LXXXI - Elle

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J'arrive au boulot à l'heure pour une fois. La fille à l'accueil me fait savoir qu'il y a quelque chose pour moi sur mon bureau. Toute impatiente, je file voir de quoi il s'agit et tombe nez à nez avec un gros carton aussi haut que large d'une vingtaine de centimètres . Je dépose mon sac et ouvre la boîte en carton. Elle contient une boîte circulaire de couleur blanche contenant des roses blanches teintées de rose disposées à meme hauteur. La carte est toute simple. Il est écrit «Overdose de beauté ». Je sais d'ores et déjà que c'est un geste de Collin.

Je dégaine mon téléphone pour le remercier avant de me plonger dans le travail. A ma descente, au lieu de rentrer directement, j'ai décidé d'aller avoir une discussion avec Léa. Ça fait des jours que je l'évite. Je pense qu'il est temps de lâcher du lest et de mettre les choses à plat.

Quand j'ai dis à Bean que j'allais y aller, il me l'a tout de suite déconseillé. Pour lui c'est encore trop tôt surtout que j'essaye de me faire oublier mais je ne peux pas laisser  traîner aussi longtemps. Puis ça fait déjà quelques jours que d'autres célébrités accaparent l'attention des tabloïds. Je pourrais m'en sortir.

Ma voiture camouflage passe inaperçue si bien que lorsque j'arrive devant mon immeuble, une horde de paparazzis ne m'accueille plus. Je prend quand mème certaines précautions comme mettre une casquette, des lunettes de soleil mais je me passe du sweat. Je viens quand même de sortir du boulot je ne vais pas mettre un sweat par dessus ma jolie robe.

Je la préviens que je suis là et que je serais devant ma porte sous peu. Le temps de monter les escaliers pour réfléchir à tout ce qu'on va se dire, Léa m'attend devant la porte.

-Bonsoir.

Je ne réponds pas et là dépasse. Je rentre pour la première fois chez moi depuis l'irruption surprise des paparazzis. Tout est à sa place. Après tout Lea n'est pas bordélique. Elle a déjà été femme de ménage du coup elle sait comment ça marche. Je trace directement vers la cuisine et ouvre le frigo. Il est à moitié rempli mais surtout des repas d'Hope. Je me sers un verre d'eau fraîche pour apaiser mon cœur. Je voudrais entendre tous ses arguments, ce pour quoi elle a décidé de me vendre moi et ma fille.

-Tu dors où ?

C'est la première question qui m'est venue. Je n'ai aucun soucis à ce qu'elle prenne ma chambre et je la vois mal dormir sur le petit lit dans la chambre d'Hope.

-Au salon. Je n'ai pas trop envie...

-D'accord, la coupais-je. Je ne vais pas beaucoup durer il faut que j'aille m'occuper d'Hope alors il faudrait que tu ailles directement au but.

Elles se triture nerveusement les doigts et se lance dans des explications .

-J'étais la première à me caser avec Simon et je croyais que ça allait durer. J'ai laissé mon travail et mon appart pour lui mais du jour au lendemain il a commencé par agir bizarrement.

-De quoi parles-tu?

-Je l'ai une fois surpris au téléphone très tard la nuit. Il parlait à une autre femme. Je me suis dit que c'était moi la parano mais au bout de quelques semaines, notre relation a commencé par se détériorer. On se disputait pour un oui ou pour un non, quand je travaillais dans un de ses restaurants,il s'arrangeait pour être dans l'autre pour ne pas me croiser puis deux semaines avant qu'on se sépare on faisait lit à part.

Je sens les trémolos dans sa voix. C'est un sujet qui est encore sensible. Léa a un fort caractère et pour Simon, elle a dû s'effacer un peu. Elle a tout donné dans un relation où elle se faisait berner. Je sais ce que c'est que cette sensation de se faire avoir et je suis la mieux placée pour savoir à quel point ça fait mal.

The black lady IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant