Chapitre 24 : La cabine de Ace

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Pdv Ace :

Désormais, je passais l'entièreté de ma journée sur le pont. Thatch m'avait apporté de quoi manger avant d'essayer de me faire parler, comme si en me nourrissant il pouvait espérer m'acheter... Je l'avoue, d'ordinaire ça fonctionnait, mais pas pour ce que j'avais en ce moment.

Le soir, lorsqu'on attribuait les postes pour les tours de gardes, je restais avec eux prétextant que je les aidais. Ce n'était jamais mon tour mais je ne voulais plus dormir seul dans ma cabine, alors dormir sur le pont avec mes frères me semblait être un bon compromis. Je ne pensais pas éveiller les soupçons, mais à l'évidence, le regard que m'avait lancé Marco laissait sous entendre que ce n'était pas normal. Mais je n'avais pas à m'inquiéter, même s'il avait compris que quelque chose clochait, je savais qu'il n'allait pas chercher à se mêler de mes affaires. Même si au fond, j'aurais bien aimé.

J'ai pu enquiller deux soirs comme ça, sans titiller la curiosité de mes frères. Mais il allait bien falloir que je change ce qui n'allait pas. Comment pouvais-je faire face à ma division sachant que mon bourreau en faisait partie ? Je ne m'en sentais pas capable, pas maintenant, ni jamais. J'avais beau espérer de mériter ma place, Teach m'avait traité comme le monde entier souhaitait le faire. Quelque part, je pensais que j'avais mérité ce sort, que ma place était là.

De ce que je voyais, une seule solution s'offrait à moi : couvrir l'incident. Je n'avais pas la force de m'opposer à l'un de mes frères -même s'il s'agissait de Teach- et je pouvais bien faire l'effort de passer l'éponge pour une fois... En haut de la vigie, face au couché de soleil, je sentais mes yeux brûler. C'était si compliqué de réfléchir à ce sujet. Je me mentais à moi même en fait, je voulais pas laisser passer, mais je me sentais si seul et si faible. Faire face était impossible. Oublier aussi. Je voulus hurler. Moi aussi je voudrais pouvoir faire ce que je veux de ma vie, mais ce genre de chose n'arrive qu'aux privilégiés, qu'aux gens bien. Après tout, on récolte seulement ce que l'on sème, non ? J'imagine que je mérite de subir ce qui m'arrive, qu'il y a une raison à tout ça. Je suis là, et tout ce que je vis me détruit. Quelle vie de merde finalement.

Pdv Marco :

Après l'incident du chapeau, je l'avais trainé avec moi jusqu'à ma cabine, me disant que je le reposerait plus tard dans la sienne. Mais voilà 2 jours passés et je constatais tous les petits changements de comportements de Ace et cela m'inquiétait de plus en plus. Il avait tenté une pseudo-grève de la faim que nous avions tous trouvé ironique venant de lui, qu'il n'a absolument pas tenu par ailleurs. Mais ce qui m'avait le plus étonné était qu'il refusait catégoriquement d'aller dans sa cabine, trouvant toujours une excuse plus ou moins valable. Il passait la majeure partie de son temps sur le pont avec les autres, jamais seul et continuait de squatter ma baignoire sans que j'ai mon mot à dire. Alors j'avais pris la décision de fouiller un peu sur ce qu'il pouvait bien nous cacher sans attirer son attention.

Ce jour là, j'avais décidé de ranger son chapeau, il fallait bien que je le fasse tout de même. Sa cabine n'était jamais fermée alors je me permis d'entrer, ce n'était pas comme si il y était. La première impression que j'eu en entrant était l'odeur nauséabonde qui s'en dégageait, une vraie infection. Un mélange de transpiration, de renfermé et de ... sexe ? Finalement j'étais toujours aussi 'matrixé' qu'à la soirée, ce n'était sûrement qu'une impression mais je pourrais vous assurer que la chambre puait réellement.

Tout était en vrac, en désordre. Je constatai peu à peu l'état réel de la chambre et me demandai si c'était pas la première raison pour laquelle Ace refusait de retourner dans celle-ci. Il n'était pas maniaque, mais je savais qu'il entretenait un minimum ses affaires. Alors voir ça confirmait de plus en plus l'état dans lequel se trouvait Ace. Je comptais faire un peu de ménage car je savais que je ne pouvais pas compter sur lui pour le faire, à commencer par les draps. Je reposai le chapeau sur le porte manteau près du lit puis tirai un coup sec sur la couette. Seulement à ce moment, je me figeai. Je découvrais un peu l'envers du décor, et sûrement ce que Ace cachait depuis maintenant 2 jours. Ce n'était peut être pas la première chose que l'on pouvait remarquer mais c'est ce qui me sauta aux yeux.

Marco X AceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant