XXVIII - Elle

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Spencer pénètre dans l'appartement de Sandrine d'un pas nonchalant. Il n'était jamais venu avant et il  est encore plus méfiant d'autant plus qu'il a garé sa voiture dehors. On est plus dans les quartiers huppés et dès qu'il sort de sa zone de confort il commence par faire n'importe quoi .

-C'est ici que tu habites? Il demande alors que je refermais la porte derrière lui.

Techniquement , je n'ai plus d'habitation ici. L'appart que j'avais avec les filles elles ont dû le quitter et emménager autre part parce qu'elles ne pouvaient pas se partager ma part du loyer. Sandrine quant à elle a toujours vécu dans son appart situé à l'étage de son café. C'est son héritage familial et pour rien au monde elle le laisserait.

-J'avais le choix entre rester avec les filles et Sandrine. J'ai préféré ici comme cela je pourrais l'aider les matins avec le café .

-C'est très...vieillot, fait -il en regardant la décoration du salon.

Ses yeux s'attardent sur une ancienne relique des années 1800. Il s'agit du canapé de Sandrine. Je le comprends même moi j'ai du mal à m'y faire. Je lui ai demandé à plusieurs reprises de le changer mais elle le préfère toujours alors...

-C'est de l'époque de Louis XIV ça ? Demande t-il en désignant le téléphone à fil à cadran circulaire posé sur la commode dans un coin du salon.

-Allez  viens! Arrête de poser des questions. Et puis pour ta gouverne c'est rétro.

-Je me demande juste comment on peut aimer les antiquités, il répond en s'avançant vers moi.

-Chacun ses goûts. Et je te rappelle que y en a qui adorent les pieds. Tu sais les fétichistes...

Il s'indigne dans mon dos. Je l'imagine déjà grimacer de dégoût. J'ouvre la porte de m pseudo-chambre. C'est le seul endroit de la maison que Sandrine n'a pas vieillit et pour cause , elle n'y met jamais les pieds. C'est une chambre d'ami qu'elle n'utilise jamais et elle a décidé que ça serait ma chambre quand je déciderais de venir la voir à L.A .

Le lit deux places trône au milieu de la pièce dans les tons blancs. Je neorealism heureuse que Sandrine n'est pas repeint cette pièce en marron comme elle sait si bien le faire. L'armoire est encastrée dans le mur et il faut faire coulisser la porte qui sert en même temps de miroir pour l'ouvrir. Le seul truc qui rappelle les années folles, c'est la coiffeuse en bois. Il fallait qu'elle y ajoute sa touche. Je préfère encore ça que de voir des imprimés fleuris et de la peinture marron.

J'ouvre ma valise et cherche activement la boîte en carton qu'elle contient. Je trouve assez rapidement.

-Voilà ! Je m'écris en me retournant. J'ai hâte que tu ouvres

Il s'assoit à côté de moi et me tend les deux boîtes de tout à l'heure. Heureusement j'ai eu la présence d'esprit de lui prendre deux cadeaux sinon j'aurais honte. Je m'active au déballage en même temps que lui. Il finit quand même premier.

-Alors voyons ce qu'on a là, commence t-il en ouvrant la boîte. Un livre sur l'histoire du tatouage et... deux bons pour suivre un cours de Yoga? Alors là hors de question que je me mette en collants rose fushia et j'en passe encore.

-Tu pourras mettre des collants noirs, je réplique en rigolant

-Je mettrais pas de collants. Et arrête de rigoler parce que c'est pas drôle.

Son air abattu me fait encore plus peter de rire.

-J'aime bien le livre mais je vais y réfléchir pour le yoga.

-Tu iras. Tu vas pas y réfléchir. Ça va te permettre d'ouvrier tes chakras et de mieux gérer les événements auxquels tu n'es pas habitué. Tu pourras t'habiller comme tu veux ,je rigolais.

The black lady IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant