PDV TeoJe lui ai dit que je ne la frapperais pas si elle parlait. Elle s'est tu et pourtant je n'ai rien fait. Je réprime le frisson qui parcourt mon corps quand le souvenir de son corps mouillé dans ce débardeur me revient en mémoire. J'ai besoin de baiser, car la je déraille, me voilà en train de fantasmer sur la fille que je séquestre depuis plusieurs mois, enfin si on peut appeler ça comme ça.
Giuseppe rentre de la salle de torture où nous avons attaché un type qui vent de la coke en se faisant passer pour un de mes hommes. Il à la vingtaine et moi je me contente d'engager des petits dealers de moins de dix-huit ans car plus vieux c'est que des problèmes. Il me gratifie d'un signe de tête qu'il lui a bien fait fermer sa gueule car depuis plus d'une heure il ne cesse de hurler et ça m'empêche de réfléchir. Je me sert un verre de Rhume, une bouteille que maman m'a offert pour Noël, même après toutes ces années elle continue. Je fait tournoyer le liquide en repensant à la phrase qu'elle m'a dit avant de partir ce matin
« prends soin d'elle Matteo, car même si tu n'y crois pas elle pourrait être beaucoup plus pour toi, seulement si tu lui laisses sa chance, je crois que tu es prêt. »
j'ai balayé sa phrase d'un revers de main. Prêt à quoi ? La tuer ? J'en ai tellement envie putain !
J'avale le liquide d'un trait, sous le regard désapprobateur de Giu. Je ne lui ai pas demandé son avis, merde. Je me resserre un verre, tentant de décrypter les paroles de Rosalia qui tourne en boucle dans ma tête. Si je l'ai renvoyé chez elle avec Giulia c'est parce que je ne supportais pas ses regards permanents et désapprobateurs. Même si elle ne disait rien je sais très bien ce qu'elle pensais, et ma petite sœur prenait un malin plaisir à fourré son nez dans mes affaires, ce qui ne la regarde absolument pas. Ce n'est pas un monde dans lequel elle peut évoluer, ce n'est pas un monde pour elle. J'avale mon deuxième verre cul sec et fait craquer mes os. Giuseppe n'a pas bougé d'un pouce, il me regarde détruire ce que je me suis tuer à construire petit à petit, sans pour autant me dire que je fais de la merde, enfin il a essayé mais ça n'a rien changé.
Je m'avance dans la salle, Giu sur les talons. La première chose qui me parvient est l'odeur de pisse qui persiste depuis la dernière fois et je réprime un haut-le-cœur, suivit de l'odeur nauséabonde de putréfaction. Faudrait que je pense à faire nettoyer cette pièce, mais pour l'instant c'est ce type qui supporte cette odeur constante alors je m'en branle. Il est pendue par les mains, le visage tuméfié de coups. Giuseppe n'y est pas allé de main morte, et vue les cris insupportables qu'il poussait avant c'était mérité. Je crache sur le sol, non loin de ses pieds et il redresse la tête, plongeant son regard terrifié dans le miens. Il a l'air d'un gosse pourtant, paumer, alors soit je suis totalement à côté de la plaque soit c'est un sacré comédien.
- Alors alors, je lance en lui tournant autour. Une vrai loque humaine.
- Pitié...
Je ne peux retenir un rire. Je n'ai pas de pitié, pourquoi l'implorer ?
- Pourquoi tu te fais passer pour un de mes hommes ?
Il ne répond rien.
- Ouvre ta putain de gueule sinon je me chargerais moi-même de t'infliger les coups.
- On m'a engagé, pleurniche t-il.
Je rit de nouveau.
- Engager ? Pour quoi faire ?
Il ne répond rien et son silence ne me fait que bouillir d'avantage. Putain. Pourquoi ils ferment leurs putain de gueule ces figlio di puttana ? Je lui donne un puissant coups de pieds entre les jambes et il se plie de douleur.
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Flying in hells
RomansaCe livre est une dark romance Impulsif, acerbes, sadique, cruel, sournois, autoritaire, brural. Des tas d'adjectifs pouvaient qualifier Matteo Cruzo et tous était vrai. Italie : des cartels sanglants. Des dizaines. Parmi eux : le cartel de Cruzo où...