The black lady II

XCVII - Elle

-Qu'est-ce que c'est? Il demande en prenant l'enveloppe de mes mains

-Ouvre, je fais impatiente.

Il s'empresse de l'ouvrir et de sortir les papiers qui s'y trouvent. J'appréhende beaucoup sa réaction.

En fait j'ai fais rectifier l'acte de naissance d'Hope. Jusqu'à il y a quelques jours, Hope n'avait pas légalement de père et même si dans le fond c'est une Pierce, cela n'a jamais été écrit noir sur Blanc. J'ai changé ça.

Hope est venue comme une espèce de bombe qui a explosé entre nous. Je la lui ai imposé et même si maintenant tout va bien, je n'ai aucune idée de comment il va réagir en voyant que j'ai pris les devants pour changer son nom légalement. Ça va paraître un peu comme si je le forçais à assumer son rôle de père.

Il le fait déjà. Hope l'adore . Des fois elle a tellement besoin de son père qu'elle en devient insupportable alors je suis obligée de le trouver dans la minute sinon je fais face à une furie sans aucun contrôle.

-Je croyais que ça avait été fait depuis, il dit en lisant toujours le papier.

-Bien sur que non. J'avais besoin mdr ton acte de naissance et de ta nationalité. J'ai demandé à Kate et je les ai eus. Tu aimes? Je demande surexcitée

-Bah oui. Honnêtement je m'attendais pas à ça. Je croyais que tu l'avais fait depuis. Tant mieux. J'en suis heureux.

-Mais encore...

-Rien. Je m'attendais à ce que tu m'offres quelque chose qui me ferait sauter au plafond comme de la lingerie fine.

-Depuis quand tu te travestis Spencer Kenneth Pierce?

-Non pas dans ce sens, il dit en rigolant. J'aurais bien été heureux en recevant de la lingerie. Ensuite te rendre heureuse me rend heureux du coup je te l'aurais offerte pour que tu la mette. Te voir la mettre ferait de moi l'homme le plus heureux de la terre. Tu vois où je veux en venir?

-Mais tu es un obsédé ma parole...

-Non. Je redécouvre juste la joie d'aimer quelqu'un et que ça soit réciproque. J'ai un besoin intense d'exprimer ça par des actes.

-Et bien tes actes attendront dans ton pantalon. J'ai encore une tonne de chose à faire.

Ce soir là on n'a pas dormi de la nuit...

La semaine suivant on enchaînait avec le nouvel an et le départ de ma mère et Efia. C'était un peu dur pour elle de quitter sa petite fille mais elle a fini par se détacher d'elle à l'aéroport. Will n'est pas venu à l'aéroport souhaiter un bon retour à sa «dulcinée » . Certes la veille il était là mais c'est tout. J'ai décidé de ne plus parler de cela avec Efia et c'est ce j'ai fais. Elle essaye de rien laisser paraître mais si on pouvait voir son coeur, je suis sûre qu'il est en mille morceaux.

Bref, je l'avais prévenue. Je promets d'emmener Hope visiter Accra sous peu. Bien sûr il me fait l'accord de Spencer mais je suis sure qu'il ne dira pas non.

La semaine qui a suivit, c'était l'anniversaire d'Eliane. J'ai organisé un dîner avec elle et les jumeaux pour fêter ça.

Installée à table, prostrée sur une chaise et surélevée grâce à son coussin en toile de jute, princesse Pierce refuse de se nourrir. J'avais pourtant anticipé les choses en lui servant un plat qui a fait ses preuves dans des millions de logis : coquillettes au jambon. L'échec n'en est que plus cinglant. La petite sait que quelque chose se trame dans son dos.

– Dégueu !

Je peux remercier Spencer pour lui avoir appris ce mot pourri. Depuis qu'elle parle un peu plus correctement, Hope dit tout ce qui lui passe par la tête.