40. Révélation

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PDV Teo

J'appuie sur la télécommande pour ouvrir les stores de la maison. L'ancienne maison qu'on habitait, celle qui compte la mort de mes frères et soeurs, celle dont je n'ai pu me séparer. Je ne voulais pas venir ici, mais étant donné que j'ai fait exploser le QG de Syracuse d'Amedeo je n'avais d'autres choix. Je me dirige au bar qui prend un coin du salon et me serre un verre de Whisky que je bois d'un trait avant de m'en servir un deuxième. Je me dirige face à la grande baie vitrée et me donne vue sur l'immense jardin, m'allumant une cigarette au passage. Quand j'étais petit il était entretenu. L'eau jaillissait des dix petites fontaines qui étaient entourées de buissons en forme de vagues. L'immense allée de gravier blanc était nickel et le portail gris n'avait aucune trace de rouille. Les murs extérieur blanc de la maison était propre et les volets bleu ciel aussi, mais tout à changer.

Je me tourne pour faire face au canapé en cuir marron, face à la cheminée que j'ai fait allumer avant mon arrivée. La télévision diffuse un match de foot et je vois grace à la lumière la fine pellicule de poussière qui flotte partout. Je repose mon verre sur le bar et m'avance jusqu'à l'escalier en bois blanc. Je monte sur les marches poussiéreuses, écoutant le grincement du bois sous mes pas. Je me retrouve au premier étage où une grande baie vitrée me donne vue sur l'arrière de la maison, l'immense lac qui nous servait de piscine et le kiosque autrefois blanc au pieds du pont. Dire que ça me manque serait mentir. Je n'aimais rien de mon enfance. Je me dirige vers ma chambre d'enfant. Rien n'a changé. Les murs bleus sont plus ternes, les draps bleus sur le petit lit aussi. La fenêtre qui donne sur la route est toujours ouverte et le bureau en bois est très poussiéreux. Je vais la démolir, pas la vendre, supprimer tout ces souvenirs qui ne mérite pas être rappelé, et j'en construirais une nouvelle à Milan quand j'aurais buter ce fils de pute d'Orlando.

- Je suis rentré chef, hurle Giuseppe depuis le rez-de-chaussée.

Je rejoins le rez-de-chaussée d'où provient la voix de Giuseppe. Il est allé chercher des pizzas car dans ce coin paumer aucune livraison ne sera faites. Nous traversons la salle à manger et les images du corps sans vie de Lucia me prenne de plein fouets. Je la revois encore, les yeux ouvert, dans mes bras. Je secoue la tête  pour chasser ces images et traverse la pièce pour rejoindre l'immense cuisine rouge et son ilot centrale entourée de chaise haute blanche. Je m'installe à côté de Giu et dévore la pizza qu'il a acheté.

- Du nouveau ?

- R.A.S.

Je souffle.

- Ça me saoule. Une taupe, une livraison disparue, Orlando qui joue au disparu, mon frère qui veut me buter, les putains de jumeaux qui veulent me buter...

- Veronica qui veut également te buter, rit-il.

Je lui lance un regard meurtrier.

- Elle le fera pas, souffle t-il en saisissant sa canette de bière.

Je rit.

- Elle le fera Giuseppe. Elle a essayé, plusieurs fois, et elle réussira.

Il pouffe.

- Elle t'aime mec, comment elle pourrait te tuer ?

- Les sentiments sont une faiblesse Giu, et rien que pour ça l'un de nous ferait mieux de tuer l'autre.

Il arque un sourcil et ouvre la bouche.

- Si demain soir on a pas retrouvé cette putain de cargaison on ira la chercher nous-mêmes. Si ce putain de branleur ne viens pas à moi c'est moi qui irai à lui.

••

Je vide la tasse de café que l'hôtesse a posé devant moi. Nous arrivons d'ici trente minutes et d'après ce que Veronica a dit à Giuseppe, la taupe et sucetteman ou inexpressifman ont rendez-vous ce matin. Et la matinée est presque fini. La brune nous a donné rendez-vous dans un café pour déjeuner, et son prétexte est que je voudrais des informations sur un club de Vector. On atterrit et Giuseppe prend le volant du 4x4. Il me dépose devant le fast-food où nous attendent sucetteman et Veronica. Je prend l'arme dans la boîte à gant et vérifie qu'elle est chargée puis je la range dans mon pantalon et j'enfile mon perfecto tout en sortant du véhicule. Sucetteman écrase sa cigarette, donc cigaretteman alors, puis me lance un regard mauvais. Aucun de nous ne parlent, nous nous toisons d'un œil mauvais avant que Veronica ne souffle.

Flying in hells Où les histoires vivent. Découvrez maintenant