The black lady II

VI - Lui

Je suis venu à New-York pour elle. Inutile de tourner autour du pot. Le studio de l'acteur ne m'intéresse pas. Honnêtement jouer les professeurs avec des amateurs de théâtre sans aucun talent ne m'enchantait pas.

Quand Laura, ma manager , m'a fait part de leur projet , j'ai tout de suite voulu le rejeter mais c'était avant d'entendre que c'était à New-York. Ces dernières années, je me suis retenu d'aller à New-York même si l'envie m'en prenait. Elle m'a demandé de lui laisser du temps et je me suis efforcé de faire ce qu'elle m'a demandé.

C'était très difficile. Les premières semaines qui ont suivi son départ, je n'arrivais pas toujours à accepter qu'elle m'ai quitté malgré le fait que je lui ai avoué mes sentiments. Ça m'a demandé un effort colossal et malgré cela elle m'a quitté. Je lui en ai voulu , beaucoup, mais par la suite j'ai eu une discussion avec Will. Il a beau être immature, il ne dit que la vérité.

Je l'ai blessée. Je ne m'en excuserais jamais assez.

Après les semaines c'était les mois alors j'ai décidé de me reprendre en main. Je l'ai détruite mais elle a trouvé la force d'aller se reconstruire alors je devais faire pareil. Je me suis lancé dans le théâtre. L'art dramatique a toujours été ma passion. Avec ma mère ça n'a pas été compliqué d'intégrer la plus prestigieuse des écoles d'art dramatique au monde. Mon nom de famille m'ouvrait toutes les portes. J'ai commencé rapidement par jouer dans des films et séries et ma carrière a décollé.

Après je ressentais toujours un vide. C'est vrai que je réussissais tout assez facilement alors pour corser un peu les choses et éviter d'avoir du temps libre, un temps libre qui me faisait me lamenter sur ma propre vie, j'ai entamé des études d'architecture en parallèle. Intégrer les beaux arts de Paris était un véritable rêve pour moi. Dans deux années, j'aurais mon diplôme d'architecture.

Je ne tue au travail pour ne pas avoir assez de temps libre pour penser à elle mais je me leurre. Je l'ai dans chaque recoin de mon cerveau. Impossible de l'oublier.

New-York est grand. Je ne pensais pas la trouver. Jusqu'à ce qu'elle fasse l'erreur ou plutôt la bonne action de liker ma photo Instagram. Le hasard faisant bien les choses j'étais sur mon téléphone pile poil à ce moment . J'ai vu là une occasion d'établir le contact et c'est ce que j'ai fais. Je lui ai écris même si j'étais quasiment sûr qu'elle ne répondrais pas et surprise ,elle a répondu. J'ai foncé. Même si elle n'était pas réceptive et qu'elle était sèche, j'ai quand même discuté avec elle.

Le studio de l'acteur voit en ce procès fictif, l'occasion de perfectionner notre jeu d'acteur . Je suis déjà bon dans ce que je fais. Si je fais ce procès fictif c'est bien pour revoir Naya et rien d'autre.

Je ne voulais pas me lancer dans des recherches inutiles et encore moins une course poursuite non fructueuse alors j'ai donné une photo d'elle à Bean, mon garde du corps. Il a posté des hommes un peu partout dans le campus et ça avait porté ses fruits.

A vraie dire, quand je suis rentré dans l'amphi je ne l'avais pas remarquée jusqu'à ce que Alex la désigne. Malheureusement j'avais déjà fais mon choix et même si je ne l'avais pas fais, je ne taperais pas un scandale pour ça. Elle m'en aurait encore plus voulu alors autant la jouer en finesse.

J'ai pris sur moi pour me pas aller la voir. Ce qui m'a motivé, c'est le fait de ne pas l'exposer médiatiquement. Si j'avais été direct lui parler vous imaginez le scandale ? Je me voyais déjà faire les grands titres. En soi je ne suis pas gêné mais infliger ce que je vis au quotidien à quelqu'un qui n'a rien demandé aurait été méchant.

Ma patience a été mise à rude épreuve . Tout ce que je voulais c'est qu'elle mette un pied dehors pour que Bean l'attrape. Mes méthodes sont quelques peu discutables mais je n'avais aucune autre alternative.