The black lady II

LXXXI - Elle

-Je suis déjà au courant pour Léa. J'avais trop honte pour te l'avouer.

-Mais...

-Je n'ai pas envie d'en parler Spencer. Tu avais raison, j'avais tort. On passe à autre chose.

Je me dégage de sa poigne et file à l'étage. La vérité c'est que je commençais par suffoquer . Je sentais que plus le contact avec lui s'éternisait, plus j'étais proche de  lâcher prise alors j'ai préféré détaler comme un lapin. Une fois à l'étage, je décide de prendre une deuxième douche pour m'éclaircir les esprits pendant que Spencer se rue dans la cuisine pour aller se désaltérer. Une fois dans la petite pièce blanche aux murs carrelés, je me déshabille et fais couler l'eau jusqu'à ce qu'elle soit tiède. Je me place sous le jet et sens ses bienfaits sur ma peau. La sensation est divine, mais pas autant que... ses mains... sur moi. Je m'en veux immédiatement après y avoir pensé. Des bruits de pas me ramènent à la réalité : Spencer monte les escaliers et se rapproche. Je réalise que je n'ai pas fermé la porte de la salle de bains à clé et me demande si ce n'était pas volontaire.

Après tout, mon inconscient a peut-être envie de s'envoyer en l'air. Spencer ne frappe pas à la porte, il ne tente pas d'entrer mais continue son chemin jusqu'à la chambre d'Hope. Légère déception. Je me rince, sors de la douche et me sèche rapidement dans ma serviette.

Trois coups à la porte. Et la voix de mon colosse tatoué qui s'élève, rauque et puissante :

–Naya?

– Oui ! J'arrive ! m'écrié-je en lâchant la serviette et en enfilant un de mes tee-shirts propres qui traîne là.

J'ouvre la porte avec fracas et me retrouve nez à nez avec le géant.

– Joli tee-shirt...

Ses yeux bicolores font le yo-yo et se plissent. Ils s'arrêtent sur mes jambes nues, remontent jusqu'à mes seins, puis s'arrêtent sur ma bouche. Je me mords la lèvre, son vert se fonce un peu plus.

– J'ai besoin de... hum... de prendre une douche, lâche-t-il tout bas, mon pommeau est cassé.

J'acquiesce, fais un pas de côté pour lui signifier que la salle de bains est libre. Mais alors que je m'apprête à sortir de la pièce , il me barre le chemin.

– Naya... J'ai besoin que tu m'aides.

Je soutiens son regard et comprends où il veut en venir lorsqu'il me montre ses deux mains  couvertes d'ampoules. J'avance vers lui sans hésiter, le débarrasse de son tee-shirt gris, de son short noir... sous lequel il ne porte rien. Un rien qui est déjà fièrement dressé.

– Tu finiras par avoir ma peau... susurre-t-il à mon oreille.

Sa voix profonde et le spectacle que j'ai sous les yeux me recouvrent de frissons. Je pose mes paumes sur son torse sculptural et le caresse du bout des doigts. Le tatoué frémit, je plonge dans ses yeux brûlants.

– La douche peut attendre... murmuré-je avant de poser mes lèvres sur sa peau.Mon désir, par contre...

Je ne l'ai toujours pas embrassé sur les lèvres. Ma langue se promène, goûte son corps salé, s'insinue partout, au gré de mes envies et de sa peau. Sa mâchoire, son oreille, son cou, sa pomme d'Adam, ses pectoraux : la descente est lente et délicieuse. Le colosse a beau grogner, son torse a beau trembler sous mes lèvres, je continue à le déguster. Ses muscles se contractent sur mon passage, ses tétons durcissent, il râle de sa voix rauque et puissante.

Ma main ne résiste pas plus longtemps : elle accueille sa virilité, l'emprisonne et la caresse, à un rythme lent, sensuel et grisant. Je le sens grandir dans ma paume, large, long et dur comme du bois. Sa peau est douce, à cet endroit comme partout ailleurs. Mes cuisses se réchauffent déjà, mon cœur s'emballe. Spencer et moi échangeons un regard brûlant et... le jeu est lancé.