LXXXIX - Lui / Elle

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Lui

-Fait moi le point sur l'évolution de la situation, je demande à carter en sortant du Uber.

Bean fait les formalités avec le chauffeur pendant je passe mes nerfs sur Carter. Il m'explique que l'avocat commis d'office ne veut rien lui communiquer vu qu'il n'est pas de sa famille. Je pète un plomb intérieurement. Ça fait une heure que j'ai appelé Hastings. Avec tous les contacts qu'il a, il devait obtenir que Naya sorte sous caution le temps que je rentre.

-Votre soeur ne veut pas retirer sa plainte monsieur.

-Je ne te demande pas de lui demander de retirer sa plainte. Vire moi l'avocat commis d'office. Un autre avocat viendra et d'ici quelques heures elle obtiendra une liberté sous caution.

-Entendu.

Le temps que j'atteigne ma chambre, Hastings avait déjà mis un de ses avocats sur le coup. Un demi heure et 150 mille dollars plus tard, elle était remise en liberté. J'ai donné des ordres clairs à Carter. Il l'emmène directement à la maison sans détour sinon les paparazzis vont s'affoler.

Et c'est quoi ce mobile d'agression d'ailleurs? Je ne peux même pas blâmer Naya parce que je sais à quel point Jane peut être sournoise. Mon séjour se prolonge de quelques jours de plus encore. Si je veux qu'Essi et Efia viennent je dois attendre que cette dernière aie son passeport. Apparemment c'est compliqué mais si on y met le prix, ça sera rapide.

Je décide de ne pas appeler Naya. Je vais l'avoir énervée d'abord parce que je suis parti sans la prévenir. Je la connais tellement bien que je peux imaginer distinctement son language corporel quand Eliane lui a annoncé mon départ. Et deuxio, elle doit être encore plus sur les nerfs à cause de la plainte de Jane. Je ne sais pas ce qui a pu faire qu'elles en arrivent aux mains mais ça devait être très grave. Naya est de nature très calme et si elle a pété les plombs, Jane doit avoir beaucoup abusé.

Les jours que j'ai passé ici à attendre le passeport d'Efia ont été quelque peu tumultueux. Naya m'a d'abord appelé pour me remercier d'avoir payé sa caution mais après elle m'a gueulé dessus sur mon absence qui devait durer une semaine mais qui a finalement doublé. Je lui ai menti en lui disant que j'avais un tournage en urgence au Brésil. J'étais pas fier de lui dire ça mais c'est pour la bonne cause.

Jeudi soir, le passeport d'Efia sort. Bean nous booke sur un avion de ligne pour samedi. Dimanche je pourrais arriver chez moi tranquillement mais une énorme boule se forme dans ma poitrine.

Et si Naya ne veut plus de moi? Et si elle s'est mise en couple avec ce galeux d'avocat? Et si je faisais tout ça dans le vide? Tellement d'interrogation dans ma caboche que j'en deviens désagréable. 

Samedi. J'achète tout ce qui se trouve dans le freeshop de l'aéroport et qui est typiquement ghanéen pour Kate. Sacs, bracelets, tissus colorés, boucles d'oreilles, robes... et j'en passe. J'ai juste pris les choses au pif.

Essi m'avoue avoir appelé sa fille. Je croyais qu'elle avait gaffé mais elles ont juste discuté comme si de rien n'était. On finit par embarquer quelques heures plus tard avant que l'avion ne décolle pour LA.

Dimanche . 13h45. Le vol en provenance d'Accra vient d'aterrir. Entre la
Correspondance à CDG et celle à NY où j'ai provoqué un mouvement de foule, la tension était à son comble mais il y a cette fillette, Efia, qui s'émerveille devant tout ce qu'elle voit ou touche qui me distrait de temps à autre.

Elle a passé la moitié du vol à me poser des questions sur tout ce qui lui paraissait nouveau. «Comment font les pilotes pour ne pas croiser d'autres avions puisqu'il n'y a pas de feu tricolore dans le ciel?», «Il y a une cuisine dans l'avion?» , «Où va l'eau quand on tire la chasse dans l'avion?». Et puis elle s'endormait et se réveillait encore avec une autre flopée de questions.

The black lady IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant