tu me diras quel est ton secret pour passer d'une énorme maladie à un mannequin de catalogue en une nuit.
Ma pic ne la fait pas rire, tout comme Dévya qui me fusille du regard. Je m'en fiche, au moins j'ouvre les hostilités.
Finalement, miss greluche me tend un sac. Je jette un coup d'œil à l'intérieur. Des légumes sont disposés dedans avec quelques boites de conserves. Je la regarde sans comprendre.
-C'est quoi ?
Mon ton est plus agressif que je le voudrais.
-Un cadeau pour accepter que je reste ici quelques temps.
-Q-Quoi ?
Pardon ? Je me tourne immédiatement vers ma copine qui hausse les épaules avec nonchalance.
-C'est histoire qu'elle aille mieux.
Mais elle ne voit donc pas qu'elle va très bien et qu'elle se joue d'elle?
-Je peux te parler deux minutes ?
Sans lui laisser le temps de répondre, je lui prends la main et l'entraine dans la chambre, bien loin des regards indiscrets de son amie hypocrite.
-Je peux savoir ce qui te prend de l'inviter comme ça ?
Dévya n'a pas l'air ravi du ton que j'emploie pour parler de Anélia. Qu'importe, j'en ai rien à faire, elle va habiter avec nous, bordel ! Je crois que je peux me permettre de beaucoup de choses !
-Elle n'était pas bien hier soir. Je crois qu'elle est encore tombé sur un mec foireux.
Mec foireux, mon cul ! C'était juste pour que tu sois près d'elle et loin de moi par la même occasion !
-Et tu as dormi là bas, sans même me prévenir ?
-J'avais oublié mon portable dans la voiture et je me suis endormie après avoir discuté avec elle pour la rassurer.
Je me masse les tempes pour me détendre. Est ce qu'il y a vraiment que moi qui a la tête sur les épaules et qui vois que cette nana se fiche de tout le monde ici ?
-Donc tu lui proposes de venir squatter à l'appartement sans même consulter les autres ? Je te signale qu'il n'y a même plus de place pour dormir en plus.
-C'est quoi ton problème à la fin ?
Je hurle mon mécontentement. Il en est hors de question qu'elle reste ici! Et puis quoi encore ? On me demande de faire amie-amie avec elle ?
-Je crois que je n'ai pas le choix d'accepter sa présence alors de toute façon.
Je soupire, exaspérée. Dévya s'approche de moi et dépose un baiser sur mes lèvres.
-J'aime quand les choses finissent par bien se terminer. Elle ne restera que le temps qu'elle se sente mieux.
Elle quitte la pièce et je suis forcée de la suivre, à contre cœur. Évidemment, Anélia est installée dans le salon, les jambes élégamment pliées avec une posture de femme de haute société. C'est tellement ridicule.
-Merci de m'accepter Zaren. Tu es quelqu'un de formidable.
Ses compliments me font si mal aux oreilles que j'en renverse mon verre sur le sol. Le verre s'éclate en morceaux, juste au niveau de ses chaussures à talons hauts. Elle lâche un cri strident et me toise du regard.
-Désolée, je n'ai pas fait attention.
Je lui fais mon sourire le plus faux et ramasse les bouts éparpillés sur le sol. Dévya commence à discuter avec son amie et font comme si j'étais parti. Je termine de jeter les derniers morceaux de verres dans la poubelle quand je perçois leur éclats de rires. C'est trop. Si elle croit qu'elle va l'avoir et m'évincer si rapidement, elle se fourre le doigt dans l'œil.
-Tu viens sur moi, bébé?
Je fais bien exprès de prendre les hanches de Dév et de la poser sur moi. Je me colle volontairement contre elle et plaque mes mains sur son cul. Anélia me lance des flammes avec ses yeux bleus.
-Les gars vont bientôt arriver. Ils m'ont envoyé un message.
Je repose son portable avec le plus de désintérêt possible et me concentre sur les filles.
-Tu veux faire quoi aujourd'hui ? lui demande innocemment Dév.
Elle hausse les épaules tandis que son regard glacial suit le mouvements que font mes mains sur les cuisses de la rouquine. Jalouse pétasse ?
-J'ai un shooting photos en début d'après midi. Ça te dirait de m'accompagner ?
Elle lui fait une moue implorante et un sourire de sainte. Bon sang, ne me dites pas qu'elle va tomber dans son piège si facilement ?
-Je crois que j'ai rien de prévu, ça peut se faire.
Anélia sourit, victorieuse. Mais je n'ai pas dit mon dernier mot.
-Je n'ai rien à faire non plus, alors je vais me joindre à vous aussi.
Dév a l'air ravi, alors que Anélia me fusille sur place. Entre nous ma belle, tu ne sais pas avec qui tu joues.
-Euh.. Je ne peux pas emmener beaucoup de personnes...
Elle cherche des excuses pour m'éloigner de leur projet, mais je ne suis pas dupe. Tout ses prétextes sonnent aussi faux que ses seins siliconés.
-Je ne vois pas le problème s'il vient, c'est juste une personne de plus ?
Heureusement, la rouquine prend ma défense pour une fois. Anélia se ratatine dans le sofa, visiblement à court d'argument. Elle finit par accepter, un sourire crispé aux bords des lèvres.
J'ai hâte de voir ce qu'elle a encore dans le ventre cette garce.
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Ice and Fire 2
Roman pour AdolescentsLe temps est passé et leur vies ont changé. Désormais, le temps du lycée semble bien loin. Dévya fait des études de paysagiste dans la grande université française de Chicago quant à Zaren, malgré ses appréciations insuffisantes, il a réussi à se f...