III - Elle

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Si on m'avait dis qu'en promenant Pépito et Pépita aujourd'hui j'aurais cette surprise je rigolerais au nez de celui qui a dis ça tellement ma vie est devenue banale.

-Je rêve ? Je demande histoire d'être sûre de ce que je vois

Souvent quand la journée devient trop longue, mes yeux me jouent des tours et j'hallucine. J'espère juste que je n'hallucine pas... Pitié seigneur.

-Non tu ne rêves pas . On est bien réelles !

Je crie si fort que j'abandonne la laisse des deux chihuahuas. J'arrive pas à croire que mes deux amies  soient à New-York. Je fonce dans les bras de Léa. Je sens Dary m'étreindre par derrière aussi. Gros câlin groupé.

-Oh si vous saviez comme vous m'avez manqué les filles! Je marmonne dans les cheveux de Léa

-Toi aussi tu nous a manqué. Énormément.

Une fois l'euphorie des retrouvailles passée, on se sépare et beaucoup de questions me trottinent dans la tête tout à coup. Comment ont-elles fait pour savoir exactement où j'étais ? Quand sont-elles arrivées et surtout depuis quand sont-elles là?

Je soupçonne déjà Ly d'avoir joué le mouchard.

-On vient d'atterrir, commence Darina histoire de me couper l'herbe sous le pied

-Et c'est Ly qui nous a dis où on pouvait te trouver, continue Léa. D'ailleurs on devrait la remercier de nous avoir fournis tous ces renseignements.

Je reconnais qu'elle a bien joué le jeu. Ly est le genre de fille qui n'arrive pas à garder un secret et si elle a pu coordonner cette surprise je lui tire mon chapeau.

-Le décalage horaire m'épuise. Rassure moi Léa je ne suis pas la seule hein?

-Non. Je suis sur le point de me coucher sur ce banc de pierre  tellement j'ai envie de dormir.

Le décalage entre deux états extrêmes comme New-York et la Calfornie est de 3h. Je comprends parfaitement ce qu'elles peuvent ressentir puisque moi même j'en ai fait l'expérience à mon arrivée. Un vrai fléau.

-Il faut que vous rentrez vous reposer.

-Après toi, me propose Dary en me montrant l'autoroute de la tête

-Mince! Jurais je

Où sont les deux bêtes de madame Vinz? Seigneur cette vieille dame est capable de me griller comme un steak si quelque chose venait à arriver à ses deux pépites. Quand ai je laissé cette foutue laisse?

-Vous n'avez pas vu deux chiens qui se ressemblent? Je demande au premier passant que mes yeux croisent

La deuxième chose que j'ai remarqué chez les new-yorkais, c'est qu'hormis le fait qu'ils soient constamment pressés, ils sont aussi extrêmement snobs. L'homme à qui je viens de m'adresser ne s'est même pas arrêté, il a juste continué son chemin comme si rien ne s'était passé .

Je regarde autour de moi affolée pendant au moins 10minutes avant de retrouver Pépito en train de se soulager en bas d'un arbre. Je me rue vers lui en courant. Mes amies ne comprennent quasiment rien. Si Pépito est là alors Pépita n'est pas loin et effectivement elle attendait son promis de l'autre côté de l'arbre. J'attrape la laisse de Pépito et sa femelle se dirige immédiatement vers moi.

J'expire l'air qui comprimait ma poitrine depuis plus de dix minutes déjà . Si je n'avais pas retrouvé ces deux cabots,leur mère m'aurait truscidé .

-C'est juste des chiens Naya. T'as pas à piquer une crise d'angoisse pour ça, s'exclame Léa d'un air désinvolte.

Je rigole. Ces deux chiens me rapportent 50$ de l'heure. J'ai plusieurs raisons de les chérir.

The black lady IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant