Marco X Ace

Chapitre 39 : Le miroir

Pdv Ace :

Sur le pont du bateau, tout semblait étrangement calme. Ce n'était pas que je n'appréciais pas, seulement, cela changeait de l'habituelle atmosphère plus que turbulente du Moby Dick. J'étais parti me réfugier dans ma cabine, les corvées attendront.

Affalé dans mon lit, je remarquai le tiroir où le fameux 'Marco' se trouvaient. Sur un coup de tête sûrement, je le sortis pour le tenir entre mes mains. Je ricanais à l'idée de son utilité première, bah ouais, qui aurait cru que je prendrais un sex toy entre les mains afin de me calmer ? Peut être Thatch...

Ace : Toi au moins tu me laisseras pas tomber.

Je le reposais sur la table de chevet avant de me rallonger dans le lit les bras derrière la tête. Je me mettais à le fixer.

Ace : C'est presque flippant. Tu as exactement le même regard que lui. La même mèche de cheveux sur le haut du crâne, ou flamme je sais pas trop en fait. T'as bien mérité ton nom en tout cas, t'es son portrait craché. Aussi taciturne en plus. À l'écoute en quelque sorte. Mais au fond, t'aimes beaucoup le sexe aussi. Je soupirai. Ouais, c'est flippant.

Je scrutais ma cabine, en réalité j'avais l'impression que c'était la première fois que j'y accordais de l'importance. Je passais très peu de temps à l'intérieur, et les premières nuits avaient été, et seront toujours, de mauvais souvenirs. Je ne m'y sens toujours pas chez moi. Il y aura toujours ce côté malsain qui m'oppresse et m'espionne. Pourtant, tout semblait à sa place, tout était normal si on peut dire.

Je me redressai pour pauser mes bras sur mes genoux, la tête légèrement baissé. Je me sentais mal à l'aise, je ne savais même pas pourquoi. Mon lit se trouvait contre le mur de ma cabine, en observant ce fait je remarquai quelques traces de brûlures sur les parois. Traces qui dataient de cette nuit là, avec Teach. J'aurais pu brûler le Moby Dick. Mon corps tout entier se crispa, un frisson me traversa l'échine.

Ace : J'aurais... Aimé que tu sois là... Cette nuit là. Je marquai une pause. J'ai été si faible, si exposé.

Je me levais brutalement pour rejoindre ma salle de bain me mettant face à mon lavabo, les mains posées dessus et serrant le plus possible le bord. J'avais encore l'estomac au bord des lèvre et cette foutue boule au ventre.

Ace : Mais merde ! Qu'est-ce qui tourne pas rond chez moi ?

Je levais la tête et fit face au miroir. C'était mon reflet, mais ce n'était pas moi. Il a toujours reflété un monstre, un malaimé, un indésirable. Et je l'ai cru pendant si longtemps que maintenant je m'acharne à essayer de m'en dissuader. Ce reflet, je le hais toujours autant. Et ça ne changera jamais.

Aveuglé, mon poing vint s'écraser sur le verre, le brisant en éclats qui traversèrent mon corps de flammes. En regardant ma main je constatais qu'elle était blessée. Je ne sentais rien. La douleur était un détail que mon esprit avait ommis tant il était vide.

Ça saignait. J'observai mon sang s'enfuir sans réagir. Je voulais sentir la douleur de ma main, qu'une douleur physique remplisse le puit sans fond dans mon crâne. Je ne supportais plus de n'être qu'un pantin sans vie.

Ace : Marco... Qu'est-ce que tu vois toi quand tu me regardes ?

Les goutes de sang s'écrasaient sur le sol et les morceaux de miroir en traçant des sillons sombres le long de mon avant-bras. Je voyais les morceaux de verre... Ça ne m'a pas coupé lorsque c'est tombé, pourtant j'avais envie que ça le fasse. C'est vrai ça, qu'est-ce qui tournais pas rond chez moi ? Je finis par me résigner à nettoyer, ma blessure et le miroir. En retournant dans la chambre, j'aperçus 'Marco' toujours posé sur la table de nuit.