Veronica8 mois plus tôt
Je regarde Eda assise devant sa coiffeuse, la tête en bas et les jambes contre le mur de son lit. Elle dompte ses épaisses mèches blondes dans un chignon mal fait, la coiffure qu'elle préfère. Je la regarde se maquiller et croise son regard dans le miroir.
- Quoi ? Demande t-elle le sourire aux lèvres.
- Tu m'as l'air un peu trop heureuse.
Elle sourit de toute ses dents avant de se tourner pour me regarder.
- Peut-être serait-il possible que j'ai rencontrer quelqu'un...
Je lève les yeux au ciel en énumérant mentalement le nombre de ses ex petits copains. Elle détourne le regard.
- On commence dans combien de temps ?
Je me retourne et attrape son téléphone qui charge au pied de son lit. Je n'ai pas de téléphone, je n'ai pas l'argent pour. Celui que je gagne sert principalement à assurer notre protection au près de Vector, et le reste sert à louer le microscopique deux pièces que je loue.
- Dans 1h45.
La blonde souffle puis viens me rejoindre.
- J'en ai tellement marre, dis-je en reprenant ma place initiale, la tête en bas.
- Un jour on partira Vita.
- Tu as eu l'occasion de partir, un million de fois, et sa se reproduira, pas moi.
Elle lève les yeux au ciel.
- Je t'ai déjà dit que c'est toi et moi ou rien du tout.
Je souffle d'agacement.
- Promets-moi que la prochaine occasion qui se présente tu la saisiras, avec ou sans moi. Je n'ai pas envie d'être un poids pour toi.
Son regard brille de malice, signe qu'elle a déjà quelque chose en tête. J'écarquille les yeux.
- Ne me dis pas que...
Son sourire s'élargit.
- Bon ok, je t'en parle mais c'est rien de sérieux. D'accord ?
Je me redresse et colle mon dos contre la tête de lit pour l'avoir face à moi. Je pensais qu'elle blaguait, ou que comme les précédents ce n'était qu'une amourette de passage.
- Je vois un type.
- Mais encore ?
- Il est cool. C'est fun entre nous mais ça fait pas longtemps tu vois.
Je croise les bras sous ma poitrine.
- Tu l'as rencontré où ?
- L'ors d'un extra au club.
Je grimace. Pas ouf comme première rencontre.
- Il vit ici.
Donc elle ne prévoit pas de le suivre à l'autre bout du monde.
- Et vous sortez ensemble ?
Elle évite mon regard.
- Principalement on baise, mais on est pas vraiment ensemble. Enfin... il est avec personne tu vois ? Mais je sais pas, c'est bizarre.
J'arque un sourcil, septique face à leur relation.
- Il me demande parfois de l'aider sur des trucs qu'il fait, et il me paie exagérément d'ailleurs, continue t-elle en fronçant les sourcils.
Ce qui explique les vêtements de luxe qu'elle a.
Elle s'allonge la tête en bas me demandant de la rejoindre et je le fais.- En quoi consiste le travail ?
Elle grimace.
- Il est proxénète.
Je manque de m'étouffer avec ma salive. Quoi ?
- Mais le travail que je fais c'est pas du tout ça ! S'exclame t-elle en voyant mes yeux sortir de leurs orbite. Moi, je me contente de conduire des camions de déchargement de je ne sais quoi, et il me demande d'accomplir certaines missions assez...
- Je ne veux pas savoir Eda, s'il te plaît.
Les sales images que je tente de refouler depuis des années me reviennent par flash. Je réprime un haut le coeur en me souvenant de ce cauchemars que nous avons vécu.
- Qui sait ? Peut-être qu'il a un frère jumeau célibataire ?
Je grimace ce qui provoque son hilarité.
- Je ne me le taperais pas si c'était le cas, ni même leurs petites missions.
- Je n'en doute pas, tu n'es pas faite pour ce genre de travaille Vita. Tu te ferais flinguer en moins de deux, rit elle.
- Mais tu n'as pas peur, toi ? De faire ça je veux dire ?
Elle secoue la tête.
- Si tu as peur tu foires tout. Alors tu te dis soit ça marche, soit ça casse, et tu pris pour que ça marche et que tu rentres chez toi le soir.
Je pousse un soupire las.
- Parfois j'aimerais bien retrouver notre vie d'avant. Nous en serions pas là. Nous aurions sûrement fait des études, et nous aurions un véritable travail.
Elle ferme les yeux.
- Moi non.
Je tourne ma tête vers elle.
- Pourquoi ?
Un léger sourire ourle ses lèvres.
- Parce que si c'était le cas je ne l'aurais pas rencontré.
Elle n'est pas amoureuse, elle est du genre à s'emballer pour chaque hommes qui lui donne un peut trop d'importance. Elle espère que quelqu'un viendra la sauver, et ça aurait pu marcher plus d'une fois si elle avait accepté de me laisser derrière elle.
- Je crois vraiment que c'est le bon cette fois.
Je ne dit rien. J'écoute le silence de la chambre nous bercer alors que l'heure de partir au club approche. Si elle caresse l'illusion que nous pourrons être sauvé un jour moi je n'y ai jamais crue. Je n'attends pas de prince, sur un beau cheval, volant à mon secours. Je n'y ai jamais cru, et ça n'arrivera jamais. La seule personne qui peut me sauver c'est moi-même.

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Flying in hells
RomanceCe livre est une dark romance Impulsif, acerbes, sadique, cruel, sournois, autoritaire, brural. Des tas d'adjectifs pouvaient qualifier Matteo Cruzo et tous était vrai. Italie : des cartels sanglants. Des dizaines. Parmi eux : le cartel de Cruzo où...